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Le 22 novembre, Paris se remet en marche contre les violences faites aux femmes

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Jérémy Pennors

Ce samedi 22 novembre, le rendez-vous est lancé : 14h, place de la République. Un premier rassemblement porté par Nous Toutes, la Grève féministe, Attac et de nombreux collectifs, pour mettre la lumière sur l’ampleur des violences sexistes et sexuelles. Une marche en solidarité avec toutes les femmes victimes de violences machistes, de conflits armés, de spoliations ou de répressions, et pour celles qui n’ont pas la possibilité de manifester.

Car les chiffres donnent le vertige : en France, un féminicide conjugal a lieu toutes les sept heures, tentatives incluses, rappelle la Miprof. Les derniers chiffres officiels font état d’une hausse de 11 % entre 2023 et 2024, avec 107 femmes tuées par un conjoint ou ex-conjoint. À cela s’ajoutent les réalités que les collectifs dénoncent depuis des années : absence de prise en charge, parcours judiciaires traumatisants, et souvent… impunité.

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Des violences systémiques, des réalités multiples

Huit ans après l’arrivée d’Emmanuel Macron à l’Élysée, les associations féministes jugent les avancées largement insuffisantes. Si le 3919 a été renforcé et que les bracelets anti-rapprochement ou autres téléphones « grave danger » existent, les rapports institutionnels parlent d’une « cause mal dotée » et d’investissements jugés « dérisoires ».

Lors d’une conférence de presse, Suzy Rojtman, porte-parole du CNDF (Collectif National pour les Droits des Femmes), a rappelé la réalité brute : « En France, le nombre de féminicides conjugaux augmente, et on n’a toujours pas de plan détaillé de lutte contre les violences sexistes et sexuelles dans les universités ». Elle pointe aussi le recul des moyens : « On baisse les subventions des associations, on rechigne à prévenir les violences au travail et à prendre en charge leurs conséquences ».

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Sur le terrain, les associations observent toujours des plaintes classées sans suite, des dysfonctionnements persistants, et une protection insuffisante des victimes. Le diagnostic est partagé : les dispositifs existent, mais l’État ne met pas les moyens pour qu’ils fonctionnent.


25 novembre : deuxième acte, même détermination

La journée du 22 n’étant qu’un prélude, le 25 novembre, journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, les rues seront à nouveau occupées. Une journée d’hommage à celles qu’on a perdues, à celles qui subissent encore, aux femmes, filles et personnes LGBTQIA+ victimes de violences ici et ailleurs.

Dans un contexte où l’extrême droite progresse partout en Europe, les organisations alertent : les droits des femmes sont parmi les premiers à reculer. Les collectifs rappellent ainsi que défendre les droits des femmes, c’est défendre toutes les femmes.

En ligne de mire, toujours les mêmes revendications : une loi-cadre ambitieuse, un budget de 3 milliards d’euros, une véritable éducation à la vie affective et sexuelle, et un soutien massif aux associations.