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Elle se promène sans protection hygiénique pour exiger leur remboursement

undefined undefined 4 février 2019 undefined 15h46

undefined undefined 4 février 2019 undefined 16h20

Sarah Leris

Irene est une étudiante de 20 ans qui a passé toute une journée à la fac, sans protection hygiénique, pendant ses règles.


Aujourd’hui, en France et dans le monde, des serviettes hygiéniques, tampons ou cups représentent encore un produit de luxe pour nombre de femmes en situation de grande précarité. Et parce qu’il est temps d’être tous égaux quand il est question de santé, Irene milite pour le remboursement intégral des protections hygiéniques. C’est ainsi que vendredi 1er février, Irene s’habille d’un legging gris et, en pleine période de règles, sort comme ça, sans protection hygiénique.

Comme elle l’affirme sur les réseaux sociaux, sa journée se passe normalement, à part les regards de badauds et moqueries de quelques collégiens. Après tout, rien de plus naturel, de plus banal, de plus quotidien que d’avoir ses règles. Une trace rouge sur le pantalon, Irene va en cours, prend le métro, vit sa journée normalement, se prend en photo, partage le tout sur Instagram. Parce qu’il est temps de mettre fin à la précarité menstruelle, que les femmes ne devraient pas avoir à dépenser de l’argent dans des produits de première nécessité comme les protections hygiéniques, Irene a fait « couler son sang », et bordel, ça fait du bien à voir.

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RÉVOLUTION SE CONJUGUE AU FÉMININ Aujourd'hui, vendredi premier février 2019, mon sang a coulé dans Paris. Car il était temps de remettre les choses au clair : quoi que vous pensiez, nous avons le dernier mot. Nous avons le pouvoir de décision. Vous avez beau ne pas vouloir payer pour nos protections, vous avez beau trouver ma performance inutile, sale, ignoble, vous ne pourrez pas empêcher nos flux se libérer. Nous payons le prix de l'oppression, le prix de la mysoginie, le prix des inégalités, vous n'allez quand même pas croire que nous allons en plus payer pour foutre du chlore dans nos chattes pendant que vous continuez de stigmatiser et diaboliser notre sang, nos poils et notre merde. Aujourd'hui, j'ai laissé couler mon sang pendant 12h et j'ai réalisé à quel point cela ne m'a demandé aucun effort, aucun courage, aucune force. Ma journée a été d'une normalité ahurissante, ce qui, j'espère, vous fera trembler de peur. Car oui, contrairement à ce que les pubs de tampons montrent, avoir ses règles est banale, normal, quotidien. La moitié de la population les a. Ainsi, vous qui nous voulez complexées, ignorantes de notre propre nature et silencieuses, vous qui nous voulez dans la précarité économique, subissez notre nature, notre rage et notre détermination. Je ne perdrai pas une seule seconde à débattre. Je ne demande pas la prise en charge des protections périodiques réutilisables (dans la mesure du possible) pour toutes les personnes menstruées. Je l'exige. Vous n'êtes pas d'accord ? Je tâche. Le sang coule et le sexisme tâche. LA RÉVOLUTION EST FÉMINISTE Photo : @madandwomen Merci à @eliz_za1 @lafloredumal , à @cdelastreet et l'équipe de @madandwomen , à @madmoizelledotcom et à @cyclique_fr pour m'avoir accompagnée aujourd'hui ❤️ Merci à vous pour tous vos partages et mots d'amour, et tout particulièrement à @28.jours et à mes bien aimées @clitrevolution ❤️ Ce n'est que le début 🔥 #monsangcoule #çatache #lesexismetache #paris #feminist #feminism #feministe

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« Révolution se conjugue au féminin », comme elle l’écrit sur son insta. Plus qu’un acte militant féministe, c’est aussi une performance artistique qu’elle a produit ce jour-là. Parce qu’elle s’est sentie à l’aise dans son corps, dans une situation dont certaines femmes ont encore honte, parce qu’elle a posé pour les photos, les jambes écartées, la tête haute. Avec ces photos, une revendication, celle de la prise en charge totale du prix des protections hygiéniques par l’État, comme elle l’explique à Madmoizelle : « Cette action n'a pas pour but de générer un débat mais de montrer ce qu'il se passerait si les personnes menstruées décidaient de ne plus payer leurs protections hygiéniques ». Si, encore, les tampons n’étaient pas taxés à 5,5% de TVA, mais là, faut pas pousser mémé dans les orties, tout de même. Irene, big up, soutien total.