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Dunkerque, c\'est beau mais on se fait un peu chier, non ?

undefined undefined 19 juillet 2017 undefined 17h19

undefined undefined 20 juillet 2017 undefined 12h03

Louis Haeffner

Hier, le très attendu Dunkerque sortait. Excité comme pas deux et mu par une admiration sans bornes pour Christopher Nolan, je me rendais aussi tôt que possible (midi et quart) dans mon cinéma préféré pour visionner ce qui allait être, j'en étais absolument certain, le nouveau chef-d'œuvre du réalisateur déjà culte. J'ai un peu déchanté, je vous explique pourquoi. 


Pour mettre rapidement un contexte autour du film, et expliquer en partie ma déception, plusieurs facteurs sont à prendre en compte quand on parle de Dunkerque. Déjà, c'est un film de Christopher Nolan, ce qui génère toujours une certaine excitation, assez légitime il faut le dire au vu des bijoux qui jalonnent la filmographie du bonhomme. Ensuite, c'est un film de guerre, genre à risque qui, si le film est bien foutu, semble automatiquement faire passer un bon réalisateur dans la catégorie des légendes vivantes du cinéma. Enfin, et je m'adresse là aux jeunes gens qui nous lisent, le One Direction Harry Styles est au casting. 

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Et donc ça donne quoi ? Le film est très bien, la photo est superbe, le suspense fonctionne, la gestion du temps est intéressante... mais on s'ennuie bordel ! La faute à mon avis à un traitement trop conceptuel du thème guerrierOn déshumanise pour mieux esthétiser, je comprends le délire, mais je ne suis pas sûr que ça fonctionne. La tension qu'on est censé ressentir tout au long du métrage - il s'agit quand même d'évacuer plus de 300 000 soldats d'une plage sous le feu ennemi - est bien là, mais elle s'estompe vite pour laisser place à une sorte de fascination distancée, due à mon avis à un traitement sonore beaucoup trop sobre. Le bruit des balles et des moteurs, ok, la musique angoissante de Hans Zimmer ok, mais quid de la panique, des cris de douleur, des appels à l'aide ? Affronte-t-on réellement la mort la bouche close avec un air résigné, les maxillaires saillants ? J'ai des doutes. De la même manière, chacun des acteurs (d'ailleurs, où sont les femmes ??) doit avoir en tout et pour tout trois lignes de dialogue, la palme revenant à Tom Hardy qui ne fait guère que marmonner dans son masque à oxygène et froncer les sourcils aux commandes de son Spitfire.

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Le résultat, dans tous les cas, manque à mon avis cruellement de ce qu'on nomme avec dédain le pathos. Dans un film de guerre, il en faut quand même un minimum, et ici, même la mort de certains personnages nous laisse froids comme le sable de la plage dunkerquoise. Certes la dernière scène, qui fait le bilan du film et de ses personnages principaux - des héros ordinaires, en somme -, est d'une beauté absolument stupéfiante, c'est indéniable. Malheureusement même là, un mépris étonnant des lois de la physique dans un film jusqu'ici ultra-réaliste vient quelque peu saborder le truc. Au final, Dunkerque est un beau film, au paradigme intéressant, mais dont la sur-esthétisation dessert clairement le propos. D'ailleurs ce propos, quel est-il exactement ? 

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Que retenir de ce film, donc ? Pas grand-chose à mon avis, si ce n'est les premiers pas de Harry Styles au cinéma, plutôt convaincant d'ailleurs. Pour un film qu'on attendait avec une telle ferveur et qui se noie sous les louanges, c'est un peu léger. 


Dunkerque
, de Christopher Nolan

Avec Fionn Whitehead, Tom Hardy, Cillian Murphy, Kenneth Brannagh
En ce moment en salles