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[ENQUÊTE] : Où seront les Parisiens pendant les JO ?

Publié le 3 juin 2024 à 19h00

Modifié le 4 juin 2024 à 12h13

par Lucie Guerra

Certain·es les attendent avec l’excitation d’un enfant qui souhaite ouvrir ses cadeaux de Noël. D’autres les craignent comme le pire fléau qui pourrait s’abattre sur la capitale. Du 26 juillet au 11 août, les Jeux olympiques 2024 vont s’emparer de Paris et, a fortiori, de l’Hexagone dans sa globalité, rapidement suivis des Jeux paralympiques, du 28 août au 8 septembre. Un événement grandiose puisqu’il marquera les 100 ans des derniers Jeux ayant eu lieu à Paris et qu’il promet de faire rayonner la France à l’échelle internationale. En moyenne, 15,1 millions de visiteurs sont attendus, Jeux olympiques et paralympiques confondus, selon les premières estimations de l’Office du tourisme et des congrès de Paris (OTCP). Parmi eux, 13,9 millions seraient des visiteurs nationaux. Des chiffres importants lorsque l’on sait que la capitale accueille habituellement entre 8 et 10 millions de visiteurs chaque été, d’après les données de l’Insee.


©SJ_Photos/Shutterstock

Un événement attractif, certes, mais qui ne sera pas sans conséquence sur le quotidien des Parisien·nes et, à plus large échelle, des Francilien·nes. Travaux dans l’ensemble de la ville, transports modifiés ou perturbés, lieux culturels mis en pause pour laisser la place aux compétitions sportives, festivals annulés (Lollapalooza, ndlr)... Les habitudes s’en voient bouleversées et l’été 2024 risque de ne pas avoir la même saveur que ses prédécesseurs. D’ailleurs, selon une étude menée par la plateforme de location de vacances Abritel*, 75% des Parisien·nes attendent des bouleversements dans les transports, 73% prévoient une augmentation globale des tarifs et 66% craignent une foule trop importante dans les rues. Rester ou partir, pour les Parisien·nes, le dilemme est grand.


Des obligations professionnelles contraignantes

« Moi, c’est sûr, je vais m’en aller pendant les JO », ou encore « de toute façon, tous les Parisiens vont partir ». Depuis près d’un an, on entend ce type de phrases sur beaucoup de lèvres, mais sont-elles vraiment exactes ? D’un côté, certain·es prévoient de rester pour profiter de l’effervescence générée. « On n’a pas toujours la chance que les JO soient organisés dans la ville où l’on habite. Même si je sens que ça va être difficile, j’aimerais bien en faire partie », confie Ralph, chargé d’exploitation IRVE de 27 ans. D’autres, en revanche, y sont contraints. « Je pense que je vais devoir rester pour le travail, affirme Emma, photographe de 24 ans, mais si je pouvais partir, je le ferais tout de suite. » Comme elle, bon nombre de Parisien·nes se voient astreint·es à rester tout l’été en raison de leur emploi, quelles que soient les professions. Agathe, 29 ans, assistante marketing dans le domaine de la culture, se retrouve dans la même situation. Une obligation qu’elle a choisi de tourner à son avantage : « J’ai décidé de ne pas trop subir donc j’ai pris des places pour aller voir quelques épreuves. »


©Nata Bene/Shutterstock

Bien que le gouvernement ait incité « ceux qui le peuvent (salariés comme employeurs) à mettre en place le télétravail pendant les Jeux », ce fonctionnement reste « optionnel et libre à chacun ». D’après l’étude Abritel, 60% des Parisien·ne·s pensent recourir au télétravail. Toutefois, le mystère continue de planer moins de deux mois avant le lancement de l’événement : « J’attends une communication de l’entreprise à ce sujet parce que d’ordinaire, on n’a le droit qu’à un jour de télétravail par semaine », précise Ralph. Tous les salariés devant rester en poste durant les Jeux olympiques ne prévoient cependant pas de rester à Paris. Pour justement s’éloigner le plus longtemps possible de la Ville Lumière et de sa frénésie estivale, 23% des Parisien·nes interrogé·es affirment qu’iels aimeraient combiner télétravail et vacances. À l’inverse, 34% ne comptent pas changer leurs habitudes et pensent partir en vacances au même moment que les années précédentes.


Les tendances voyages se précisent, la campagne attire

Si les traditionnelles destinations de bord de mer telles que la Corse, les villes bretonnes, celles longeant l’Atlantique, le Golfe du Lion ou encore la Méditerranée connaissent toujours un franc succès, de nouvelles tendances voyages s’observent avec l’organisation des JO/JP. Comme le dévoile une étude sur les tendances voyages des Français·es pour 2024 menée par Airbnb**, la France a le vent en poupe. Les recherches oscillent entre deux tendances majoritaires : des logements à proximité des sites de jeux – Décines-Charpieu, Issy-les-Moulineaux, Versailles, Suresnes, Boulogne-Billancourt – et, au contraire, des logements qui s’en éloignent davantage – Laveissière, Corrèze, Sainte-Mère-Église, Clermont-l’Hérault, Orcines. La plateforme a notamment pu observer une nette augmentation des requêtes pour les catégories “Campagne” (+ 80%) et “Parcs nationaux” (+ 60%), traduisant le désir des Français·es de séjourner dans des lieux plus calmes et verts, loin du bouillonnement des zones touristiques.


