Dans le paysage foisonnant des bonnes tables parisiennes, Sélune fait figure de refuge. Niché dans une bâtisse au charme fou de la rue de Montreuil, ce joli restaurant nous transporte ailleurs, quelque part entre la Normandie et les souvenirs de voyage de sa cheffe, Bérangère Fagart. Ici, la cuisine écoresponsable n'est pas un argument marketing mais un engagement sincère. Le tout sans esbroufe, avec une générosité qui se sent aussi bien dans l’assiette que dans l’accueil.
Un bulle normande en plein Paris
Si Sélune impressionne par sa cuisine, il charme tout autant par son ambiance. Dès qu’on pousse la porte, une atmosphère singulière nous enveloppe : murs en pierres, poutres blanchies et lumière tamisée évoquent une maison de bord de mer, un refuge chaleureux où l’on aime se retrouver autour d’une grande tablée. La mezzanine surplombant la salle principale, les petites alcôves plus intimes, les banquettes confortables… Chaque recoin raconte une histoire, celle d’un lieu habité par une énergie singulière, à l’image de sa cheffe.
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Inspirée par son enfance en Normandie et ses expériences aux quatre coins du monde, Bérangère Fagart imagine une cuisine audacieuse, où la terre et la mer se rencontrent avec justesse. Un hommage à sa terre natale qui se retrouve jusque dans le nom du restaurant : Sélune, petite fleuve de la Manche qui se jette dans la baie du Mont-Saint-Michel.
Une cuisine vivante et intuitive
Ici, pas de nappes amidonnées ni de mise en scène superflue. La cuisine parle d’elle-même : précise, inventive et profondément ancrée dans son terroir. La carte suit le rythme des saisons et des arrivages, mettant à l’honneur des produits choisis avec soin auprès de producteurs engagés. Ses assiettes reflètent son engagement pour une cuisine durable, tout en laissant place à l’audace et à la spontanéité.
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On pourrait ainsi se laisser surprendre en entrée par une assiette tout autour du cèpe, avant de plonger dans un filet de pigeon délicieusement rôti, accompagné de topinambours, zaatar et grenade. Pour les amateurs de poissons, la cheffe réinvente la cuisine côtière avec des plats ciselés comme les Saint-Jacques de Granville (l’un de ses produits phares), accompagnée d’une purée de potimarron, tagète, agrumes et fruit de la passion. Et pour finir sur une note sucrée, les madeleines d’amour et leur sauce chocolat régressive sont un petit bonheur à déguster sans faim.
Si la carte change régulièrement, Bérangère Fagart tient à proposer systématiquement une option végé, viande et poisson dans les entrées comme dans les plats. Mais ce qui frappe avant tout, c’est l’accessibilité de l’offre. Avec un menu à 28€ entrée, plat, dessert le midi, on se régale sans se ruiner, un exploit compte tenu de la qualité des plats.
Bérangère Fagart, une cheffe libre et engagée
Si son passage dans Top Chef l'a rendue visible du grand public, c'est ailleurs que réside l'essence de Bérangère Fagart. Autodidacte, elle a navigué entre le théâtre, la musique électronique et la restauration avant de décider de poser ses couteaux chez elle, à Sélune. Mais la cheffe est loin de s’arrêter là. Également co-présidente de la communauté Ecotable, elle milite pour une restauration durable et responsable, soucieuse de l’environnement et des humains qui œuvre dans ce milieu. Elle n’hésite d’ailleurs pas à accueillir des événements dans son restaurant, comme Le Relais des chef·fes, un marathon culinaire sur 5 jours ayant réuni près de 30 chef·fes à l’occasion des jeux paralympiques. Elle est également à l’origine de l’initiative Restaurons les étudiants durablement, qui vise à financer des repas de qualité, pour les étudiant·es dans le besoin en invitant chaque semaine des chef·fes et restaurateur·rices à cuisiner des repas pour eux.
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Vous l’aurez compris, Sélune est bien plus qu’un restaurant, c’est un lieu qui respire la passion, l’engagement et l’authenticité. Un moment passé chez Sélune c’est la garantie d’une cuisine qui réchauffe autant le cœur que les papilles. On en ressort repu, heureux, et avec une seule envie : y revenir.
