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IVG et contraception : les droits des femmes reculent en Europe

Publié le 7 décembre 2017 à 18h10

Modifié le 18 décembre 2017 à 10h06

par Camille H

Le Conseil de L'Europe a rendu mardi 5 décembre le rapport intitulé "Santé et droits sexuels et reproductifs des femmes en Europe" qui fait état d'une régression des pays européens en matière d’accès à la contraception et à l’avortement. Ce constat est accompagné de recommandations adressées aux états du Vieux Continent. Un rapport inquiétant qui alarmera comme il se doit, on l'espère, les gouvernements européens. 


Selon Nils Muiznieks, le commissaire aux droits de l’Homme, des « restrictions rétrogrades » ont entraîné un recul des droits des femmes en matière d’accès à la contraception et à l’avortement en Europe. Le rapport épingle notamment l’Arménie, la Macédoine, la Géorgie, la Russie et la Slovaquie : des pays pointés du doigt pour avoir récemment adopté « des mesures renforçant les critères à remplir pour les femmes afin d’avoir accès à l’avortement ». Nils Muiznieks ajoute même que « ces dernières années, des menaces résurgentes pour la santé et les droits sexuels et reproductifs des femmes ont émergé en Europe ». Le rapport met également en avant les barrières dissuasives que peuvent rencontrer les femmes lorsqu'elles souhaitent avorter. En Pologne par exemple, « une loi a réintroduit l’obligation d’obtenir une prescription médicale pour accéder à un moyen de contraception d’urgence. Ces procédures entraînent beaucoup de souffrance chez les femmes […] elles relèvent du droit à la vie, à la vie privée, à la santé, à la liberté de prendre ses propres décisions. »

L'Irlande du Nord, l'Irlande, Andorre, le Liechtenstein, Malte, Monaco et San Marin se sont également fait taper sur les doigts. En cause, leur législation « hautement restrictive » en matière d’accès à l’avortement, qui n’est autorisé la plupart du temps qu’en cas de risque pour la vie ou de viol. Le rapport évoque aussi la situation de l'Italie. Selon le rapport, là-bas, 7 médecins sur 10 refusent de pratiquer l'avortement, invoquant une clause de conscience. 

« Les droits sexuels et reproductifs protègent quelques-uns des aspects les plus importants et les plus intimes de nos vies. Garantir ces droits aux femmes est une composante importante des efforts en faveur des droits des femmes et de l'égalité de genre. Étant donné la résurgence des tendances qui cherchent à remettre en question les protections acquises dans ce domaine, nous devons veiller à rester attachés à ces droits, établis au terme d’un long combat. Les États sont tenus d’assurer à toutes les femmes des soins et des services de santé sexuelle et reproductive qui soient accessibles, abordables et de bonne qualité », a tenu à rappeler le commissaire aux droits de l’Homme. Si l'Allemagne n'est pas citée dans ce rapport, l’avortement y est encore illégal dans le code pénal, mais dépénalisé si certaines conditions sont respectées. L'IVG doit être pratiquée avant la douzième semaine de grossesse, la femme enceinte doit obligatoirement assister à une consultation pré-avortement et elle doit ensuite attendre les trois jours de délai de réflexion obligatoires.

Aujourd'hui, 40 États membres sur 47 reconnaissent le droit à l’IVG mais certains peuvent être encadrés par des restrictions de limites dans le temps pouvant aller de 10 à 24 semaines de grossesse. Il y a donc encore pas mal de boulot... Pour lire le rapport complet, c'est par ici

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