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Confinement et addictions : le cocktail toxique ?

undefined undefined 13 novembre 2020 undefined 18h09

undefined undefined 16 novembre 2020 undefined 18h20

Manon Merrien-Joly

Lit-bureau, bureau-canapé, canapé-lit. Appel avec les potes. Un verre, une clope, un verre, une clope, un joint. Silence. Au lit. Jeudi 29 octobre dernier, nos addictions ont été reconfinées avec nous. Pour une reprise des habitudes nocives ? « Pendant le premier confinement, ça a été très très dur d'arrêter le cannabis, raconte Clarisse. J'avais beaucoup de sautes d'humeur, j'ai même cassé mon portable, fait des insomnies, des cauchemars très très violents et gores. Pendant 3 semaines ça a été dur, mais c'était le moment où jamais, pourtant il me restait pas mal de weed, mais je me suis dit que j'en avais assez d'être dépendante. » 


21 % de la population française souffrirait de troubles dépressifs

Dire que les Français n’ont pas la frite en ce moment serait un euphémisme. Santé Publique France a publié son point sur la situation épidémiologique du pays ce jeudi 12 novembre, et avec, l'étude CoviPrev qui suit l’évolution des comportements et de la santé mentale pendant l'épidémie de Covid-19. Cette étude montre que les troubles dépressifs augmentent très significativement par rapport aux statistiques de la fin du mois de septembre. Entre fin septembre et début novembre, les troubles dépressifs se sont accrus de dix points ; ainsi, la prévalence de ces troubles au sein de la population est désormais établie à 21 %. En ligne de mire, les jeunes Français.e.s, qui éprouvent des sentiments d’isolement, de solitude, de colère, de frustration et de vulnérabilité au virus. Par-dessus le marché, certaines contraintes liées à la crise sanitaire, comme les difficultés financières, affectent également le moral de la population. 

Revenons quelques mois en arrière. En septembre dernier, l’Observatoire Français des Drogues et Toxicomanies (OFDT) consacrait un numéro de sa revue Tendances à l'impact du confinement sur les conduites addictives. Parmi les chiffres avancés, Santé Publique France indique que les deux tiers des buveurs (65 %) ont déclaré une consommation similaire à leurs habitudes tandis qu’un quart l’auraient diminué. Si la période a restreint les opportunités de consommer de l’alcool lors de sorties ou d’événements festifs, un usager sur 10 environ aurait bu davantage pendant le confinement. En cause ? L’ennui, le stress, l’anxiété mais aussi le plaisir. Concernant le cannabis, les chiffres sont plus inquiétants. Parmi les usagers déclarant avoir consommé au moins une fois au cours des 12 derniers mois, toujours selon Santé Publique France, plus d’un sur quatre (27 %) a augmenté sa consommation et un quart l’a maintenue au même niveau. À l’inverse, toujours parmi ces usagers actuels, 28 % indiquent ne pas avoir consommé, 16 % avoir diminué et 4 % avoir interrompu cet usage durant la période. 

« D’une façon générale, plus celle-ci était élevée avant le confinement, moins le comportement d’usage a varié. Ainsi, 8 consommateurs quotidiens sur 10 (82 %) et la moitié des usagers hebdomadaires ont maintenu leur niveau de consommation à l’identique. », rapporte la revue. À l’issue du confinement de mars, les résultats qui ressortent de l’enquête de Santé Publique France sont, en général, que les consommateurs qui consommaient beaucoup ont continué à augmenter leurs prises, tandis que les plus modérés sont restés stables.

Un constat que partage un médecin du CSAPA* (Centre de soin, d'accompagnement et de prévention en addictologie), Pierre Nicole, dans le 5e arrondissement de Paris que nous avons joint par téléphone : « Les consommateurs modérés sont ceux qui arrivent à s'en sortir, à arrêter, car ils ont aussi moins d'accès à la substance. On a aussi vu des gens qui ont basculé, qui se sont découverts dépendants. », nous indique-t-il. Le médecin observe deux types de patients au sein de la structure : ceux qui ont profité du premier confinement pour tenter de se sevrer, et ceux qui mettent de côté leurs objectifs de réduction et contrôle, et « se laissent carte blanche dans ces prochains mois ». Au sein du CSAPA, cette deuxième période de confinement n’a pas impacté les effectifs, contrairement au premier où les téléconsultations étaient la norme. « Le second confinement ajoute au climat anxiogène, il représente un poids supplémentaire au niveau psychologique mais n’impacte pas le suivi des patients ou les consultations. », observe-t-il. 


