Vendredi 13 octobre, la journaliste Sandra Muller a créé le hashtag BalanceTonPorc, invitant toutes les Françaises à dénoncer des situations de harcèlement sexuel. Depuis, des milliers de femmes victimes de harcèlement ou d’agressions sexuelles ont livré leurs témoignages sur Twitter.
Dans la foulée du scandale de l’affaire Harvey Weinstein aux states et du #MyHarveyWeinstein incitant les femmes outre-Atlantique à balancer les affaires sales dont elles auraient été l’objet, une journaliste française basée à New York a appelé les femmes en France à dénoncer à leur tour les agressions verbales et physiques qu’elles auraient subies au boulot. : « Toi aussi raconte en donnant le nom et les détails un harcèlement sexuel que tu as connu dans ton boulot », a ainsi écrit Sandra Muller, journaliste à la Lettre de l’audiovisuel. Avant de raconter, dans un autre tweet, qu’un ancien responsable de chaîne n’aurait pas hésité à lui dire : « Tu as des gros seins. Tu es mon type de femme. Je vais te faire jouir toute la nuit. »
En un week-end, ce sont plus de 50 000 tweets qui ont été enregistrés. Des témoignages venant d'animatrices, d’actrices, de journalistes, de simples citoyennes et aussi d'hommes (!) dépeignant l’ampleur de cette omerta.
Un chef de service, grand service public, me coince dans un ascenseur : "tu y passeras comme les autres que tu le veuilles ou non. Le même ?
— Françoise zimmer (@feuleu2) 15 octobre 2017
Animateur-prod tele dont je refusais les avances "tu ne bosseras plus jamais petite pute! Plus jamais tu m'entends??!!!!" #balanceTonPorc
— Julia Molkhou (@JuliaMolkhou) 14 octobre 2017
A l’entrée d’une boîte, un mec qui me met la main au cul. Mes potes me disant de m’calmer de peur de ne pas pouvoir rentrer #balancetonporc
— Camille (@Cml_Php) 15 octobre 2017
Quand lire #balancetonporc te ramène à un moment d'humiliation, d'impuissance et de honte que 20 ans n'ont pas totalement effacé.
— Claude Guibal (@ClaudeGuibal) 15 octobre 2017
Face à certaines accusations de délation, Sandra Muller se défend et soutient qu'elle n'appelle pas à une "justice populaire". « Je n'appelle pas à la délation, mais à la dénonciation [...] Bien sûr qu'on peut porter plainte devant la justice et qu'il faut porter plainte. Mais nous savons bien que c'est très souvent extrêmement difficile, voire impossible pour des victimes qui ne peuvent se permettre de perdre un emploi dans le cas du harcèlement au travail », a-t-elle précisé au Parisien. « Libérer la parole est une première étape et cela fait du bien », a-t-elle conclu.
Marlène Schiappa à propos de #balancetonporc : « Twitter n’est pas un tribunal, ça ne remplace pas un dépôt de plainte » pic.twitter.com/Ni9S0d3c1i
— CNEWS (@CNEWS) 16 octobre 2017
Par ailleurs, la secrétaire d'Etat à l'Egalité entre les femmes et les hommes Marlène Schiappa a annoncé hier la présentation d’une loi d’ici l’année prochaine « contre les violences sexistes et sexuelles », et notamment les violences sur mineurs.