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C'est quoi le chemsex, cette pratique mêlant drogues et relations sexuelles ?

Publié le 15 février 2023 à 15h06

Modifié le 15 février 2023 à 15h41

par Louise Chenuet

Si elle est encore une pratique tabou, le chemsex connaît de plus en plus de succès sur internet et les réseaux sociaux. Née de la contraction des mots anglais « chemical » (chimique) et « sex » (sexe), cette pratique consiste à consommer des produits psychotropes à plusieurs pour rendre son activité sexuelle plus intense et plus longue. Le chemsex est apparu au milieu des années 2000 dans le milieu gay anglo-saxon et présente de nombreux risques physiques et mentaux pour les adeptes de la pratique. Risques d’addictions, troubles psychiatriques, risques accrus d’infections sexuellement transmissible, risques d’abus sexuels, le chemsex n’est pas sans conséquences.


Une recherche de plaisir à risques

Le chemsex consiste en l’usage de drogues de synthèse (nouveaux Produits de Synthèse). Les cathinones sont les produits les plus utilisés (dont la 3MMC, 4MEC, NRG2, 4P, MDPV…) et/ou le GHB (ou le GBL son précurseur), parfois mélangés à d’autres substances : cocaïne, kétamine, Crystal Meth, poppers, MDMA, méthamphétamine. Le tout dans le but d’augmenter le désir, le plaisir et les sensations, ces drogues favorisant la désinhibition, et boostant la confiance en soi et l’endurance sexuelle, selon Drogues info service. Si la pratique est généralement associée aux relations homosexuelles et stigmatise plus la communauté LGBTQIA+, l’enquête Sea, Sex & Chems recense que sur 1 100 personnes pratiquant le chemsex, 16,5 % des chemsexeurs sont des femmes et 5,4 % des hommes hétérosexuels.


Des conséquences graves sur la santé mentale et physique

À la recherche de sensations toujours plus fortes, les adeptes du chemsex sont plus sujets aux addictions aux substances et sexuelles. Aussi, étant désinhibés, ils ont tendance à ne pas prendre de précautions pour se protéger des maladies sexuellement transmissibles (IST). Sans oublier les risques d’overdoses, d’intoxications, de comas et dans le pire cas la mort. En « descente », les individus peuvent se retrouver isolés et ressentir un mal-êtreSur le long terme, les effets physiques et psychologiques peuvent être destructeurs :  rupture sentimentale, perte d’amis ou de travail, syndromes anxio dépressifs ou encore dysfonctions sexuelles. Enfin, l’étude Sea, Sex & Chems mentionne aussi un risque accru d’abus et de violences sexuelles, en absence de consentement.

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La série Adolescence sera diffusée dans les collèges et lycées britanniques

Publié aujourd'hui à 20h00

par Flora Gendrault

Downing Street l’a officiellement annoncé en début de semaine : la mini-série Adolescence, sur toutes les lèvres depuis sa sortie, sera bel et bien diffusée gratuitement dans les collèges et lycées britanniques. Une mesure initiée par le Premier ministre Keir Starmer lui-même, qui avait publiquement pris la parole pour vanter les mérites d’un programme extrêmement bien mené et instructif, soulevant des questions sociétales cruellement d'actualité


Prouesses technique et scénaristique  

Adolescence a beau n’être sortie qu’à la mi-mars, c’est peut-être déjà la meilleure série de l’année. En débarquant sur Netflix, et sans avoir pourtant fait l’objet d’une campagne promotionnelle démesurée, elle a immédiatement reçu un accueil extrêmement favorable de la presse et des spectateur·rices, et ce aux quatre coins du globe. 

Un coup de maître des créateurs, Jack Thorne et Stephen Graham, lesquels sont parvenus à mettre en scène de manière magistrale les causes et conséquences du meurtre de Kathy, adolescente de 13 ans, poignardée à de multiples reprises par Jamie, un camarade de classe du même âge. Le tout en (seulement) quatre épisodes tournés intégralement en plan-séquence, renouvelant ainsi cette technique largement exploitée au cinéma, moins sur le petit écran, autour d’un récit nerveux traitant de thématiques liées à la jeunesse. 


Dénoncer la spirale du masculinisme
 

Ces thématiques, quelles sont-elles ? Le harcèlement scolaire, la construction de genre sur les réseaux sociaux, et notamment la culture "incel", ces hommes involontairement célibataires qui accusent les femmes de les rejeter. Dans Adolescence, en immersion au cœur d’un commissariat, puis d’une école, et enfin d’une maison de famille, on comprend que Jamie (époustouflant Owen Cooper, nouveau prodige du milieu), élevé à la dure, impopulaire, s’est peu à peu enfermé dans la spirale du masculinisme, jusqu’à commettre un féminicide. Une misogynie alimentée par son activité sur Internet, où se créent de nombreuses communautés réactionnaires, séduites par la théorie du 80/20 d’Andrew Tate, selon laquelle 80% des femmes ne seraient attirées que par 20% des hommes. 


De l’ordinateur au Parlement 

Au Royaume-Uni, terre de tournage mais aussi théâtre d’attaques de même nature ces dernières années, Adolescence a connu une résonnance toute particulièrement. Jusqu’à dépasser les frontières de l’écran : la série a ravivé le débat sur l’utilisation des téléphones, mais aussi sur l’éducation, levier essentiel pour déconstruire les idéologies véhiculées sans régulation sur le web. Diffuser Adolescence au palais de Westminster ainsi que dans les collèges et lycées depuis une plateforme partenaire à Netflix, comme l’avaient publiquement encouragé la députée travailliste Anneliese Midgley, puis Keir Starmer, en marque la première étape. 

« C'est une initiative importante pour encourager le plus grand nombre possible d'élèves à regarder le programme », a déclaré le Premier ministre, qui a lui-même vu la série avec ses enfants adolescents, comme 66 millions de personnes en deux semaines sur Netflix. Un record pour une mini-série britannique ! 


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