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LinkedOut : la plateforme qui aide les personnes en situation précaire à trouver un emploi

Publié le 16 juillet 2019 à 15h22

Modifié le 16 juillet 2019 à 16h43

par Carla Thorel

L’association Entourage détourne LinkedIn et créer LinkedOut, une plateforme solidaire pour favoriser la réinsertion professionnelle de personnes en situation de précarité.


Le détournement de LinkedIn en LinkedOut fait sourire à la première lecture, mais tout prend sens lorsque l’on se penche sur le sujet. Nous avons, à cet effet, discuté avec Flore, fondatrice de ce beau projet : « Nous sommes partis d’un simple constat : énormément de gens dans la rue ou en extrême précarité ont des projets précis, du talent, et une incroyable motivation à s’en sortir ; ce qui leur manque cruellement, c’est le réseau », nous confie-t-elle.

De ce constat, Flore a voulu faire changer les choses. « La mission de LinkedOut, c’est de réinscrire les personnes exclues dans le système social, tout en changeant le regard des gens à leur égard. »

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Partagez votre réseau avec ceux qui n’en ont pas

Parce qu’un partage peut tout changer. « Nos réseaux familiaux, amicaux, et pro sont si denses qu’avec un simple partage nous pourrions ouvrir 10 portes à une personne exclue », nous confie Flore. Les CV des quinze candidats de LinkedOut sont disponibles sur le site officiel. Des curriculum vitae vivants, emprunts du parcours de chacun, « qui souvent n’ont pas eu un parcours de vie linéaire », nous livre Claire, membre de l’association Entourage. « L’ADN de LinkedOut, c’est le réseau » affirme Flore, « plus il y a de partages de leurs recherches, plus ils auront de chances d’être contactés ».


Un job pour s’en sortir 

Laith a 20 ans, il est le plus jeune de la plateforme. Abandonné par ses parents à la naissance, il été confié à ses grands-parents en Algérie. À l’âge de 15 ans, Laith arrive en France et se voit pris en charge par l’aide à l’enfance. Toujours aidé par ces derniers, il habite pour l’instant à l’hôtel et souhaite « trouver un job le plus vite possible pour subvenir à mes besoins ». « Un jour, j’ai rencontré une femme de l’association Entourage, et elle m’a présenté son projet, ça m’a de suite plu (…) j’ai vraiment vu la différence avec les autres services d’aides, là il y a une vraie entraide, une approche humanitaire, même nos CV sont plus humains. »


Quel avenir pour LinkedOut et ses candidats ?

Chaque candidat bénéficie d’un bénévole coach personnel pour une aide complète dans la préparation aux entretiens, la prise d’emploi, et l’adaptation aux premiers mois en entreprise. Depuis le lancement de la plateforme, le 2 juillet, chacun a reçu une dizaine de propositions d’emploi grâce aux nombreux partages. « J’aimerais travailler dans les transports en commun, j’aime le contact avec la clientèle, j’ai hâte de pouvoir commencer mes entretiens », nous confie Laith.

Flore, fondatrice de LinkedOut, espère pouvoir aller « beaucoup plus loin dans les fonctions de la plateforme ». « J’ai toujours voulu faire bouger les lignes, c’est pour ça que je me suis tournée vers le milieu associatif. Voir l’impact que LinkedOut peut avoir, en seulement deux semaines, ça me donne des ailes. C’est une grande victoire de sensibiliser le grand public et d’aider à la création de belles histoires. »

Toute l’équipe d’Entourage travaillera, dès septembre sur une plateforme plus solide, pour étendre au maximum leurs capacités d’aide. Vous pouvez, vous aussi, sous réserve d’être motivé, postuler comme bénévole coach et rejoindre l’équipe d’Entourage en cliquant ici.

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La série Adolescence sera diffusée dans les collèges et lycées britanniques

Publié aujourd'hui à 20h00

par Flora Gendrault

Downing Street l’a officiellement annoncé en début de semaine : la mini-série Adolescence, sur toutes les lèvres depuis sa sortie, sera bel et bien diffusée gratuitement dans les collèges et lycées britanniques. Une mesure initiée par le Premier ministre Keir Starmer lui-même, qui avait publiquement pris la parole pour vanter les mérites d’un programme extrêmement bien mené et instructif, soulevant des questions sociétales cruellement d'actualité


Prouesses technique et scénaristique  

Adolescence a beau n’être sortie qu’à la mi-mars, c’est peut-être déjà la meilleure série de l’année. En débarquant sur Netflix, et sans avoir pourtant fait l’objet d’une campagne promotionnelle démesurée, elle a immédiatement reçu un accueil extrêmement favorable de la presse et des spectateur·rices, et ce aux quatre coins du globe. 

Un coup de maître des créateurs, Jack Thorne et Stephen Graham, lesquels sont parvenus à mettre en scène de manière magistrale les causes et conséquences du meurtre de Kathy, adolescente de 13 ans, poignardée à de multiples reprises par Jamie, un camarade de classe du même âge. Le tout en (seulement) quatre épisodes tournés intégralement en plan-séquence, renouvelant ainsi cette technique largement exploitée au cinéma, moins sur le petit écran, autour d’un récit nerveux traitant de thématiques liées à la jeunesse. 


Dénoncer la spirale du masculinisme
 

Ces thématiques, quelles sont-elles ? Le harcèlement scolaire, la construction de genre sur les réseaux sociaux, et notamment la culture "incel", ces hommes involontairement célibataires qui accusent les femmes de les rejeter. Dans Adolescence, en immersion au cœur d’un commissariat, puis d’une école, et enfin d’une maison de famille, on comprend que Jamie (époustouflant Owen Cooper, nouveau prodige du milieu), élevé à la dure, impopulaire, s’est peu à peu enfermé dans la spirale du masculinisme, jusqu’à commettre un féminicide. Une misogynie alimentée par son activité sur Internet, où se créent de nombreuses communautés réactionnaires, séduites par la théorie du 80/20 d’Andrew Tate, selon laquelle 80% des femmes ne seraient attirées que par 20% des hommes. 


De l’ordinateur au Parlement 

Au Royaume-Uni, terre de tournage mais aussi théâtre d’attaques de même nature ces dernières années, Adolescence a connu une résonnance toute particulièrement. Jusqu’à dépasser les frontières de l’écran : la série a ravivé le débat sur l’utilisation des téléphones, mais aussi sur l’éducation, levier essentiel pour déconstruire les idéologies véhiculées sans régulation sur le web. Diffuser Adolescence au palais de Westminster ainsi que dans les collèges et lycées depuis une plateforme partenaire à Netflix, comme l’avaient publiquement encouragé la députée travailliste Anneliese Midgley, puis Keir Starmer, en marque la première étape. 

« C'est une initiative importante pour encourager le plus grand nombre possible d'élèves à regarder le programme », a déclaré le Premier ministre, qui a lui-même vu la série avec ses enfants adolescents, comme 66 millions de personnes en deux semaines sur Netflix. Un record pour une mini-série britannique ! 


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