Stress et ennui, deux causes majeures de la consommation

Des addictions qui glissent du trio tabac-alcool-cannabis vers des variantes médicamenteuses, qui permettent d’annihiler les émotions et plus particulièrement l’anxiété, comme le Xanax et le Tramadol. « J'ai une dépendance à l'alcool depuis dix ans, et avant le confinement, les sorties extérieures me permettaient de boire (beaucoup), nous raconte Sarah. Sauf que je suis confinée chez mes parents, où je ne peux pas boire. Je prends donc tous les soirs (beaucoup) de tramadol pour compenser. Aussi, les fois où je bois, je tombe rapidement dans l'excès, jusqu'au black out, comme pour rattraper toutes les fois où je n'ai pas pu boire. J'ai d'ailleurs déjà bravé le confinement pour aller chez un ami, seulement car je savais que je pourrais boire ; cette situation m'attriste beaucoup. J'ai déjà tenté d'arrêter de boire mais ça n'a jamais duré plus de quelques mois (aidé par des médicaments dont l'Esperal). Je suis dépendante à la dépendance : alcool, drogues dures, médicaments, boulimie. J'ai un trouble borderline qui me rend donc très sujette à l'addiction. » Isa a également consommé du Tramadol, pour des raisons de santé cette fois et à des fins non-récréatives, mais elle considère ce médicament comme une drogue : « je suis également dépendante à la cigarette et j’ai dû me sevrer à deux reprises du Tramadol à la suite d’une opération lourde (6 mois de prise) et à la suite d’un accident (pratiquement 2 ans de prise). Je me suis fait opérer il y a un mois et on m’a re-prescrit du Tramadol, à prendre pendant 2 semaines. Mon corps en a re-réclamé de suite et là gros électrochoc : je ne veux plus être dépendante à la drogue (je considère le Tramadol comme tel) – j’ai toujours très mal dormi (insomnies + paralysie du sommeil) –, les rechutes ont toujours eu lieu pour cette raison : je voulais dormir et passer une nuit sans encombre (en fumant je dors mieux, plus de cauchemars et plus de paralysie). Je suis d’une nature angoissée et je n’arrive pas à mettre mon cerveau sur pause au moment de l’endormissement. Je suis également nerveuse et mon travail (mandataire judiciaire à la protection des majeurs) est très speed et angoissant. »

Parmi la dizaine de témoignages que nous avons recueillis, presque tous font état d’une consommation souvent liée à l’ennui ou à l’anxiété : « L'ennui est un facteur majeur, nous raconte Guillaume. Par exemple quand je dois sortir, le temps que je mets à me préparer + les transports, c'est un temps où je bois pas. Et puis au bar personnellement je consomme plus longtemps mais au final je consomme moins. » Un sentiment partagé par Clara, dépendante au cannabis, qui a consommé d’autres drogues au cours du premier confinement : « Pendant le confinement, je ne me suis pas sentie plus vulnérable, par contre, j'avais plus tendance à consommer par ennui, pour m'amuser, donc je consommais pas de la weed, mais plutot de la kétamine et des psychédéliques, c'était pour voyager sans sortir quoi ! ». De son côté, Charles, qui souffre d’une dépendance au casino en ligne, explique : « Clairement, avec le confinement et l’absence d’autres activités, on se laisse tenter plus souvent à jouer car on s’ennuie, on est mal, on a besoin de se détendre. Je pense que c’est un tout, l’ambiance anxiogène de base qui règne actuellement, plus les difficultés personnelles que cela engendre en temps de confinement. C’est le fait d’un mal-être je pense : je veux me changer les idées à tout prix. ».

