Ils sont partout. Dans nos reels, nos TikTok, nos stories. Avec leurs tote-bags pleins de bouquins, leur matcha qui fume et leur cardigan qui tombe négligemment sur un short en jean. Depuis cet été, le performative male est devenu une figure incontournable des réseaux. Derrière ses allures de mec progressiste, déconstruit et « safe », se cache pourtant un phénomène plus ambigu : entre sincérité et mise en scène, jusqu’où ces nouveaux codes masculins sont-ils une façon d’aimer… ou juste de plaire ?
Le starter pack du performative male
Derrière ce look étudié se cache un vrai mode d’emploi. L’attirail type ? Un tote-bag, un jean large, un vernis coloré, une coupe faussement négligée, et souvent un bouquin féministe ou un roman culte sous le bras. Les icônes du genre ? Jacob Elordi, Jeremy Allen White ou encore Timothée Chalamet, devenus malgré eux les visages de ce trend.

Mais pourquoi ce phénomène ?
Le « performative mâle », c’est un peu le loup déguisé en mouton : un homme dans la norme qui endosse les codes progressistes pour séduire des femmes qu’il pense « libérées ». Pas vraiment militant, il performe surtout une image safe, cool et féministe… pour augmenter son capital séduction.
Une caricature devenue mondiale
Le phénomène a tellement pris qu’il a donné naissance à des concours de « performative male » aux États-Unis, au Canada, en Australie et même en Indonésie. Comme souvent, la trend a explosé sur TikTok, où les internautes se moquent de ce look désormais reconnaissable entre mille.

Un concept qui remonte à Judith Butler
Derrière le buzz, il y a aussi une base théorique. En 1988, la sociologue américaine Judith Butler affirmait que le genre est performatif : il se construit et se renforce par la répétition d’actes (parler, s’habiller, se présenter…). Le « performative male » incarne cette idée, mais en version détournée, puisqu’il utilise ces codes pour séduire.
L’habit fait-il le moine ?
Au fond, il n’y a rien de mal à lire Jane Austen ou à siroter un matcha en tote-bag. Là où ça coince, c’est quand tout ça n’est qu’une façade. Car si jouer la carte du « mec déconstruit » permet de séduire, encore faut-il que les valeurs suivent derrière.
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