Loubnane, c’est le coup de cœur qu’on ne voit pas venir. On se balade dans Saint-Michel, on entrevoit le chantier de Notre-Dame entre deux ruelles historiques, puis, quand le ventre se creuse, on tombe sur sa devanture bleue et blanche un peu par hasard. Un coup d’œil à la carte, un mot échangé avec Matthieu, le gérant, et une plongée dans l’histoire de ce restaurant plus tard, on sait qu’on a dégoté une vraie pépite.
© Iona Ronet - Le Bonbon
"Maintenir le lien gastronomique et culturel entre la France et le Liban"
Cette histoire, Matthieu la raconte avec émotion, porté par les souvenirs de son défunt père. Kamal Nassif fait partie de ces amoureux de Liban qui, une fois arrivés en France, ont diffusé sa gastronomie et formé des dizaines de chef·fes, une sorte d’ « ambassadeur » guidé par un « devoir de promotion de notre culture », assure Matthieu. Cette grande famille de cuisinier a permis de « maintenir le lien fort existant entre la France et le Liban, qu’il soit culturel, gastronomique ou encore humain » : depuis 1984, c’est entre les murs du Loubnane que ce rayonnement se perpétue.
Dans cette cantine familiale, le multiculturalisme fait loi. Une fierté pour son gérant : « Ici, tout le monde se rassemble, juifs, arabes, chrétiens, des vegans, des carnivores, des personnes qui mangent halal, ou cacher… » Il faut dire que la cuisine libanaise fait souvent l’unanimité, surtout lorsqu’elle déborde de générosité, et ça, le Loubnane l’a bien compris. Ribambelle de mezzes chauds et froids composent une carte « très peu francisée », complétée de plats principaux typiques, de desserts parfumés et de vins libanais étonnants. La razzia peut commencer.
© Iona Ronet - Le Bonbon
Sur la table, houmous crémeux, mouharama généreux...
Toute l’année, vous pouvez ainsi y commander de grands classiques indémodables, parmi lesquels houmous, taboulé libanais, labneh, halloumi ou caviar d’aubergine, mais aussi des plats plus méconnus. Notre palais se souvient encore du mouharama, cet écrasé de noix, poivron & mélasse ô combien savoureux, des mini saucisses maison épicée et poêlée appelées sadjouk ou encore de l’étonnant kebbe nayé (agneau et boeuf crus, blé, oignon et menthe). Il n’a pas non plus oublié la mouallabieh, cette crème de lait à la fleur d’orangée pimpée de miel et pistache qui permet de faire couler tendrement le festin. Au Bonbon, on cherche sans arrêt à étoffer la liste de nos libanais préférés, et avec ce rapport qualité-prix, le Loubnane y est désormais confortablement installé.
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Le Loubnane
29, rue Galande - 5e
Ouvert du mardi au dimanche
Tél : 01 43 54 21 27
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