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« C’est ce que l’on appelle la consommation de désœuvrement », confirme le médecin du CSAPA, qui observe qu’avec le chômage et l’inactivité, le premier joint ou le premier verre survient plus tôt dans la journée. Autre point commun aux témoignages que nous avons recueillis, les personnes souffrant d’addiction ont constaté un accroissement de leur consommation beaucoup plus important au cours du confinement de mars, comme nous l’indique Aziz : « Je ne sais pas si c'est une question de vulnérabilité, mais en tout cas ma consommation d'alcool a augmenté pendant le premier confinement, je ne travaillais pas donc pas vraiment de conséquences le lendemain. Pour te donner une idée de ma consommation, je buvais 3 canettes de 50 cl de bière forte tous les soirs et plus le week-end en soirée. Je suis passé à 4 pendant le confinement et plus dès que j'en avais envie en gros. J'ai tendance à boire plus en situation sociale, pendant le confinement c'est lors de soirées jeux en ligne avec les potes que je vais dépasser cette "dose de base" généralement. Ma consommation d'alcool était stable avant le confinement, je pense vraiment que c'est le manque de conséquences le lendemain (je restais debout jusqu'à plus tard donc je buvais plus) qui a fait sauter la limite. » Même constat pour Julien, dépendant à l’alcool et au cannabis : « je buvais déjà quelques bières par soir tout les soirs avant le confinement mais le premier confinement m'a fait augmenter ma consommation, je buvais en journée dès le matin vers 11h et je ne m'arrêtais que vers 23h environ. Mais depuis j'ai de nouveau réduit, et puis j'étais à la maison que trois semaines, après j'ai repris le travail, j’aime un peu trop prendre du LSD même si j'arrive pas à en trouver facilement maintenant qu'on peut plus bouger... Ce qui me ferait rechuter, c'est d'être confiné à rien faire chez moi. Je m’ennuie du coup je picole, j'essaye de rester sur une consommation stable sans excès, même si boire tous les jours en constitue un... Ça impacte mon cerveau et mon foie j'ai l'impression, j'ai des pertes de mémoire chroniques et il me manque de la logique. »

L’annonce du confinement, le climat anxiogène actuel voire le télétravail expliquent également des hausses de la consommation chez les personnes souffrant d’addictions, mais pas seulement. C’est ce que montre une étude menée en avril dernier par le cabinet GAE conseil qui rapporte que 27 % des fumeurs ont augmenté leur consommation au cours du premier confinement, mais aussi que 5,5 millions de Français boiraient davantage depuis le début du confinement, et que 49 % des Français se rendant sur les réseaux sociaux en temps normal ont confié les consulter davantage depuis le début du confinement. De façon générale, trois-quarts des Français estimeraient que le télétravail accroît les pratiques addictives. En cause ? Une nouvelle fois, le besoin de tromper l'ennui et de compenser la (l'impression de) solitude. 

De son côté, le médecin du CSAPA constate « un énorme écart entre les deux confinements : au cours du premier, j’ai plus vu les habitudes bousculées, au niveau professionnel et personnel, et les personnes qui venaient au CSAPA ont perçu cette période comme une amorce pour prendre en charge un truc qui trainait depuis un moment. Au cours du deuxième confinement, on constate une ambiance de morosité qui pèse sur les troubles anxieux, la peur du virus. Ils s’en servent moins pour changer les choses, cette fois c'est plus oppressant, ce qui rajoute de la lourdeur dans une démarche de soins déjà très lourde. Ils viennent plus facilement. Ici on essaie de garder les habitudes, je les vois plus mais ils vont moins bien. »


“Avoir une routine donne une légitimité à la drogue quand tu ne fais rien”  

Parmi les personnes que nous avons interrogées, beaucoup ont déjà essayé de se sevrer de l’alcool et du cannabis. C’est le cas de Matthieu, qui nous explique qu’il a essayé d’arrêter plusieurs fois, dont une fois "sérieusement" : « j’ai tenu une semaine. Mais je sens que l' arrivée du CBD va beaucoup jouer dans mon arrêt total prochainement. On n'a que ça à faire pendant le confinement, et avoir une routine donne une légitimité à la drogue quand tu ne fais rien, c'est assez terrible psychologiquement. » 

