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Méditation orgasmique, tantra, cybersexe : petit guide du sexe alternatif

undefined undefined 8 mars 2018 undefined 15h23

undefined undefined 12 mars 2018 undefined 17h27

Manon Merrien-Joly

Démocratisation de la chirurgie esthétique, des échanges de nudes, déformation du réel, frontières du genre qui disparaissent, réalité virtuelle : les rapports entre les femmes et les hommes ont changé avec l'avènement du numérique. L'univers impitoyable et vaste des relations sexuelles est encore loin d'être totalement découvert ou conquis, si tant est qu'il puisse l'être un jour. Par ailleurs, la perception de notre corps a changé : selon un sondage réalisé par 20minutes, 13% des millennials ne s’identifient pas comme homme ou femme. 

Le sexe est partout, partout, partout, de la femme à poil que vous croisez au détour d'un panneau publicitaire à la fille de joie qui arpente le bois de Vincennes jusqu'aux néons des sex shops qui attirent votre regard lorsque vous remontez le boulevard de Clichy.

Sur Internet, rebelote : bannière clignotante pour chatter « avec des filles de ta région », multiples articles sur les tendances et pratiques sexuelles contemporaine (OK, on n'y est pas pour rien), corps dénudés sur Instagram... Vous êtes exposés à la tentation du cul, elle-même décortiquée, analysée et reficelée tant bien que mal pour tenter de normer l'intimité, les corps et les positions que vous adoptez une fois la porte de la chambre à coucher fermée.


"Sexe vanille" VS sexe alternatif

Délaissons les pratiques impliquant excréments et/ou animaux pour nous intéresser au sexe alternatif, qui regroupe tout ce qui n'appartient pas au "sexe vanille", ou sexe conventionnel, si vous préférez un terme plus savant. Eliminons donc d'emblée le missionnaire, la levrette, le cunillingus, la fellation, la sodomie et ne nous arrêtons pas à la monogamie, sans non plus hiérarchiser les positions ou choix sexuels de chacun. 

Trouver une définition exhaustive du sexe alternatif n'est pas tâche facile : en septembre 2016, l'auteure féministe Maïa Mazaurette signait un article intitulé "Eloge de la sexualité ennuyeuse" sur la version digitale de M le Monde. Elle oppose au sexe vanille le BDSM (bondage, domination, sado-masochisme) et le queer (terme qui se traduisait littéralement par "étrange" avant d'être récupéré par la communauté LGBTQ+ pour désigner les personnes à la vision non binaire des genres et des sexualités).

Si le concept se construit en opposition au sexe conventionnel, partons du fait qu'il exclut les pratiques dites "normales" de l'acte pour explorer les sens et pointer du doigt les zones de plaisir sans qu'il y ait pénétration ou recherche linéaire et systématique de l'orgasme.

Le Larousse définit l'adjectif "alternatif" comme quelque chose qui présente « un choix entre deux solutions ». Donc entre le sexe dit conventionnel et le sexe plus "hardcore" à l'image du BDSM. Justement, qu'est-ce qui se trouve entre les deux façons de faire du sexe ?


Méditation orgasmique ou sexe tantrique ?

La méditation orgasmique ou slow sex se pratique à deux et est née en Californie. En théorie, c'est un mélange entre yoga et méditation pleine conscience pour redécouvrir l'orgasme, écouter davantage ses sensations corporelles et celles de son partenaire, sans jugement ni comparaison. La discipline a été inventée par la cheffe d'entreprise et auteure Nicole Daedone qui en parle en détail dans cette vidéo : 

En pratique, le premier partenaire (en général une femme) s'allonge tandis que l'autre lui masse le sexe dans un mouvement très lent. Une masturbation comme une autre ? détrompez-vous. Il n'y a aucune obligation de se connaître pour pratiquer la méditation orgasmique, un exercice de confiance (presque) comme un autre. 

Quant au tantrisme, la pratique date du XIe siècle et est apparue en Inde. La principale différence avec un rapport sexuel classique, c'est qu'au cours d'une séance (d'une durée de deux ou trois heures en moyenne), l'orgasme n'est pas une fin en soi : le principal, c'est la manière dont on l'atteint.

Les deux partenaires se concentrent sur leur propre désir mais surtout sur celui de l'autre à la recherche de l'équilibre le plus parfait possible. Le regard planté l'un dans l'autre, les partenaires sont assis en tailleur et se caressent lentement tantôt en respirant ensemble, tantôt en alternant les respirations. 


Cyber sexe et réalité virtuelle : on touche avec les yeux

Vous vous rappelez de cette expression de votre grand-mère quand vous vous approchiez trop près d'un objet qui casse ? Ici, point d'objet fragile, mais bien un (ou plusieurs) accessoire(s) indispensable(s). Ordinateurs et casques de réalité virtuelle sont les portails qui vous mèneront jusqu'à l'orgasme à grand renfort de films érotiques voire pornographiques. 

Dans la même veine, le phone sex et le sexting se sont répandus en même temps que les smartphones, et un simple "j'ai envie de toi" peut vous mener vers le nirvana sans rien toucher de votre partenaire. On s'envoie des nudes, on pratique le dirty talk et on développe dans le même temps sa prose érotique.


Quid du bondage, des accessoires et des pratiques un peu sauvages ?

S'il y a 50 ans, se faire attacher les poignets avec les lacets de ses Stan Smith par un date rencontré le soir-même sur Tinder valait un aller simple chez le psy pour déviance, les temps ont changé. Ado, on se rappelle tous de notre premier porno. Jeune adulte, de notre première fois. Après, ça va crescendo. Mesdames et messieurs faites connaissance avec le shibari, une pratique de bondage (une pratique sexuelle qui consiste à attacher son partenaire) japonais qui consiste à "ligoter" la personne attachée en utilisant des figures géométriques pré-définies à l'aide d'une cordelette faite de chanvre ou de jute.

Dans la même veine, les accessoires de bondage (en cuir notamment) sont devenus des pièces de mode à part entière, que les créateurs n'hésitent pas à apposer sur toutes sortes de silhouettes pour jouer avec les volumes et les contrastes.

Si l'on en croit cette étude, 35% des Franciliens n'auraient pas encore mis la main sur le Point G de leur partenaire : y aurait-il un lien avec la pratique de la levrette, position favorite des Occidentaux depuis plusieurs années ? À vous de nous dire le contraire.

N'hésitez pas à partager avec nous vos expériences/pratiques alternatives à manon.m@lebonbon.fr