Un traitement prometteur à été trouvé pour prévenir le VIH

undefined 27 juillet 2024 undefined 08h00

Lucie Guerra

C’est le médicament qui pourrait bien bouleverser les choses. Mercredi 24 juillet, les résultats très satisfaisants d’un essai clinique sur le VIH (virus de l'immunodéficience humaine) ont été présentés dans le cadre de la conférence internationale du Sida à Munich. Un « moment historique » d’après le professeur Yazdan Yazdanpanah, directeur de l’Agence nationale de recherche sur le sida-maladies infectieuses émergentes, relayé par Le Monde. Durant cette conférence bi-annuelle, les scientifiques ont affirmé que le risque de VIH pourrait être prévenu grâce à l’injection de deux doses annuelles du médicament antirétroviral, Iénacapavir.


Plus de 5300 femmes ont participé à l'étude

5338 femmes et jeunes filles âgées de 16 à 25 ans et originaires d’Afrique du Sud et d’Ouganda ont participé à l’étude. 2134 d’entre-elles ont reçu les injections de Inénacapavir du laboratoire Gilead tous les six mois, 1068 ont reçu le Truvada — prophylaxie pré-exposition (PrEP) à base de deux molécules, permettant de se protéger de l'exposition au VIH en cas de rapport sexuel à risque — par voie orale et 2136 femmes ont reçu l'un de ses dérivés. 

Au fil de l’étude, les scientifiques ont constaté qu’aucune infection du VIH n’est apparu chez les femmes ayant eu les injections de Inénacapavir, tandis que 16 femmes ont contracté l’infection sous Truvada, et 39 sous le médicament dérivé. 


Une petite lumière au bout du tunnel ?

Si le succès de ce traitement réjouit autant la communauté scientifique, c’est parce qu’il pourrait potentiellement permettre d'atteindre l'objectif fixé par les Nations Unis : éradiquer le Sida d’ici 2030. Entre 2010 et 2022, une baisse conséquence des nouvelles infections avait été observée, passant de 2,1 millions à 1,3 million. Le développement de la PrEP depuis 2012 aux États-Unis, a considérablement contribué à cette diminution, mais ce médicament requiert une prise quasi-quotidienne pour faire effet. En Afrique subsaharienne, 2,3 % des filles et jeunes femmes de 15 à 24 ans sont touchées par le VIH. D’après les données de UNAIDS, chaque semaine 4000 femmes ont contracté le VIH dans le monde en 2023, dont 3100 en Afrique subsaharienne. À l'heure actuelle, des essais supplémentaires doivent être menés avant que le traitement puisse être commercialisé.