©Air Images/Shutterstock

Les escapades à l’étranger ne sont pas en reste. Selon une étude menée par Abritel et Expedia, publiée en mai 2024, les pays Méditerranéens tels que l’Espagne, l’Italie, la Grèce, le Portugal ou la Croatie font partie des destinations les plus recherchées. Toutefois, il semblerait qu’une fois encore, ce soient les zones plus apaisées et reculées qui attirent les voyageurs : Galice, Pays basque, Piémont, lac de Côme, ou encore la vallée d’Aoste. Grande nouveauté de cette année, l’Albanie, pays attractif pour sa culture unique et ses prix faibles, semble avoir sa cote au plus haut puisque les recherches pour le pays des Aigles ont augmenté de 25%. En France ou à l’étranger, en vacances ou au travail, il ne reste plus que quelques semaines pour se décider !

*Étude Abritel réalisée auprès de 1 000 Parisien·nes en mars 2024, publiée en avril 2024

**Tendances estivales : où les Français voyagent cet été, Airbnb, avril 2024

Pour aller plus loin : 

- JO 2024 : du gain et des jeux, un podcast France Culture

- Les pourquoi des Jeux Olympiques, de Philippe Vandel aux Éditions Kero

- Jeux olympiques : un enjeu géopolitique, une vidéo Le Dessous des Cartes

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Le plus gros rassemblement de Kevin organisé à Paris ce lundi

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Auriane Camus

Vous vous appelez Kevin et vous en avez marre que la Terre entière se moque de votre prénom à longueur de temps ? C'est votre jour ! Ce lundi 17 mars, le plus grand rassemblement de Kevin jamais organisé se tiendra devant le Forum des images, en plein coeur de la capitale, à partir de 19h30. Et la bonne nouvelle, c'est que vous avez le droit de venir les soutenir, même si vous ne vous appelez pas Kevin.


Le rendez-vous des Kevin

Si ce rassemblement pas comme les autres a lieu à cette date, ce n'est pas pour fêter la Saint-Kevin (qui a lieu le 3 juin) mais pour marquer la sortie sur grand écran du documentaire Sauvons les Kevin, en présence du réalisateur Kevin Fafournoux, ce lundi 17 mars à partir de 19h30 au Forum des Images. Le film d'1h05 sera ensuite diffusé sur Paris Première le samedi 22 mars à 22h55, pour celles et ceux qui n'aurait pas pu assiter à l'événement.


Sauvons les Kevin

Un documentaire realisé par un Kevin, pour les Kevin et avec des Kevin, il fallait y penser. C'est pourtant le pari fou entrepris par Kevin Fafournoux, directeur artistique, motion designer, et surtout réalisateur du documentaire Sauvons les Kevin. Depuis 2022, ce dernier a entrepris une campagne de financement participatif avec pour objectif la sortie d'un documentaire autour de ce prénom si populaire des années 90. On vous en parlait d'ailleurs déjà à l'époque lorsque la campagne venait d'être lancée.

« Sous un angle humoristique, ce film aura pour but d'analyser les stéréotypes et clichés autour de mon prénom et de voir comment ils entrainent des préjugés voir même de la discrimination, explique le réalisateur sur son site internet. Avec une ambition ludique, didactique, il permettra de comprendre ce type de mécanismes, d'encourager à les déconstruire pour mieux raissonner. Et qui sait, peut-être même inverser la tendance et remettre les Kevin à la mode. »

Et bonne nouvelle, après plusieurs années de travail, le documentaire est sur le point de sortir sur grand et sur petit écran. Comme promis, il mettra en scène tout un tas de Kevin aux expériences et horizons différents : un Kevin médecin, un Kevin avocat, des Kevin vieux, des Kevin jeunes, un Kevin qui a finit par changer de prénom... Tous partageront leur expérience et raconteront comment ils vivent avec ce même prénom. Bien évidemment, un documentaire ne serait pas complet sans quelques scientifiques pour donner leur avis : sociologues et chercheurs décrypteront les tendances et les mécanismes qui ont mené à cette vision stéréotypée de ce prénom. Le tout avec un univers pop et décalé, en référence aux codes visuels des années 90, période phare des Kevin. 

Et en attendant la sortie du docu, vous pouvez toujours aller faire un tour sur la page Ulule du projet ou sur le site de Kevin Fafournoux, pour en apprendre plus sur l'évolution du projet, sur le réalisateur, ou juste sur le prénom Kevin.