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Métro : tous ces gestes qui pourraient devenir des délits

Publié le 1 mars 2025 à 07h30

par Clémence Varène

Il n’est pas rare, lorsqu’on emprunte les transports en commun parisiens, d'être confronté à des gens qui font preuve d’une incivilité folle. Que ce soit parce qu’ils font profiter le wagon entier de leur conversation téléphonique, qu’ils prennent un petit coin de couloir pour un urinoir, ou qu'ils, sous prétexte qu’ils vapotent, se sentent légitimes de fumer sur les quais. Des comportements qui irritent, agacent et qui, heureusement, sont déjà passibles d’amende aujourd’hui. Mais visiblement pas suffisamment aux yeux du gouvernement, qui a décidé de serrer la vis.


De simple amende à délit passible d’emprisonnement

Le mardi 11 février, le Sénat a adopté une proposition de loi pour renforcer la sécurité et le civisme dans les transports en commun. En effet, le ministre des Transports Philippe Tabarot veut faire de ces sujets sa priorité. Des nouvelles mesures qui impliquent la possibilité d’équiper les contrôleurs de caméras-piéton, d’autoriser les agents à intervenir aux abords des gares et non plus uniquement à l’intérieur de celles-ci, ou encore d’autoriser les palpations de la part des agents de la sûreté ferroviaire.

Mais aussi, et surtout, de renforcer les sanctions en cas de contrôle. Ainsi, si jusqu’à présent la plupart des incivilités et des gestes concernés étaient passibles de petites amendes (pouvant tout de même monter jusqu’à 150€), la nouvelle loi pourrait faire passer les choses au niveau supérieur, en faisant passer certains de ces actes au stade de délit. Au programme pour les récidivistes, des mesures pouvant aller jusqu’à 7500€ d’amende et 6 mois d’emprisonnement. Sans préciser dans quels cas, Yves Dufour, directeur adjoint transport ferroviaire et sûreté de l’UTPF, a également précisé que les contrevenants pouvaient s'exposer à une interdiction pure et simple de paraître en gare.


Les gestes en question

Si, pour l’instant, la liste exhaustive des comportements et des incivilités n’a pas encore été divulguée, voici tout de même ceux que l’on connaît (et autant vous dire que ce sont des choses qu’on voit beaucoup, beaucoup trop souvent).

- Trouble de la tranquillité : le métro, c’est un sas de décompression, un moment de repos. Alors, si vous voulez écouter de la musique, pensez à vos écouteurs.

- Souillure (salissure légère du matériel : pieds sur la banquette) : en même temps, vous n’êtes pas chez vous, j’ai envie de dire !

- Violation de l'interdiction de fumer ou de vapoter : si vous n’êtes pas capable d’attendre 3 stations, posez-vous les bonnes questions.

- Prise de vue/film sans autorisation : eh oui, ça peut surprendre, c’est pourtant vrai.

- Actionnement du signal d'alarme : non seulement vous risquez de payer cher, mais en plus, vous vous attirez les foudres de tous les autres usagers du réseau.

- Dépôt/oubli d'objet dans un véhicule/espace : on le sait, le plus souvent, si votre sac à dos Bob l’éponge reste dans la rame, c’est un oubli, et pas un acte terroriste. Malheureusement, la vie est injuste.

- Violation de l'interdiction de cracher ou d’uriner : bah oui, un peu de tenue quand même, non ?

- Mendicité, quête, distribution de tracts : clairement, la règle, c'est : le premier qui parle à son voisin dans les couloirs, il a perdu.

- Entrée/séjour d'une personne en état d'ivresse manifeste : parfois, il vaut mieux prendre un Uber. Et puis ça vous coûtera moins cher en cas d’amende. Malin !

- Obstacle au fonctionnement d'équipement : par exemple se promener sur les voies. Par exemple.

- Introduction ou transport irrégulier d'animal : genre un anaconda ou un crocodile. Votre chien, s’il est tenu en laisse et qu’il respecte les règles, ça va, rassurez-vous.

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