Plusieurs, comme Matthieu, évoquent le CBD comme alternative à la consommation de cannabis. « Actuellement, je suis en sevrage depuis 3 semaines, raconte Isa. Je n’ai rien consommé (sauf cigarettes, et là ma consommation a réellement augmentée). Je me suis mise à un joint de CBD le soir voir un soir sur deux. Ma motivation est que nous souhaitons avoir un enfant, et la peur d’un test salivaire qui me ferait perdre mon travail. Et je savais pertinemment qu’en étant de nouveau en télétravail, ma consommation allait une nouvelle fois augmenter. Je souffre du sevrage à ce jour, et non plus de ma consommation. »  

Le CBD, alternative viable et durable à l’usage du cannabis ? « En soi c’est très bien le CBD, estime le médecin du CSAPA. Le seul moment où il faut être vigilant, c’est que ça rappelle le geste, l’odeur. Ça fonctionne sur certains mais sur d’autres ça fait revenir l’envie de fumer du cannabis. Personnellement je trouve qu’il faut tester, c’est moins psychoactif, il n’y a pas de complications psychologiques connues à ce jour, même s’il demeure un risque de cancer pour les poumons, comme la cigarette. Si la personne veut tenter, il faut tenter si on a les moyens. Je conseille d’essayer de varier la forme : on peut aussi la prendre en infusion, s’en servir comme huile de massage, tout dépend de la fonction recherchée, si c’est la détente et la relaxation oui, si c’est la défonce, ça marchera forcément moins. »

D’autres mesurent leur consommation, comme Sarah, pour en prendre conscience et espacer les verres : « Je tente de mettre en place des astuces pour ralentir ma consommation, comme noter chacun de mes verres et l'heure à laquelle je les prends pour bien les espacer, ça fonctionne bien, mais je ne pense pas toujours à le faire. Je souffre beaucoup de ma dépendance à l'alcool car elle est source de culpabilité et d'angoisse, sur ce que j'ai pu dire ou faire. Je suis actuellement suivie par une addictologue, et j'espère pouvoir un jour me libérer de cette emprise toxique. ». Le médecin du CSAPA va également dans ce sens : « le début, c’est de repérer les signes d’une consommation qui sort du contrôle, de se forcer à compter. C’est tout bête, mais vider le cendrier à la fin de la journée, et se dire qu'elle serait limite acceptable, permet de  se rendre compte si l’on dépasse sa limite, pareil pour les verres. On n’a pas envie d’avoir recours aux médicaments comme du Xanax car comme c’est très efficace, on peut vite devenir dépendant. » Le médecin invite à consulter ou télé-consulter : « les emplois du temps sont gérables : il ne faut pas se dire que le cas n’est pas assez grave. L’isolement, c’est le plus dangereux. Il ne faut pas attendre le moment où on est au fond. Pour les personnes isolées, il ne faut pas hésiter à franchir le pas du CSAPA. »

Certaines "techniques" pour mesurer sa consommation ont du succès, comme pour Clara qui dit avoir aujourd’hui le sentiment de maîtriser sa consommation de cannabis : « ça faisait beaucoup de mal à mon copain, qui lui n'a jamais été addict à rien. Il m'a aidé à arrêter la weed, il était là pour me convaincre de ne pas fumer. Au début, j'ai fait ça pour lui, après j'ai continué pour moi. J'ai aussi fait un tableau excel avec un graphique, avec mon envie de fumer jour après jour, ça m'a beaucoup aidé, j'étais fière chaque jour de marquer que je n'avais rien fumé. Là ça fait 7 mois (j'ai arrêté pendant le confinement) que j'ai beaucoup ralenti, j'en suis à 2 joints par semaine, et encore ça dépend, en tout cas j'ai plus d'envie, si j'en fume c'est plus en soirée. »


