Il y a une créativité désespérante dans le sexisme. C'est en tout cas ce que semble démontrer la multiplication des Tumblr compilant les propos sexistes et insultants à l'égard des femmes. Et l'arrivée de Paye ton couple n'est pas pour démentir cette réalité. Aussi insidieuses soient les petites (et grosses) humiliations du quotidien, mises bout à bout sur ce Tumblr, elles témoignent d'un problème systémique et appellent à une prise de conscience collective.
Ces derniers mois, de nombreux Tumblr se sont inspirés de l'emblématique Paye ta shnek, un Tumblr de témoignages sur le harcèlement de rue. On a ainsi vu naître Paye ton taf ou Paye ton journal, mais aussi Paye ta blouse à l'hôpital, Paye ta fac, Paye ta robe des avocates ou encore Paye ton sport. Et alors que sur Chair collaboratrice, les femmes affichent le sexisme en politique et dénoncent son caractère généralisé, voici que les témoignages s'invitent dans l'intimité des couples.
Après la sphère publique et professionnelle, la compilation de témoignages sexistes et violents s'étend ainsi à la sphère intime et à la vie sexuelle. Depuis le 6 janvier, on peut y lire les témoignages édifiants de dizaines de femmes (et quelques hommes) qui subissent les assault verbaux mais aussi physiques de leur compagnon. Plus que du sexisme, Paye ton couple illustre la violence verbale, psychologique et même parfois physique subie dans l'intimité. « L'objectif de cette page est de donner la parole aux victimes et de leur apporter du soutien » est-il expliqué sur la page, en précisant que le Tumblr accueille l'ensemble des témoignages et ne se veut en aucun cas hétéro-centré.
Jalousie, manque de respect, dévalorisation, harcèlement... le Tumblr réussit à faire crier ce qui est trop souvent caché, noyé dans le silence de l'intime, la honte ou la peur. Une manière de partager et de se libérer peut-être, de ces relations toxiques et dangereuses qui nous apportent plus de mal que d'amour. Alors à tous les Bonbons malheureux, allez-y, lâchez-vous, et surtout, lâchez-le/la.
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Des phrases sur la violence en Page 3 (âmes sensibles s'abstenir)
