Blaise est photographe pro, parisien de naissance et petit fils de bistrotiers. Grâce à ces infos on comprend mieux pourquoi il a décidé de prendre en photo les bistrots de Paris, rares et derniers bastions ouvriers de France et de Navarre. « Je suis attaché à ce petit bout de zinc, tout ça résonne en moi, ça me parle». Depuis plus de dix ans il les immortalise au petit matin et nous livre une série photo splendide sur la forme mais triste sur le fond...
Blaise, 50 ans, est catégorique : « les bistrots sont en pleine mutation. Dans une ou deux générations ils n'existeront plus comme on les connaissait ». Il faut dire qu'à l'époque où Blaise allait en vacances dans le café de ses grands-parents (dans le 49), le bistrot était le lieu de rendez-vous des ouvriers. Cette phrase typique : « un café & un calva », il l'a entendu des milliers de fois par les ouvriers matinaux qui se retrouvaient avant d'aller bourlinguer.
Café Laumière, Paris 19
Pourquoi photographier ces troquets délaissés dans un décor gris et mélancolique ? Simplement parce que « le bistrot est/était un phare pour les ouvriers, un lieu de rassemblement. Le fait de l'immortaliser au petit matin, quand il n'y a pas encore d'éclairage public ni de couleurs ensoleillées fait ressortir leurs néons rouges. Tu vois le lien avec le phare ? » Effectivement...
Le Fontenoy, Paris 18
Les choses changent, les bistrots se muent en brasseries, cafés branchés et autres salons de thé. « Les ouvriers ne vont plus dans ces établissements, de toute façon c'est trop cher, de toute façon il n'y a plus d'ouvriers ». Voilà qui résume bien les choses Blaise.
Tabac du Rhin, Paris 19
Alors à défaut de "sauver" ces lieux de rendez-vous d'antan, il les collectionne en images, pour notre plus grand plaisir. Sa prochaine obsession photographique ? Les boucheries chevalines, mais il faut faire vite...
Des photos de bistrots Page 2
Chez Maurice, Le Perreux-sur-Marne
Le Chemin de Fer, Chilly-Mazarin
Au Chien qui Fume, Aubervilliers







L'Aubisque, Paris 20