Monte le son pour la carte de Paris en chansons

undefined 6 octobre 2017 undefined 17h55

Camille H

Chaque Parisien est attaché au quartier où il vit. Le matin, il quitte son nid pour aller au boulot. Il rentre le soir pour boire des coups entre potes ou écumer les restos. Il va au marché le week-end, passe chez le boulanger, va à la poste, croise un voisin, attrape un bus, va au parc, prend un café en terrasse, déambule... Bref, chaque Parisien aime son quartier, son arrondissement et beaucoup d'artistes les ont célébrés en chanson. Voici donc les hymnes par quartier. Yéyéyé.


Montparnasse, Grand Blanc

L'excellent groupe à la prose brute et onirique signé chez le Entreprise semble imager une tour qui planne trop haut. Une chanson aussi perchée que l'Observatoire de la tour Montparnasse. « Faites-moi descendre, moi descendre, moi descendre, moi descendre. Pour moi la terre a trop tourné. Mais ne vous gênez pas, dansez ! » Sombre et moderne, ça colle ! 


Quartier Latin
, Léo Ferré

Le grand Léo Ferré peignait de ses mots un Paris à la Zola. Et le Quartier Latin n'y échappe pas, accompagné d'une guitare poétique et d'un accordéon nostalgique. « Cette frangine qui vendait sa bohème. Et ce spleen qui traînait dans sa traîne. » Sublime.


Châtelet Les Halles
, Florent Pagny

C'était l'époque où au lieu de crier sa liberté de penser et son amour pour la Patagonie, Florent Pagny parlait du ter-ter, du métro, de Paris. « Entre gris et graffitis où s'enferme le quotidien. Et des murs tellement petits qu'on entend tout des voisins. »


Entre Saint-Ouen et Clignancourt
, Edith Piaf

Edith Piaf, qui a chanté des années durant dans les rues de Paris avec sa gouaille et sa voix légendaires, racontait sa vie dans la capitale. « Entre Saint-Ouen et Clignancourt, de temps en temps faut qu'j'fasse un tour sur la zone. Je r'trouve alors tout mon passé, le ciel si doux, les durs pavés, l'herbe jaune. Et, pataugeant dans les ruisseaux, des bandes de gosses moitié poulbots, moitié faunes. L'odeur de frites et de lilas, en frissonnant je r'trouve tout ça. »


Pigalle
, Therapie Taxi

Le rock débridé du groupe parisien raconte les déambulations animales à Pigalle. « Point de non-retour et putes aux alentours. » Sale à souhait sur des riffs électro. On aime. 


Saint-Germain-des-Prés
, Henri Salvador

Tout de suite, ça calme. Mettez-vous dans un petit fauteuil et écoutez ce titre de Salvador qui rend hommage au quartier des poètes de sa voix de crooner ensoleillée. « J'habite à Saint-Germain-des-Prés et tous les soirs j'ai rendez-vous avec Verlaine. »


Belleville Rendez-Vous
, -M-

L'excellent titre du film d'animation Les Triplettes de Belleville de Sylvain Chomet est un hymne flamboyant à ce quartier vivant qui "swingue" comme les trois héroines chanteuses de cabaret. Juste un régal à regarder et à écouter bien sûr. 


A Batignolles
, Aristide Bruant

Le célèbre chansonnier de la Belle Epoque qui chantait au Chat Noir nous conte une histoire assez grivoise à Batignolles. « Je l'ai aimée autant que j'ai pu, mais j'ai plus pu lorsque j'ai su qu'elle me trompait avec Anatole, à Batignolles. » Tout un programme. Une chanson d'un charme fou. 


Dans ma rue
, Doc Gynéco

On ne pouvait pas ne pas citer le célèbre hommage au 18e de Bruno aka le Doc. « Ma rue est bourrée de vice à chacun ses délices à chacun sa 8,6. » Sûrement l'un des textes les plus réalistes, pertinents et poétiques sur ce quartier. « A chacun sa banlieue, la mienne je l'aime et elle s'appelle, le 18e »


Auteuil Neuilly Passy
, Les Inconnus

Parce que c'est juste tellement drôle et intemporel...


Barbès, un hommage très particulier
 

Et puisque les nouveaux locaux de votre cher Bonbon se situent dans le très stylé quartier de Barbès, voici un petit hommage en deux chansons. L'excellent et jouissif Barbès de FFF qui donne envie de bouger les cheveux sans limite. Mais aussi l'émouvant Barbès-Clichy de Mano Solo, une véritable invitation aux errances parisiennes. « C'est là que j'aime perdre ma vie. » Une merveille.

Barbès, FFF

Barbès-Clichy, Mano Solo