Le nombre de naissances ne fait que chuter, voici le triste constat émis par l’Insee. Dans son rapport publié le jeudi 14 novembre, l’Institut national de la statistique et des études économiques a confirmé que le taux de natalité a reculé de 6,6% entre 2022 et 2023. Si 677 800 bébés sont nés en France en 2023, dont 639 533 en France métropolitaine, un nombre aussi bas n’avait pas été enregistré depuis 1944.
#Naissances | En France, les naissances reculent de 6,6 % entre 2022 et 2023 : c’est la baisse la plus forte depuis la fin du baby-boom.
— Insee (@InseeFr) November 14, 2024
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Une situation qui ne touche pas uniquement la France
Cette baisse de la natalité est globalisée, quel que soit l’âge de la mère. Une diminution de 8,6% est observée chez les mères entre 30 et 34 ans, de 7,4% chez celles ayant entre 25 et 29 ans et de 4,5% chez les femmes ayant moins de 25 ans. L’Insee précise que pour la première fois depuis 2010, cette baisse concerne également les femmes de plus de 35 ans : - 4,2% chez les 35-49 ans et - 5,0% chez les plus de 40 ans.
La France n’est pas la seule à connaître ce problème. Les naissances diminuent à l’échelle européenne : depuis 2019, l’UE a connu une baisse des naissances de 12% et depuis 2022, une baisse de 5,5%.
Plusieurs arguments expliquent cette chute des naissances
Mais alors, qu’est-ce qui explique cette baisse conséquente de la natalité en France ? Plusieurs arguments sont avancés, notamment le fait que les femmes ont moins d’enfants. En 2019, l'Indicateur conjoncturel de fécondité (ICF) était de 1,87 enfant par femme. Des inquiétudes économiques et une volonté d’avoir un emploi et un revenu stables sont également mises en lumière pour expliquer l’arrivée plus tardive des enfants dans la vie des foyers.
« Le problème démographique que l’on connaît en France est un problème mondial. C’est un problème que l’on va difficilement résoudre sans recourir à des politiques extrêmement incitatives. » @agnesbuzyn #RA2024 #natalité pic.twitter.com/MHepyvZO4q
— Les Rencontres de l'Avenir (@Rencontres_AV) November 10, 2024
Si ces données peuvent paraître alarmantes, Anne Solaz, directrice de recherches à l’Ined* interrogée par Public Sénat en janvier 2024, tempère la situation : « À ce niveau-là il n’y a rien d’inquiétant pour l’avenir. Nous avons déjà connu cette situation dans les années 1990. C’est un niveau symbolique parce que quand on fait des bébés en France on a l’impression que tout va bien. [...] Il est important de comprendre pourquoi les personnes renoncent à avoir des enfants. [...] Pour l’État, il y a aussi l’enjeu d’instaurer un climat propice à la naissance des enfants. »
*Institut national d’études démographiques