nw78ld05c9

Mobilisons-nous pour sauver la Seine, devenue un \"fleuve poubelle\"

undefined undefined 5 septembre 2017 undefined 12h18

undefined undefined 13 novembre 2017 undefined 21h27

Benedicte

Ah la Seine ! C'est un peu l'océan des Parisiens. On aime y flâner au bord du canal Saint Martin avec les copains, à l'heure de l'apéro, ou en maillot sur sa plage. Pourtant, au fond de son lit, celle-ci révèle des secrets... pas toujours très glamour. Coton-tiges, canettes de soda, préservatifs, emballages plastiques... voir même plus surprenant, des vélos ou des cadis. Une décharge aquatique qui trahit notre mode de consommation, pas toujours responsable. A l'approche des Jeux Olympiques, Paris bouge et se lance pour défi de rendre la Seine propre d'ici 2024. Alors en attendant de piquer une tête, on t'explique pourquoi c'est important de préserver ce fleuve.

Durant plusieurs semaines, le journal Les jours a mené l'enquête sur la propreté des eaux. Des bords de plage du Havre jusqu'à la Seine, le journaliste Thibaut Schepman a sillonné la France, à la recherche du moindre détritus. Un travail d'archéologue des déchets, à travers la Haute normandie. Savez-vous que 8 milliards de tonnes de plastique ont été produites depuis la création de l'humanité ? Et le pire, c'est que plus d'un tier se retrouve en pleine nature. Une triste réalité dont Thibaut s'est rendu compte au fur et à mesure de son enquête. Il raconte au micro de Nova

« [le déchet] raconte notre rapport à la consommation et même notre rapport au monde. En passant des semaines à essayer de retrouver l'histoire d'un bouchon [...] On peut s'interroger sur comment on se comporte et quelle trace on laisse sur la planète »

Des bouchons, des mégots, voir même des objets plus insolites, comme des lingettes hygiéniques ou des pierres tombales, tout cela se retrouve directement dans nos fleuves et sur les côtes maritimes. En tête de liste parmis les déchets les plus retrouvés : les emballages de ferreros et les bouteilles de coca. Mais comment en est-on arrivé là ?

La France, mauvaise élève du tri

Le résultat n'est pas des plus joyeux sur notre chère hexagone. La France se retrouve parmis les plus mauvais élèves du tri selectif. Toujours selon le journaliste, il y aurait 7 fois plus de déchets sur nos plages que sur toutes les plages d'Europe. Et pas besoin d'aller très loin pour constater les dégats. Il suffit d'aller sur les récifs du Havre ou les bords de la seine pour le voir :

«Quand on longe les berges de Seine, on se rend compte que c'est un fleuve poubelle. Il y a des tonnes et des tonnes de déchets qui arrivent là. Quand vous jettez votre mégot dans les canniveaux, il va se retrouver dans la Seine".

Mais on a des stations d'épurations pourtant, me direz-vous ? Oui, sauf qu'elles ne sont pas extrêmement puissantes. Les lingettes jetées dans les toilettes,  les médicaments,  ou encore les pillules contrasceptives ne sont pas entièrement éliminés par celles-ci. Résultat, tout cela se retrouve directement dans les fleuves, et par répercution dans les océans, sans qu'on y fasse forcément attention.

Cette polution contamine non seulement la qualité de l'eau, mais également toute la faune environnante... et l'homme.

L'impact sur la faune jusque dans notre assiette

Dans son enquête, Thibaut nous explique l'impact de nos gestes du quotidien sur les animaux. Des conséquences irréversibles, qui se retrouve jusque dans notre assiette :

« Les oiseaux mangent des petits bouts de plastiques, qu'ils confondent avec leurs alimentations [...] 100% des goelands (de haute Normandie ndlr) ont du plastique dans leurs estomacs"

Les substances chimique du plastique se fixent directement dans leur corps, et contaminent les prédateurs. Cela entraîne une mort prématurée des espèces, comme le flumar, petit oiseau marin, de plus en plus victime du plastique.

Un effet boule de neige qui n'échappe pas à notre gamelle. Pour info, 1kg de moules à midi, c'est quelques 100 de microparticules de plastique dans notre corps. Même si cela reste, heureusement, en quantité infime dans l'organisme, le plastique est un petit parasite dont on se serait bien passé. Un effet boomerang, qui commence à gêner bon nombre d'entre nous. Alors, sans forcément passer par la case "militant écolo engagé", comment on peut faire pour limiter la casse au quotidien ?

Les associations qui bougent :

Si tu as un peu de temps, pourquoi pas t'inscrire à une association bénèvole de nettoyage des eaux ? Il en pousse un peu partout en France, et permettent de faire une belle action collective. Pour les Parisiens, on en a trouvé quelques unes :

L'association OSE : La plus expérimentée
30 ans que cette association milite pour la sauvegarde de la nature. D'ailleurs, elle organise très souvent des actions nettoyage musclées au bord de seine.
Opérations sur les berges, les milieux aquatiques ouverts et fermés, des espaces boisés, des abords de routes et voies ferrées et des zones périurbaines. L'asso' fait aussi de la prévention dans les écoles. En Juillet dernier, une vingtaine de bénévoles ont retirés près de 10 tonnes de détritus à Saint Denis sur sur les berges de Seine de la rue de la Briche. Des bouteilles en plastiques, des meubles, et même des électroménagers comme des aspirateurs ont été retrouvés.

Prochain rendez-vous, Dimanche 17 septembre, pour un nettoyage citadin à Villejuif (94) de 9h à 12h. Pour y participer, inscrivez-vous vite.

La Seine en partage : La plus jeune
Crée en 2012 par des amoureux de la nature, l'association organise tous les ans des opérations "les Berges Saines", avec l'aide de plusieurs communes de la région parisienne. Le but, redonner vie aux rives, en déblayant durant toute une journée éco-citoyenne. L'édition de 2017 a permis de retirer plus de 542 de déchets sur 400 communes, en l'espace d'une journée ! La prochaine édition est en cours d'élaboration.

La Fondation pour la Protection des Habitats de la Faune Sauvage: La plus complète
Depuis 2014, cette grande équipe de passionnés ne chôme pas. En plus de la Seine, elle multiplie les actions sur tout le territoire français, autour des nombreux fleuves. Que ce soit au bord de l'Allier, du Cher, de la Loir ou de la Vienne, pas d'excuses pour ne pas prêter main forte. En mars dernier, 70 kms de berges de la Seine qui ont été nettoyées avec soin, et plus de 30 m3 de déchets ramassés : Vélo, filet de pêche, plastique en tout genre ont dû être triés. Pour l'instant, aucune date n'a été communiqué sur la prochaine mobilisation, mais le site est très régulièrement mis à jour.