On le sait, la place du vélo à Paris fait de plus en plus débat. Feux et passages piétons non respectés, partage de la chaussée difficile avec les autres utilisateurs résultant trop souvent en de dramatiques accidents... Et si les torts sont partagés, les comportements parfois un peu téméraires des nombreux adeptes de la petite reine restent bel et bien en cause. Pour essayer de limiter ces débordements vecteurs de risques, la ville a décidé de passer à la vitesse supérieure. Une politique largement soutenue par la Mairie du 9e.
Des règles pourtant claires
Quand on circule dans les rues de Paris, et en particulier sur la piste cyclable, on a parfois l’impression que c’est un peu la loi de la jungle. À qui sera le plus rapide, le plus agile pour slalomer, le plus apte à dépasser, etc. Pourtant, il existe un sacré nombre de règles connues de tous, le plus souvent ignorées. Parmi les principales, pour les vélos : ne pas circuler sur le trottoir sans mettre pied à terre, ne pas porter d’écouteurs ou de casque, ne pas regarder son téléphone, s’arrêter lorsque le feu est rouge – sans doute la plus évidente, et pourtant la plus bafouée – ou, dans la même catégorie, respecter les limitations de vitesse. Car oui, ces dernières s’appliquent même pour les vélos, surtout dans les zones partagées où les piétons peuvent être partout.
Bravo à la Police municipale @nicolas_nordman pour le contrôle de vitesse des vélos/trott sur les quais de Seine à Paris! 👏
— toad leap (@toad_leap) March 2, 2025
La plupart des gens font attention mais il reste des foufous irrespectueux comme les vélotaffeurs, les cyclistes en lycra et les djeun's de la Bike Life. pic.twitter.com/8Ouv9E3kir
Des sanctions salées
Les comportements dangereux sont beaucoup trop fréquents, et la Mairie de Paris a décidé de prendre les choses en main rapidement. C’est pour cette raison qu’une équipe de 11 policiers a été déployée ce mercredi 5 mars au matin, à un carrefour du 9e. Équipés de jumelles radars, postés à chaque feu, ils ont analysé les comportements des uns et des autres, pour sanctionner tous ceux qui le méritaient. Et le résultat est sans appel, 88 contraventions en moins de 2h.
Pardon, mais le cycliste qui se fait toper à 32km/h aux jumelles dans les rues de Paris, donc sans assistance électrique (qui se coupe à 25km/h), il est à fond.
— Mr 25.000 Volts (@Mr_25000_Volts) March 6, 2025
Quand c'est limité à 20km/h, vitesse exceptionnellement basse, c'est que c'est une zone dangereuse, donc il faut pic.twitter.com/8FTNZA7xbL
Si la plupart des infractions constatées sont de l’ordre du non-respect de la signalisation, on note tout de même 4 excès de vitesse, dont une majorité d'utilisateurs de fatbikes (toujours les mêmes), flashés à plus de 30 km/h dans une zone limitée à 20. Un chiffre difficile à quantifier pour les propriétaires de vélos “traditionnels”, et pourtant assez évident dans le cas des vélos à assistance électrique (VAE), puisque la vitesse est visible sur un écran. Quoi qu’il en soit, et quel que soit le type d’infraction, les usagers s’en sont mordu les doigts en payant jusqu’à 90€ d’amende.
Des contrôles de plus en plus fréquents
Et le moins que l’on puisse dire, c’est que cette opération devrait devenir la norme, ou presque, puisque selon Nicolas Nordman, adjoint à la maire de Paris en charge de la sécurité, si certaines règles doivent être clarifiées, notamment au niveau de la présence de VAE sur la piste, les opérations de ce type « vont s’intensifier » dans les prochains mois, avec par exemple la distribution de 20 jumelles radars en plus à la police de Paris, qui n’en possède que 10 à l’heure actuelle.
Les mobilités douces, on vous dit 😵💫. Cet engin fait plus de 3.5 mètres de longueur, de plus en plus fréquent dans l’espace public. Semble assez dangereux. Ça n’a plus rien à voir avec un simple vélo, y a t’il des contrôles , une réglementation qui s’applique à ces engins?🧐. pic.twitter.com/Nu24SOLsU8
— Paris la plou’belle (@AlexieDelalande) April 7, 2023
Dans la même veine, Delphine Bürkli, maire du 9e, espère la mise en place d’une « équipe de policiers municipaux qui soient dédiés à la protection des usagers vulnérables : piétons et vélos ». Le seul moyen pour elle de faire en sorte que ce type d’actions soit sanctionné, et donc limité, afin d’assurer la sécurité de tous. Cyclistes, maintenant vous le savez, il va falloir se plier aux règles, ou sortir le portefeuille (spoiler : si vous êtes des gens bien, c’est la première option ou rien).