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Crise du logement : 50 000 nouveaux appart' interdits à la location à Paris

Publié le 7 janvier 2025 à 18h00

Modifié le 7 janvier 2025 à 18h33

par Clémence Varène

Cela faisait quelques années qu’on pouvait s’y préparer, plus précisément depuis le passage de la loi Climat et résilience de 2021. Depuis ce début d’année 2025, tous les logements classés G au DPE, soit les plus énergivores, ne sont plus éligibles à la location. Une interdiction qui touche tout de même 15% des logements parisiens disponibles, et qui pourrait bien accroître un peu plus les tensions dans la course aux appartements.


Des paliers de plus en plus sévères

L’année dernière, les logements G+ (ceux encore pires que les G, sans qu’on prenne pour autant la peine de rajouter une lettre à l’échelle) étaient déjà passés sous le coup de la loi. Cette année, ce sont les G, dorénavant jugés insalubres et indécents, qui sont devenus inlouables. Une restriction qui s’applique à tous les appart' en recherche de locataire, mais aussi à tous les renouvellements de baux.

Et si c’est une mauvaise nouvelle pour les propriétaires comme pour ceux qui cherchent un toit pas trop cher, c’est plutôt une bonne nouvelle pour la planète. Le pays ne compte pas s’arrêter là, puisque, toujours selon cette loi, les logements classés F connaîtront le même sort en 2028, et ceux classés E ont jusqu’à 2034 pour se faire une raison. Une situation un peu dramatique qui ne risque pas d’améliorer la crise du logement et face à laquelle il n’existe qu’une seule solution : faire des travaux.


Des propriétaires en manque de motivation

Pour que ces 50 000 logements puissent retrouver le chemin du parc locatif parisien, il n’existe qu’une seule voie : celle de la rénovation énergétique. Seulement voilà, à en croire l’Union nationale des propriétaires immobiliers (UNPI), la moitié des propriétaires n’ont aucune intention de faire des travaux en 2025. Certains attendent de voir, d’autres envisagent de vendre, histoire de refiler la patate chaude à quelqu’un d’autre.

En même temps, quand on sait que les travaux peuvent nécessiter jusqu’à 50 000€ de frais, on peut le comprendre. Pourtant, l’État ainsi que la Mairie de Paris ont mis en place un certain nombre d’aides financières, afin d’aider et de motiver les propriétaires. Et si près de 2000 logements ont ainsi été rénovés en 2024, avec un objectif de 14 000 d’ici trois ans, il s’agit malheureusement principalement de logements D ou E, beaucoup moins coûteux à remettre aux normes. Voilà des nouvelles qui ne risquent pas d’arranger nos affaires…

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