Et si Paris devenait un grand champ de verdure ? Il semble qu’une véritable révolution verte soit en marche avec ces murs végétalisés fleurissant un peu partout dans la capitale, cet engouement pour les jardins partagés, et surtout avec le développement de l’agriculture urbaine. Porté par l’Association Française de Culture Hors-Sol, Sous les Fraises a développé un outil de production entièrement organique qui permet de cultiver des végétaux sans pesticides, sans herbicides et sans produits chimiques sur les toits de Paris. Le Bonbon a voulu en savoir plus sur cette initiative sans précédent.
Des tonnes de fraises, des kilos de framboises et des fleurs comestibles par milliers, tout cela cultivé sur les toits parisiens, cela vous paraît impossible ? Et pourtant, c’est ce qu’a réussi à produire Sous les Fraises l’année dernière, un champ de culture verticale 100% locale et 100% organique installé sur le toit des Galeries Lafayette. Sur 1000 m2 et 5 plateformes, ce sont plus de 21 000 plantes qui poussent, sans pesticides, sans herbicides, en plein cœur de Paris. En se baladant dans cet écrin de verdure, on hume l’odeur du basilic, de la réglisse et du thym, on goûte à quelques framboises, et on se laisse surprendre par le Jiaogulan, "L’Herbe de l’éternité", cultivée en Chine.
Première exploitation maraîchère professionnelle à Paris et en France, Sous les Fraises a recours à des produits organiques pour alimenter les plantes en laine de mouton et en chanvre. « L’idée est d’avoir un réservoir de biodiversité qui va accueillir la vie sur ce toit, de valoriser les ressources en eau et derrière de mixer ces éléments pour obtenir un niveau de fraîcheur, ce qui permet de cultiver des plantes par plus de 50 degrés », nous explique Yohan Hubert, créateur de Sous les Fraises.
Les plus citadins d’entre nous ne pourront le contredire, on a tous besoin d’un peu de vert. C’est bien là qu’entre en jeu l’agriculture urbaine qui a pour objectif premier d’inviter cette nature en ville. Elle permet aussi de régler nos problèmes d’îlot de chaleur, caractéristiques des milieux urbains, mais aussi de valoriser l’eau, et donc d’apaiser l’environnement, explique Yohan.
D'autres initiatives s'inscrivent dans cette démarche de production urbaine, on pense notamment à Agricool qui fait pousser des fraises dans des containers à Bercy. Mais le processus n'est pas le même pour autant. « Ils (Agricool, NDLR) sont plus dans une valorisation des ressources en consommant le moins d’énergie possible en utilisant des lampes par exemple, alors qu'ici l'idée est de produire un réservoir de biodiversité... », raconte Yohan.
En travaillant avec des jeunes start-up parisiennes telles que La Confiture Parisienne ou encore les 3 Chouettes, Sous les Fraises cherche à valoriser cette culture, à la rendre attrayante. « Aujourd’hui l’agriculture urbaine est trop concentrée sur les aspects sociaux – c’est intéressant –, précise t-il, mais si on veut qu’il y ait des hectares qui soient construits, il faut une véritable démarche environnementale et économique ». L'idée est de s'associer avec des entreprises cool et de cultiver les produits à la mode - du Goji ou du Kale par exemple.
Sous les Fraises existe depuis deux ans sur le toit des Galeries, vient d’installer un potager sur la grande terrasse au 33, avenue des Champs-Elysées, et devrait s’installer prochainement sur le toit du BHV Marais et dans d’autres villes de Province. L'objectif est de créer un maillage sur la ville de Paris pour que cette démarche puisse exister partout.
Quid de la pollution ? « On est certes dans un environnement pollué, mais les plantes qui mûrissent en deux, trois semaines n’ont pas le temps d’absorber la pollution, là où c’est pollué c’est quand il y a de la terre et qu’il y a l’accumulation de la terre depuis de très nombreuses années », affirme Yohan.
A nous les fruits et légumes 100% parisiens !