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Nineties Memes, le compte Insta qui nous replonge dans l'adolescence

Publié le 10 mars 2021 à 15h45

Modifié le 10 mars 2021 à 17h54

par Manon Merrien-Joly

Les 2000, vous l'avez compris, vous n'êtes pas en terrain conquis : l'auteure de ces lignes se sent vieille pour la première fois du haut de ses vingt-cinq ans, c'est pas le moment de nous bassiner avec vos "c'était mieux avant" sur fond de Disney Channel. Non, aujourd'hui, on parle d'un temps que les utilisateurs de Tik Tok n'ont jamais connu, celui de l'aube du XXIe siècle.

Buffy, Friends et Bigdil

Il était donc une fois l'aube du XXIe siècle, une époque à laquelle le corps de la femme était maigre, surbronzé aux UV et servait essentiellement à figurer à poil dans des clips sur MTV. Dans ce temps-là, le soir était un espace-temps où tout le monde rentrait regarder Friends sur RTL9 et Buffy sur M6 la nuit du samedi quand la team Britney-Lindsay-Paris s'en sortait poser des bouteilles et se faire traquer par des paparazzis obèses et pervers prêts à tout pour une photo à 10 000 dollars. 

Cette génération est certainement la plus essorée par le marketing, pour une raison bien simple : elle représente la charnière entre le monde d'avant où on découvrait avec curiosité la 2G et bientôt le 3310, en pensant qu'en 2015 il y aurait des voitures volantes alors qu'au final dans le monde d'après on s'est farci la technologie infrarouge et les trottinettes électriques.

Bref, mon intro commence à s'éterniser et le secrétaire de rédaction qui me relit va s'impatienter, j'en viens donc au fait : on est tombés sur le compte Instagram Nineties Memes, qui nous rappelle notre adolescence à grands coups de memes et tel un radar d'autoroute nous rappelle comme le temps passe à toute vitesse. Alors que certains sont trop occupés à juger les ados qui se lancent des défis débiles sur Tiktok, il est parfois bon de balayer devant sa porte et de se rappeler qu'il y a vingt ans, on s'habillait chez Jennyfer, on se cuitait au Malibu avant de raconter nos rêves de roulage de pelles à nos cops sur MSN ou dans notre agenda Ben. Derrière ce compte, on retrouve Perrine Poncet, rédactrice web et illustratrice le jour, memeuse la nuit. Parce la règle numéro un du meme, c'est qu'il ne se raconte pas, en voici un florilège :

Pour plus de nineties, envoyez donc vos plus beaux skyblogs à manon.m@lebonbon.fr, on sait que vous avez du talent.

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La série Adolescence sera diffusée dans les collèges et lycées britanniques

Publié hier à 20h00

par Flora Gendrault

Downing Street l’a officiellement annoncé en début de semaine : la mini-série Adolescence, sur toutes les lèvres depuis sa sortie, sera bel et bien diffusée gratuitement dans les collèges et lycées britanniques. Une mesure initiée par le Premier ministre Keir Starmer lui-même, qui avait publiquement pris la parole pour vanter les mérites d’un programme extrêmement bien mené et instructif, soulevant des questions sociétales cruellement d'actualité


Prouesses technique et scénaristique  

Adolescence a beau n’être sortie qu’à la mi-mars, c’est peut-être déjà la meilleure série de l’année. En débarquant sur Netflix, et sans avoir pourtant fait l’objet d’une campagne promotionnelle démesurée, elle a immédiatement reçu un accueil extrêmement favorable de la presse et des spectateur·rices, et ce aux quatre coins du globe. 

Un coup de maître des créateurs, Jack Thorne et Stephen Graham, lesquels sont parvenus à mettre en scène de manière magistrale les causes et conséquences du meurtre de Kathy, adolescente de 13 ans, poignardée à de multiples reprises par Jamie, un camarade de classe du même âge. Le tout en (seulement) quatre épisodes tournés intégralement en plan-séquence, renouvelant ainsi cette technique largement exploitée au cinéma, moins sur le petit écran, autour d’un récit nerveux traitant de thématiques liées à la jeunesse. 


Dénoncer la spirale du masculinisme
 

Ces thématiques, quelles sont-elles ? Le harcèlement scolaire, la construction de genre sur les réseaux sociaux, et notamment la culture "incel", ces hommes involontairement célibataires qui accusent les femmes de les rejeter. Dans Adolescence, en immersion au cœur d’un commissariat, puis d’une école, et enfin d’une maison de famille, on comprend que Jamie (époustouflant Owen Cooper, nouveau prodige du milieu), élevé à la dure, impopulaire, s’est peu à peu enfermé dans la spirale du masculinisme, jusqu’à commettre un féminicide. Une misogynie alimentée par son activité sur Internet, où se créent de nombreuses communautés réactionnaires, séduites par la théorie du 80/20 d’Andrew Tate, selon laquelle 80% des femmes ne seraient attirées que par 20% des hommes. 


De l’ordinateur au Parlement 

Au Royaume-Uni, terre de tournage mais aussi théâtre d’attaques de même nature ces dernières années, Adolescence a connu une résonnance toute particulièrement. Jusqu’à dépasser les frontières de l’écran : la série a ravivé le débat sur l’utilisation des téléphones, mais aussi sur l’éducation, levier essentiel pour déconstruire les idéologies véhiculées sans régulation sur le web. Diffuser Adolescence au palais de Westminster ainsi que dans les collèges et lycées depuis une plateforme partenaire à Netflix, comme l’avaient publiquement encouragé la députée travailliste Anneliese Midgley, puis Keir Starmer, en marque la première étape. 

« C'est une initiative importante pour encourager le plus grand nombre possible d'élèves à regarder le programme », a déclaré le Premier ministre, qui a lui-même vu la série avec ses enfants adolescents, comme 66 millions de personnes en deux semaines sur Netflix. Un record pour une mini-série britannique ! 


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