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[ITW] Pépite, la jungle urbaine

Publié le 25 avril 2019 à 14h31

Modifié le 26 avril 2019 à 11h10

par Sarah Leris

Après deux EP à succès, des singles entêtants et des concerts à guichets fermés, Thomas Darmon et Edouard Perrin, qui forment un duo résolument pop, ont signé ce mois-ci leur premier album, Virages, ode à la nuit et au voyage, à Paris et à la plage, à l’amour triste et à la nostalgie. Un petit bijou.


On les rencontre un lundi grisâtre dans le hall d’un hôtel, ciré jaune pour l’un et veste en cuir pour l’autre. Les deux lurons, qui ont laissé tomber les chemises à fleur qu’on leur connaît si bien, apportent avec eux le soleil de leur musique. Fringants et guillerets, timides mais décontractés, les deux amis se charrient autant qu’ils s’admirent, et la moustache de Thomas frémit quand il sourit à l’heure de se remémorer leur rencontre. « On jouait au foot sur la plage, Eddy s’est ouvert le tibia, et comme j’étais un peu le médecin de l’équipe je suis allé le voir. C’était dégueu, on voyait son os. » Par chance, en ce jour de l’été 2012 sur la plage de Sables-d'Or-les-Pins, Edouard, ou Eddy pour les intimes, a une guitare. Installé sur un banc, le tibia fort amoché, il joue quelques accords, alors qu’un inconnu simplement venu vérifier l’état de sa jambe commence à chanter avec lui.

Cet inconnu, c’est Thomas, passionné de foot autant que de musique. Si Eddy n’a plus jamais touché à un ballon depuis, lui au contraire concilie encore aujourd’hui ses deux passions : après notre entretien, il s’est échappé, il avait un match. Les deux hommes ne partagent peut-être pas l’amour du sport, mais côté musique, la sauce prend instantanément. De retour à Paris, ils se revoient, jouent à nouveau ensemble, deviennent amis. Jusqu’en 2015, lorsqu’ils sortent de leur manche un futur tube, "Les Bateaux". « On a senti qu’il y avait quelque chose à faire, comme une petite étincelle. Alors on s’est dit cool, faisons un EP et chantons en français, et voilà, Pépite était lancé. »

L’étoile Pépite s’embrase rapidement. S’enchaine un premier EP (Les Bateaux), puis un second (Renaissance), une signature chez le label Microqlima, une longue tournée des festivals, et, à chaque fois, une foule qui chante en cœur, dès les premières notes, les paroles du morceau qui les aura fait connaître, « J’ai tant rêvé pour ne pas gagner / J’ai tant pleuré pour t’ignorer ». En 2018, c’est dans une Maroquinerie et une Cigale toutes les deux complètes, sur la plage de Cabourg ou dans des théâtres de verdure avec vue sur la Méditerranée, en tête d’affiche ou en première partie de Parcels ou de l’Impératrice, que les fidèles de Pépite acclament le groupe.

Mais pas de repos pour les guerriers. En parallèle, ils travaillent sur leur premier album, Virages, un exercice de longue haleine qui leur prend deux ans. En résulte un condensé de leurs aventures et de ce qu’ils auront vécu de plus beau et de plus poignant. Et si ces EP donnaient à Pépite l’image d’un groupe de plage bretonne, cheveux au vent et soleil au zénith, le duo prend un nouveau tournant avec un premier album plus sombre, plus nocturne, toujours amoureux mais pas toujours heureux. À mi-chemin entre Paris et la Côte d’Azur, le disque fait l’effet d’un virage à 180 degrés, entre larges autoroutes et routes de plage, les yeux fixés dans le rétro, le remous des vagues jamais très loin.

