Ce matin, en scrollant votre compte Instagram, vous avez dû remarquer qu'il regorgeait de photos noires assorties de hashtags : #blacklivesmatter, #blackouttuesday. Une semaine après le meurtre de Georges Floyd, Afro-Américain tué au cours de son interpellation par un policier blanc à Minneapolis (Minnesota), les mouvements de soutien envers la communauté noire se multiplient. Ces actions résonnent avec les décès d'Ahmaud Arbery, abattu dans la rue alors qu'il faisait son jogging par un ancien policier et son fils à Brunswick (Géorgie) et celui de Breonna Taylor, une ambulancière paramédicale de 26 ans tuée par des policiers de Louisville (Kentucky) alors qu'elle dormait à son domicile.
Le Black Out Tuesday, pour instaurer une réflexion et mobiliser
Le Black Out Tuesday (mardi "débranché") a été décrété la veille de ce mardi 2 juin par plusieurs acteurs de l'industrie musicale contre le racisme et les violences policières. L'action appelle les entreprises participantes à s'abstenir de diffuser de la musique et de mener leurs opérations commerciales, instaurant un moment de réflexion. Le Black Out Tuesday découle de l'action The Show Must Be Paused, instaurée par Jamila Thomas, directrice marketing chez Atlantic Records (label historique d'Aretha Franklin, Ray Charles, Jay-Z ou encore Cardi B) et Brianna Agyemang, ancienne directrice marketing du label. Les deux femmes noires issues de l'industrie musicale ont lancé The Show Must Be Paused, « après avoir observé un racisme de longue date et une inégalité qui existe de la salle de réunion au boulevard », ont-elles déclaré dans un communiqué publié sur le site de l'action.
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Cette initiative a pour but de « volontairement perturber la semaine » et d'instaurer « un temps pour une conversation honnête, réfléchie et productive à propos des actions qui doivent être prises pour soutenir la communauté noire ». Brianna Agyemang et Jamila Thomas ont souligné le poids de l'industrie musicale dans la société : « l'industrie de la musique est une industrie multi-milliardaire. Une industrie qui a profité essentiellement de l'art noir. Notre mission est de responsabiliser l'ensemble du secteur, y compris les grandes entreprises et leurs partenaires qui bénéficient des efforts, des luttes et des succès des Noirs. À cette fin, ces entités ont l'obligation de protéger et de donner le pouvoir aux communautés noires qui les ont rendu disproportionnellement riches de manière mesurable et transparente. »
À l'heure où des centaines de milliers de personnes manifestent pacifiquement dans plusieurs villes des États-Unis dont Minneapolis et Washington, Donald Trump a annoncé répliquer par la force et envisager de déployer l'armée : « si une ville ou un État refuse de prendre les décisions nécessaires pour défendre la vie et les biens de ses résidents, je déploierai l'armée américaine pour régler rapidement le problème à leur place », a-t-il annoncé ce lundi depuis la maison blanche.
This was the scene outside of the White House on Monday as police used tear gas and flash grenades to clear out peaceful protesters so President Trump could visit the nearby St. John’s Church, where there was a parish house basement fire Sunday night https://t.co/nFrCqYpqZR pic.twitter.com/DVP11iiVIh
— The New York Times (@nytimes) June 2, 2020
Le mouvement de soutien à la communauté noire, via le Black Out Tuesday, s'est étendu des grandes entreprises de l'industrie musicale, des maisons de disques comme Sony Music, Warner Music Group ou encore Universal Music aux artistes et aux anonymes, qui ont posté des carrés noirs, invitant à réfléchir, s'éduquer et préparer des actions.
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Etre Blanc ne doit pas/plus être un privilège. Nier son existence c'est le perpétuer, et je m'y refuse. Black lives matter.
— Papisson Herillon🔻 (@Papissson) June 2, 2020
#BlackoutTuesday pic.twitter.com/0Y1DahMn89
"Révolte contre le déni de Justice" : une manifestation organisée par le collectif Justice pour Adama
Ce mardi 2 juin à 19h, le collectif Justice pour Adama appelle à une mobilisation sur le parvis du Tribunal de Paris, après la publication de nouvelles expertises médicales concernant le décès d'Adama Traoré, retrouvé mort dans la cour de la gendarmerie de Persan à Beaumont-sur-Oise en juillet 2016 à la suite d'une interpellation.
La manifestation est organisée en écho au décès de Georges Floyd, pour la famille qui estime que les techniques utilisées sont similaires.