Autrefois une coutume à laquelle on ne pouvait déroger, le repas partagé est désormais une rareté. La pause déjeuner, notamment, se résume à quelques minutes devant un ordi, un sandwich ingurgité en vitesse sur un banc, ou une popote solo chez soi. Pour réinsuffler un peu de contact humain, Antoine et Anthelme ont fondé Ma Cantine Partagée, une asso sans but lucratif destinée à rassembler les gens autour de la food.
Investir un lieu sympa, inviter tout le monde à venir avec son repas pour le déguster entouré, et ainsi profiter d’un peu de convivialité, c’est toute l’idée de Ma Cantine Partagée, créée en septembre dernier par Antoine et Anthelme, deux jeunes hommes avides de solidarité.
Tout est parti d’un besoin né à partir de la situation dans laquelle se trouvait Antoine, co-créateur de cette association. A l’époque en transition professionnelle, le trentenaire s’est retrouvé dans une situation où il n’avait plus de collègues avec qui déjeuner, pas de cantine de boulot, bref pas d’endroits où manger en bonne (ou mauvaise) compagnie.
© Ma Cantine Partagée
« N’étant plus dans une dynamique d’entreprise, je trouvais ça aberrant de me dire que des milliers de personnes mangeaient seules chez elles. J’ai donc voulu créer une sorte de réseau de lieu où les gens peuvent se réunir pour déjeuner. Ça s’adresse à tous les gens qui n’ont pas de cantines le midi - les indépendants, les entrepreneurs, les gens en co-working, mais aussi à tous les curieux ! », raconte Antoine.
Pour le moment six lieux sont devenus des cantines actives dans le Nord-Est parisien – des lieux tels que Kiss Kiss Bank Bank, Kiwanda (un espace de co-working) ou encore le centre de quartier Aires 10 qui ont également ces « valeurs de projet social et solidaire ».
Même si l’initiative fait de nombreux émules, peu de gens sautent finalement le pas. Difficile, en effet, de lutter contre la timidité, voir la flemmardise dont on est tous victimes. « On sait qu’on n'aura pas des milliers de personnes, mais ce n’est pas grave. Le but du projet c’est de créer cette possibilité. Nous sommes dans un modèle où 99% des gens adorent l’idée, mais où seulement 1% vont venir. Les 1% vont passer un bon moment et auront besoin de ce moment-là. C’est tout ce qui compte », explique Antoine.
© Ma Cantine Partagée
Pour autant, l'initiative semble intéresser des gens de tous bords - des concierges d’immeubles qui en ont assez de manger seuls chez eux, des retraités dynamiques, des travailleurs en co-working, des indépendants, ou simplement des personnes seules.
Quid de la nourriture ? Chacun vient avec son repas, sans aucune restriction ! « Finalement tout cela n’est qu’un prétexte pour que tout le monde se mette à table. Le but primaire n’est pas la nourriture, c’est l’échange. Une fois qu’on aura stabilisé la communauté, on pourrait développer le 'bien manger' ou encore la cuisine participative », conclut Antoine.
Vous ne saviez pas quoi faire lors de votre prochaine pause dej' ? Il semblerait que vous ayez trouvé.