Si des singles ont déjà émergé de ce premier album – le groupe a sorti deux clips pour les irrésistibles "Tant de Peine", écrit par Benoit David de Grand Blanc, et "Feu Rouge" –, on retient surtout l’excellent "Monte Carlo", récit d’un séjour monégasque de Thomas, qui transperce en plein cœur, ainsi que les sublimes "Revues" et "Rubis", véritables lettres d’adieu à un amour déchu, contant le genre de rupture qui prend aux tripes. Sans jamais tomber dans la tristesse, Thomas joue plutôt sur la corde fine de la nostalgie. « On n’est pas devenu dark du jour au lendemain, confie-t-il. Mais vers la fin de l’écriture de l’album j’étais animé par des images plus sombres, plus parisiennes peut-être, plus urbaines. Bon, comme il y a des chansons de plusieurs époques sur le disque il y a un côté solaire qui transparait malgré tout avec les morceaux qu’on a écrit il y a plus longtemps. » Un côté solaire qui se ressent principalement dans des morceaux comme "Hiéroglyphes" et "Les Bateaux", présents sur les EP précédents, que l’on retrouve avec un plaisir non dissimulé et qui n’en finissent pas de ravir nos oreilles.

Enivrante, entrainante et excitante, influencée par Christophe ou Niagara autant que par le rock anglo-saxon, la pop tropicale de Pépite est une douce messe qui conte les déboires de la jeunesse contemporaine. Ceux de Thomas surtout, qui puise dans ses souvenirs d’amour malheureux. Et quand on lui demande à quoi ressemblera sa musique quand il sera enfin heureux, il rit avant de rétorquer qu’il n’aura plus qu’à puiser dans ses souvenirs. « Et après tout, la nostalgie c’est le bonheur d’être triste. C’est pas moi qui l’ai dit, mais c’est vrai ». Edouard, lui, passe derrière les textes de son acolyte, trouve l’inspiration dans une phrase, une intonation, et créé un univers musical aux couleurs éparses. « Je n’essaie pas de prendre le pas sur les paroles. J’écoute les maquettes pendant très longtemps jusqu’à ce qu’il y ait un mot clé qui me fasse penser à une ambiance. Que ce soit dans le choix de l’instrument ou de l’effet que je vais mettre sur un synthé, les mots sont une source d’inspiration que j’essaie de sublimer. » Si les deux amis se complètent autant qu’ils s’opposent, leur réunion pétille, explose, crépite, étincelle. Pépite, quoi.


Pépite — Virages

Microqlima / Believe
Le 28 mai à la Gaité Lyrique

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Les meilleures adresses de restaurants brésiliens à Paris

Publié le 7 mai 2025 à 17h00

par La Rédac'

Nos restaurants brésiliens préférés à Paris 

Mexicaine, grecque, italienne, thaïlandaise... Paris regorge de cuisines singulières venues des quatre coins du monde. Et quand on rêve d'une petite escapade gastronomique, le Brésil et ses plats riches et goûtus nous vient tout de suite en tête. Alors, tenté·e ?


Gabriela

En poussant les portes vertes de Gabriela, on entre dans une véritable jungle urbaine. Le restaurant-épicerie s'illustre telle une favelas, haute en couleur et en saveur. Sur place ou à emporter, on déguste par exemple le fameux Feijoada, plat national brésilien à base de porc, haricot noir, riz et chou vert, ou le Vatapá, une crème au lait de coco, gingembre et épices accompagnée de gambas sautées. Pour les petites faims ou en entrée, on retrouve une multitude de "Petiscos" comme les frites de manioc (Mandioca frita), ou les célèbre petits pains au fromage (pão de queijo). 

