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Transformer du lait gaspillé en vêtement durable, c’est possible !

Publié le 2 septembre 2022 à 15h00

Modifié le 2 septembre 2022 à 15h47

par Olympe Ditner

Entre les matières synthétiques comme le polyester qui ont, certes, l’avantage de coûter très peu cher, mais où leur production a un impact écologique nocif, et les matières naturelles comme le coton, la laine ou la soie qui s’avèrent beaucoup plus chères. Difficile de raccorder vêtement avec écologie. Quant aux matières artificielles, c’est-à-dire avec une base naturelle traitée chimiquement, elles restent mal accueillies par le public. Mais, une solution se développe pour le secteur de la mode : une fibre textile tissée à base de lait. Et oui, porter une robe en fibre de lait peut sembler ridicule. Et pourtant, sa fondatrice Anke Domaske, microbiologiste allemande, vous prouve le contraire. En 2015, elle a créé la fibre textile biodégradable à partir d’une protéine du lait. Ce qui était impossible dans les années 30, l’est 90 ans après. 

Une filière française durable de fibre de lait en étude

À l'occasion de la journée mondiale du fromage en mars 2022, l'étude YouGov pour Too Good To Go sur la consommation et le gaspillage des produits laitiers montre que les produits laitiers représentent 9 % du gaspillage alimentaire. Ce sont des milliers de tonnes de lait impropre à la consommation gaspillées chaque année en France que le Centre national interprofessionnel de l’économie laitière (Cniel) et le Centre européen des textiles innovants (CETI) tentent de réutiliser à bon escient. Ils cherchent à développer une nouvelle matière à partir des tonnes de lait, rapporte le média spécialisé Fashion Network. Les entreprises Qmilch GmbH et Duedilatte sont parmi les pionnières en la matière, et peuvent se targuer de produire une fibre naturelle et éthique qui répond à un double enjeu : le gaspillage et le développement d'une matière plus durable. La France pourrait donc devenir le troisième pays à développer cette fibre.

Quelle formule magique ? 

L’opération consiste à isoler la caséine des autres composants du lait, puis à ajouter un acide (non chimique) pour séparer la caséine de la matière liquide. Cette matière première est ensuite séchée jusqu’à obtenir une poudre blanche qui subit des transformations pour pouvoir être filée. On peut alors en tirer différentes textures, semblables à la laine, le coton, ou la soie, qui auraient l’avantage d’être compostables, thermorégulatrices, hypoallergéniques, et même ignifuges. Le CETI travaille depuis plusieurs mois sur le processus, à partir d’une petite machine. Au mois de juin, pour ses dix ans, le centre a montré au public sa première fibre de lait. 

Certaines marques françaises s’adonnent déjà à cette innovation, relève également Fashion Network qui cite les culottes en coton de lait Germaine des Prés et la dernière collection du créateur Mossi Traoré.

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Et plus les entreprises seront nombreuses à s’y essayer, plus la technologie pourra se développer et plus il y aura de prix accessibles. Alors, tu valides l’innovation de vêtements durables en fibre de lait ?  

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La série Adolescence sera diffusée dans les collèges et lycées britanniques

Publié aujourd'hui à 20h00

par Flora Gendrault

Downing Street l’a officiellement annoncé en début de semaine : la mini-série Adolescence, sur toutes les lèvres depuis sa sortie, sera bel et bien diffusée gratuitement dans les collèges et lycées britanniques. Une mesure initiée par le Premier ministre Keir Starmer lui-même, qui avait publiquement pris la parole pour vanter les mérites d’un programme extrêmement bien mené et instructif, soulevant des questions sociétales cruellement d'actualité


Prouesses technique et scénaristique  

Adolescence a beau n’être sortie qu’à la mi-mars, c’est peut-être déjà la meilleure série de l’année. En débarquant sur Netflix, et sans avoir pourtant fait l’objet d’une campagne promotionnelle démesurée, elle a immédiatement reçu un accueil extrêmement favorable de la presse et des spectateur·rices, et ce aux quatre coins du globe. 

Un coup de maître des créateurs, Jack Thorne et Stephen Graham, lesquels sont parvenus à mettre en scène de manière magistrale les causes et conséquences du meurtre de Kathy, adolescente de 13 ans, poignardée à de multiples reprises par Jamie, un camarade de classe du même âge. Le tout en (seulement) quatre épisodes tournés intégralement en plan-séquence, renouvelant ainsi cette technique largement exploitée au cinéma, moins sur le petit écran, autour d’un récit nerveux traitant de thématiques liées à la jeunesse. 


Dénoncer la spirale du masculinisme
 

Ces thématiques, quelles sont-elles ? Le harcèlement scolaire, la construction de genre sur les réseaux sociaux, et notamment la culture "incel", ces hommes involontairement célibataires qui accusent les femmes de les rejeter. Dans Adolescence, en immersion au cœur d’un commissariat, puis d’une école, et enfin d’une maison de famille, on comprend que Jamie (époustouflant Owen Cooper, nouveau prodige du milieu), élevé à la dure, impopulaire, s’est peu à peu enfermé dans la spirale du masculinisme, jusqu’à commettre un féminicide. Une misogynie alimentée par son activité sur Internet, où se créent de nombreuses communautés réactionnaires, séduites par la théorie du 80/20 d’Andrew Tate, selon laquelle 80% des femmes ne seraient attirées que par 20% des hommes. 


De l’ordinateur au Parlement 

Au Royaume-Uni, terre de tournage mais aussi théâtre d’attaques de même nature ces dernières années, Adolescence a connu une résonnance toute particulièrement. Jusqu’à dépasser les frontières de l’écran : la série a ravivé le débat sur l’utilisation des téléphones, mais aussi sur l’éducation, levier essentiel pour déconstruire les idéologies véhiculées sans régulation sur le web. Diffuser Adolescence au palais de Westminster ainsi que dans les collèges et lycées depuis une plateforme partenaire à Netflix, comme l’avaient publiquement encouragé la députée travailliste Anneliese Midgley, puis Keir Starmer, en marque la première étape. 

« C'est une initiative importante pour encourager le plus grand nombre possible d'élèves à regarder le programme », a déclaré le Premier ministre, qui a lui-même vu la série avec ses enfants adolescents, comme 66 millions de personnes en deux semaines sur Netflix. Un record pour une mini-série britannique ! 


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