10 BD récompensées au festival d\'Angoulême à lire absolument

undefined 29 janvier 2018 undefined 11h52

Enzo Leclercq

C'est LE rendez-vous de l'année pour les amateurs de bande dessinée. Cela fait 44 ans que se tient à Angoulême le festival de la BD, qui réunit les plus grands dessinateurs français et étrangers. Cette édition a rassemblé plus de 70 artistes, et a une fois de plus livré un beau palmarès. 

Pas d'inquiétude pour ceux qui ne pouvaient y assister, on est là pour vous faire un petit résumé de ce qu'il ne fallait pas manquer. 


Le Prix du Meilleur Album : Grimr, un récit sur l'Islande du XVIIIe siècle
 

C'est un sacré chef-d'œuvre. Grimr raconte l'histoire d'un orphelin islandais qui doit faire ses preuves au sein d'un pays exploité par le Danemark et sujet aux catastrophes naturelles. Un récit aussi captivant qu'enrichissant puisqu'il donne une vision de l'Islande du XVIIIe siècle, méconnue du grand public.

À noter que l'auteur, Jérémie Moreau, est un habitué du Festival d'Angoulême, puisqu'il y participe depuis qu'il a 8 ans et a remporté son premier prix à l'âge de 16 ans. 


Le Prix du Public Cultura : Dans la combi de Thomas Pesquet, l'histoire de l'astronaute revisitée avec humour et dérision

Marion Montaigne, l'auteure de cette BD, avait déjà remporté le même prix en 2013. Cette récompense met donc en valeur un immense talent chez cette artiste qui a le don de parler aux gens et de les toucher à travers ses dessins et ses mots. Un grand bravo à elle. 


Le Prix Spécial du Jury : Les Amours Suspendues, une comédie musicale sur papier

Parfois, les images parlent plus que des mots. Si pour la première fois Marion Fayolle a inséré des dialogues dans son histoire, sa marque de fabrique reste la beauté des gestes et des mouvements, qu'elle parvient à retranscrir dans ses bandes dessinées. Une musique silencieuse, un discours sans paroles (ou presque) : c'est magnifique, tout simplement. 


Le Prix de la Série : Megg, Mogg & Owl - Happy Fucking Birthday, la série trash qui fait du bien

Comment faire pour lutter contre le mal-être ? Simon Hanselmann, l'auteur de cette BD, nous montre que l'humour noir est un moyen très efficace. En affrontant ses propres démons, cet artiste nous aide à combattre les nôtres, le tout avec le sourire. Merci Simon. 


Le Prix Révélation : Beverly, une satire de la classe moyenne aux États-Unis

Avec son œuvre nommée livre de l'année 2017 par le Los Angeles Times, l'artiste Nick Drnaso nous fait découvrir un style épuré, efficace dans sa narration. Une bande dessinée facile à lire, qui en plus offre une vision juste sur la société américaine : un combo gagnant. 


Le Prix Jeunesse : La Guerre de Catherine, un récit touchant sur la Seconde Guerre mondiale

C'est une histoire touchante, qu'on aurait aimé découvrir plus tôt. Rachel Cohen, une petite fille d'origine juive, est devenue Catherine Colin pour survivre à la Seconde Guerre mondiale. Durant les quatre années passées en fuite et en cachette, elle a pris des photos. Les artistes Julia Billet et Claire Fauvel les ont reprises pour vous livrer son histoire. Attention : c'est extrêmement touchant. 


Le Prix du Patrimoine : Je suis Shingo - Tome 1, l'appel à l'humanité

Nous avons ici affaire à un manga paru en 1982. 36 ans plus tard, il a enfin été traduit en français. Je suis Shingo raconte l'histoire de deux enfants qui tombent amoureux d'un robot, en lui transmettant leurs sentiments. Un récit qui n'a peut-être jamais autant été d'actualité qu'aujourd'hui, alors que l'intelligence artificielle et la robotique ne cessent de se développer. 


Le Fauve Polar SNCF : Jean Doux et le mystère de la disquette molle, une dérision de l'entreprise moderne

Si l'histoire prend la forme d'un thriller, le décor et les personnages de ce récit permettent à Philippe Valette (papa de Georges Clooney : une histoire vraie)de se moquer du monde de l'entreprise capitaliste et sans pitié. Des bureaux qui se ressemblent et s'assemblent, des protagonistes ringards et caricaturaux et un héros docile (avec le nom très approprié Doux) qui se retrouve propulsé au centre d'une aventure rocambolesque. À lire sans modération. 


Bonus : Un Fauve Polar SNCF pour la légende du manga Naoki Urasawa

L'auteur de Pineapple ArmyYawara!Master Keaton et d'autres œuvres connues à travers le monde est un pilier de l'univers des mangas. Ses talents lui ont valu une mention spéciale lors de cette édition du Festival d'Angoulême puisqu'il s'est vu remettre un Fauve Polar SNCF, avec lequel il a alors pris la pose au sein du décor de l'Orient Express érigé par la société ferroviaire. 


Bonus #2 : une masterclass de Zep, le créateur de Titeuf

Inutile de le présenter. Qui n'a pas lu au moins une fois dans sa vie une BD Titeuf ? L'artiste était présent au festival cette année, et a livré quelques conseils aux auteurs en herbe, qui l'ont écouté attentivement. Un beau moment de partage, qui résume parfaitement l'esprit de cet événement réunissant tous les amoureux de la bande dessinée depuis 44 ans.