Gabriela
  • 3, rue Milton – 9e
  • Dimanche : 12:00 - 18:00
  • Mardi - vendredi : 19:00 - 0:00
  • Samedi : 12:00 - 16:00, 19:00 - 23:55
  • Lundi : Fermé
  • +33 1 42 80 28 14
  • Site web
  • 4.3 / 5

  • Brasileirinho

    Envie de chaleur ? Brasileirinho fait monter la température, ambiance carnaval de Rio. Entre tradition et innovation, les classiques (revisités ou non) de la cuisine brésilienne sont tous à la carte. Pas de lianes ou de sables d'Ipanema pour la décoration, mais le soleil est bien dans les assiettes. Le petit plus : le week-end, des musiciens locaux assurent le show

    Brasileirinho
  • 129, rue Legendre – 17e
  • Dimanche - samedi : 19:00 - 22:15
  • Lundi : Fermé
  • +33 1 46 27 63 64
  • 4.6 / 5

  • Obrigado

    Ce petit restaurant importe la chaleur brésilienne avec sa cuisine traditionnelle et ses sons dansants. On retrouve la lambada dans les assiettes : des couleurs, des saveurs, des assiettes généreuses. Ne comptez pas sur le décor épuré et ses canapés chesterfield pour vous faire voyager en Amérique du Sud, tout se passe en cuisine !

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    Obrigado
  • 8, avenue de la Porte de Montreuil – 20e
  • Lundi - samedi : 12:00 - 14:30, 18:30 - 0:00
  • Dimanche : Fermé
  • +33 9 84 58 24 21
  • Site web
  • 4.3 / 5
  • Gloria
  • 48, rue d'Orsel – 18e
  • +33 1 81 29 94 01
  • Site web
  • 4.1 / 5

  • Brutos

    Pour leur premier resto, Lucas Baur de Campos et Ninon Camille Lecomte, couple franco-brésilien, avaient un objectif : « Mettre à l'honneur la culture du bœuf cuit au BBQ comme ils font en Uruguay notamment ». Originaires du sud du Brésil, à la frontière entre l'Uruguay et l'Argentine, les deux cuistots voulaient ramener à Paris ce côté « feu de bois, BBQ » qui manque à notre cuisine parisienne. L'idée ? Utiliser des produits locaux et y apporter une touche brésilienne, uruguayenne et argentine. Simple, efficace et terriblement goûtu. Pour en savoir plus, rendez-vous sur leur page Facebook.

    BRUTOS
  • 5, rue du Général Renault – 11e
  • Dimanche : 12:30 - 15:30
  • Mercredi - samedi : 19:00 - 23:00
  • Lundi - mardi : Fermé
  • +33 1 48 06 98 97
  • Site web
  • 4.3 / 5

  • Rodizio Paris

    À la recherche d'un restaurant de viande à volonté ? Votre investigation prend fin ici. Chez Rodizio, la viande, c'est sacré. Il vous faudra vous rendre à Colombe pour profiter de ces mets grillés à la broche : rumsteack, poulet, agneau... Tous les viandards seront à coup sûr comblés. L'expérience culinaire brésilienne s'accompagne d'une explication autour du rodizio, qui vient du verbe "rodar" en portugais qui signifie "tourner". Ah oui, dernière info mais pas des moindres : ce restaurant brésilien est aussi halal.

    Rodizio Paris
  • 5, boulevard Victor – 15e
  • Dimanche : 19:00 - 23:00
  • Mardi - jeudi : 12:00 - 14:30, 19:00 - 23:00
  • Vendredi - samedi : 12:00 - 14:30, 19:00 - 23:30
  • Lundi : Fermé
  • +33 9 84 34 76 91
  • Site web
  • 4 / 5
  • Oh! Quai Latin 

    Direction la Rive Gauche pour profiter de plats gourmands et de soirées festives. Au menu, des tapas à partager, mais aussi des plats individuels traditionnels : Feijoada, Maoqueca de Camarao, Xinxim de Galinha et on en passe. Des noms exotiques qui, on vous l'assure, vont vous faire saliver et qui s'associent à merveille avec la musique live et les soirées DJ régulièrement organisées. 

    Oh Quai Latin
  • 45, quai des Grands Augustins – 6e
  • Dimanche - samedi : 12:00 - 23:00
  • +33 1 42 49 64 24
  • Site web
  • 4.6 / 5
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