Se faire aider : dépasser le sentiment de honte

Les sentiments de culpabilité et de honte font partie de l’addiction, que ce soit par rapport à sa volonté d’arrêter où à la vision de soi-même. Ainsi, toutes les personnes souffrant d’addiction ne vont pas facilement aller vers l’accompagnement, bien au contraire. Parmi les personnes que nous avons interrogées, certaines évoquent l’envie de s’en sortir seul.e, ou des expériences passées négatives. Matthieu nous explique qu’il pense à consulter, « mais à vrai dire je culpabilise un peu, je pense que je peux y arriver seul et que les services d' aide peuvent servir soit à des gens qui en ont plus besoin et en souffrent plus, soit à des gens qui ont moins de volonté que moi. Pour résumer, je dirais que c'est plus la flemme et la facilité que l'addiction, mais c’est ce qu'ils disent tous n’est-ce pas ? ». D’autres, comme Isa, se trouvent bloqués par leur activité professionnelle : « J’ai souvent eu un sentiment de honte vis-à-vis de cette consommation et j’ai été pendant de nombreuses années dans le déni, "non je ne suis pas addict, j’arrête quand je veux", ce qui est complètement faux. Je n’ai jamais demandé d’aide extérieure car mon métier fait que je suis en contact avec les médecins, infirmiers addictologues au quotidien, donc impossible d’aller les trouver pour ma propre situation ». C’est aussi le cas de Martin, dépendant à l’alcool et réticent après un passage de deux semaines en hôpital psychiatrique suite à des tendances dépressives : « quand on veut en sortir et prendre 2 ou 3 semaines pour se purger de tout ça, même si nos proches et surtout nos collègues de boulot savent pourquoi on est en psy ou quoi, il y a la peur du jugement derrière. Le plus dur c'est ça à mon sens. Les gens parlent à d'autres gens et ta vie est révélée et tu es fiché alcoolique ou ancien alcoolique.... Personne n’a envie de se faire ficher dans le cadre de sa vie intime et/ou professionnelle. »

En France, trois types de structure sont spécialisés en addictologie et permettent aux personnes souffrant d’addiction de trouver de l’aide et un suivi. Le CSAPA, qui accueille toute personne (gratuitement et de façon anonyme) présentant un trouble lié à une conduite addictive, avec ou sans substance, et permet une évaluation médicale, psychologique ou sociale, la prise en charge du patient ou encore la mise en œuvre de mesures de réduction des risques : « 83% des personnes qui viennent nous voir souffrent d’addiction à l’alcool. Nous sommes situés dans le cinquième arrondissement donc les personnes qui passent la porte de notre centre, c'est très hétérogène, aussi bien des personnes précaires que des gens avec beaucoup de moyens, car les soins sont gratuits. », précise le médecin du CSAPA Pierre Nicole. 


Les communautés thérapeutiques, mises en place à partir de 2007, s’adressent à un public de consommateurs dépendants à une ou plusieurs substances psychoactives, dans un but d’abstinence, avec la spécificité de placer le groupe au cœur du projet thérapeutique et d’insertion sociale. Elles proposent un hébergement plus long (1 an, pouvant être prolongé jusqu’à 2 ans) que celui des CSAPA avec hébergement, et une prise en charge thérapeutique. Enfin, les Centres d’Accueil et d’Accompagnement à la réduction des Risques (CAARUD) sont ouverts à tout usager de substances psychoactives, sans condition préalable d’entrée dans une démarche de diminution de sa consommation et de soin et proposent un accueil, des conseils personnalisés, un soutien aux usagers dans l’accès aux soins, aux droits, au logement, à l’insertion ou la réinsertion professionnelle. 

Plusieurs associations comme SOS Addictions ou Le Pélican assurent également des permanences, des suivis et mettent en place des groupes de parole pour venir à bout des addictions et briser l’isolement. Par ailleurs, certains services hospitaliers proposent des programmes de pleine conscience : « La pleine conscience est efficace en addictologie. D’ailleurs, des programmes spécifiques ont vu le jour pour accompagner les personnes addicts », déclarait Julie Geneste Saelens, psychiatre addictologue au CHU de Clermond-Ferrand et praticienne en pleine conscience à 20 Minutes en janvier dernier. Le quotidien explique également que certains psychiatres conseillent à leurs patients de s’abonner à Petit Bambou, une application de méditation pour smartphone qui propose (entre autres) un programme pour décrocher du tabac, en accès libre tout au long du mois de novembre. Autre application utile pour la santé mentale, Monsherpa a été lancée par des psychiatres, des patients experts, des chercheurs du CNRS et de l'ICM l’Institut régional du Cancer de Montpellier et propose un soutien face au stress, à l’anxiété, aux problèmes de sommeil, d’alimentation, problèmes relationnels ou aux addictions, sans remplacer un médecin toutefois.


*Le médecin n’a pas souhaité publier son identité.