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Les victimes de violences conjugales peuvent ENFIN déposer plainte aux urgences

undefined undefined 5 octobre 2023 undefined 15h20

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Flora Gendrault

Un pas de plus vers la prise en charge des victimes de violences conjugales, à l’échelle de l’Île-de-France. Le directeur général de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), le préfet de police de Paris et quatre procureurs franciliens ont signé hier une convention permettant à ces dernières de déposer plainte dans tous les services d’urgence de l’AP-HP, à Paris, en Seine-Saint-Denis, dans le Val-de-Marne et les Hauts-de-Seine.

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Un dispositif testé depuis 2020 dans trois hôpitaux 

Le dispositif est expérimenté depuis 2020 dans les services d’accueil des urgences des hôpitaux Saint-Antoine (12e), Tenon (10e) et Henri-Mondor (Créteil), issu du Grenelle des violences conjugales de 2019.

Dans son communiqué, l’établissement public indique que le médecin qui prend en charge un·e patient·e venue consulter pour un traumatisme « lui demande si elle ou il souhaite porter plainte si sa consultation est en lien avec des violences subies dans un cadre conjugal ». Si tel est le cas, « Le médecin prend contact avec la police au moyen d’une ligne téléphonique dédiée et convient avec son interlocuteur des modalités du dépôt de plainte. L’audition a lieu au sein du service d’accueil des urgences, dans un local mis à disposition par l’hôpital et garantissant la confidentialité des échanges ». Toutefois, si la victime ne souhaite pas déposer plainte pour des raisons qui lui appartiennent, « elle est orientée au sein d’une des maisons des femmes de l’AP-HP qui propose un accompagnement pluridisciplinaire des victimes de violences conjugales ». 

Les hôpitaux dans lesquels les victimes pourront désormais déposer plainte sont les suivants : Hôtel-Dieu (Paris 4), Lariboisière (Paris 10), Saint-Louis (Paris 11), Saint-Antoine (Paris 12), Pitié-Salpêtrière (Paris 13), Cochin – Port-Royal (Paris 14), Européen Georges-Pompidou (Paris 15), Bichat-Claude Bernard (Paris 18), Tenon (Paris 20), Ambroise-Paré (Boulogne-Billancourt), Antoine-Béclère (Clamart), Beaujon (Clichy), Louis Mourier (Colombes), Avicenne (Bobigny), Jean-Verdier (Bondy), Bicêtre (Kremlin-Bicêtre), Henri-Mondor (Créteil), Necker-Enfants malades (Paris 15), Armand-Trousseau (Paris 12), et Robert-Debré (Paris 19). 


Malgré #MeToo, une hausse des violences faites aux femmes

Il faut préciser que ces violences sont commises, dans l’extrême majorité des cas, sur les femmes : selon un rapport de l’Insee en date de 2020, 87 % des victimes de violences physiques et/ou sexuelles exercées par le conjoint·e ou l’ex-conjoint·e étaient des femmes. Le taux de violences conjugales ne cesse de croître depuis plusieurs années, alors même que le mouvement #MeToo fête bientôt son sixième anniversaire : en 2021, les forces de l’ordre ont enregistré une hausse de 21 % des violences, avec 208 000 victimes en France, un chiffre qui a doublé depuis 2016

Selon le communiqué de l’AP-HP, le dispositif a permis de favoriser le dépôt de plainte de « plus de trente victimes » sur trois ans : le chiffre paraît finalement faible en vue des tristes records enregistrés par la région. Elle compte le département le plus touché par les violences faites aux femmes de France, la Seine-Saint-Denis, et enregistre le nombre le plus élevé de morts violentes au sein du couple en 2022, soit 19 victimes.