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Comment le confinement a doublé la consommation de drogues des 16-25 ans

Publié le 21 octobre 2022 à 14h31

Modifié le 21 octobre 2022 à 16h35

par Auriane Camus

On savait déjà que la période de pandémie et l'enchaînement des confinements avaient mis à rude épreuve la santé mentale des Français.es, et en particulier celle des jeunes : augmentation des troubles anxieux et dépressifs, perte de revenus, abandon des études… La santé mentale des étudiants, lycéens ou encore des jeunes actifs a été mise à mal. Mais d’après une étude britannique, cela ne s’arrête pas là : le nombre de jeunes qui consomment de la drogue aurait doublé depuis l’arrivée de la crise sanitaire.

Réalisée par l’organisme caritatif The Mix, cette étude révèle que la consommation de drogues des Britanniques de 16 à 25 ans a augmenté de façon alarmante. Depuis 2021, le nombre de jeunes qui consomment aurait doublé, avec un tiers des 16-25 ans qui auraient pris des drogues dans l’année écoulée. Toutes les catégories de drogues sont concernées.


Une jeunesse sacrifiée pendant le confinement

Interdiction de sortir, fermetures des boîtes de nuit pendant près de deux ans, port du masque, cours à distance… Bien que la crise sanitaire n’ait épargné personne, il a été particulièrement « dur d’avoir 20 ans en 2020 » comme le disait si bien Emmanuel Macron à l’époque. La pandémie a quelque peu coupé l’herbe sous le pied des millions de jeunes qui pensaient vivre leur meilleure vie, pleine d'insouciance et d'expériences, en arrivant dans leur vingtaine.

Si l’on en croit l’étude réalisée par The Mix, cette privation de liberté a eu des conséquences néfastes sur le rapport des jeunes à la drogue. En cause : une augmentation des troubles anxieux due au confinement et à l’absence de lien social. Pour 20 % des consommateurs, consommer de la drogue permettrait « d'échapper à ses problèmes ». C'est 75 % de plus pour cette raison comparé à l’année précédente.


Un lien entre troubles dépressifs et drogue

Fin 2021, une enquête menée par l’INSERM et l’université de Bordeaux montrait que 37 % des étudiants interrogés présentaient des troubles dépressifs suite à la période du premier confinement, et pour 27 %, des troubles anxieux. Après avoir passé une grosse partie de leurs études en confinement, sans véritable interaction sociale avec leurs camarades, les jeunes se retrouvent désormais confrontés à une vie d’adulte, sans avoir eu le temps de se mouiller la nuque.

Au-delà de l’impact émotionnel et social de la pandémie, la jeunesse française semble avoir perdu ses rêves après une période aussi difficile que celle-ci. Entre échecs scolaires, perte de confiance en soi et pensées suicidaires, les jeunes semblent avoir du mal à croire en l’avenir et à savoir où ils vont. Comment oublier cette pression mentale au quotidien ? En se réfugiant dans la drogue. D’après un article du Monde, près d’un jeune sur deux déclare avoir « perdu le contrôle sur sa consommation d’alcool ou de drogues dures suite aux confinements ».


Les drogues dures de plus en plus consommées

Si l’usage de drogues est, quoi qu’il arrive, dangereux pour la santé, on pourrait se rassurer en pensant que les jeunes se tournent vers des drogues douces, comme le cannabis, légalisé par de plus en plus de pays à travers le monde. Malheureusement, il semblerait que la jeunesse française se tourne de plus en plus vers les drogues dites “dures”. Alors que le nombre de consommateurs de cannabis n’a pas vraiment bougé, le nombre de jeunes déclarant avoir essayé l’ecstasy, la MDMA, le GHB, le poppers, le protoxyde d’azote ou le LSD est passé de 2 % en 2018 à 14 % en 2021. Plus grave, 11 % affirment avoir pris de la cocaïne et 8 % de l’héroïne au cours de l’année passée.

Comment sensibiliser les jeunes aux effets néfastes de ces drogues ? Si de nombreux comptes TikTok se lancent dans la prévention en brisant les tabous sur la drogue, de l'autre côté, la plateforme participerait, elle aussi, à l’augmentation de la consommation chez les adolescents. Sous les hashtags #pingtok, #horsetranquilizer ou encore #c0ketok, on trouve plusieurs dizaines de vidéos de jeunes en état de transe après avoir pris de la drogue : pupilles dilatées, nez qui coule, mâchoire crispée... La tendance est à se montrer en plein "trip". Une vitrine qui peut inciter à la consommation de drogue en rendant le phénomène "cool".

Au final, il semblerait que les jeunes aient surtout besoin d’un accompagnement psychologique pour éviter les problèmes de consommation et d’addiction. Toujours selon l’étude britannique réalisée par The Mix, seuls 28 % des jeunes consommateurs ayant rencontré des problèmes d’addiction ont pu être aidés. Près de 2,2 millions de jeunes au Royaume-Uni font face à une addiction, sans aucun accompagnement de la part des autorités.

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Centre commercial Italie 2
30, place d’Italie – 13e
Du 6 mars au 6 avril 2025
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