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L\'évolution de Barbès est-elle une si bonne chose ?

undefined undefined 31 janvier 2017 undefined 00h00

undefined undefined 2 février 2017 undefined 11h24

Tiana Rafali-Clausse

« Que serait Barbès sans ses toxicos, les vendeurs de clopes à la sauvette et ses rues un peu crados ? » C'est ce que demande Cebos, un enfant du quartier qui s'est mis en tête de photographier son "Bezbar". Avec la série Paris Bezbar, on plonge dans l'intimité de ce quartier pas comme les autres du nord de Paris. Une plongée dans la Goutte d'Or qui ne casse pas les clichés, si tant est qu'il y en ait…


Ce que souhaite avant tout Cebos Nalcakan, Djibril pour les intimes, c’est immortaliser l’âme du quartier dans lequel il a grandi. Après l’avoir délaissé un temps, il y retourne au début des années 2010 et là, c’est le choc :

« Quand je suis revenu au quartier, j’ai eu vraiment du mal à le reconnaître. »

Pourquoi ? « Sans citer de nom, une brasserie qui propose un café à 5 euros sur le boulevard La Chapelle, c’est du délire. Je comprends que les choses évoluent mais dans ce cas-là, ce n’est pas pour les gens du quartier et c’est bien dommage. »


« Il ne suffit pas de mettre quelques coups de peinture »

Même constat pour sa rue Myrha adorée : « Il ne suffit pas de mettre quelques coups de peinture sur des immeubles ou même en construire des nouveaux pour changer toute l’essence d’un quartier, ça ne fonctionne pas comme ça ! » Pour lui, et très probablement beaucoup d’autres, les promoteurs immobiliers (et les autres) oublient trop souvent que les imperfections font l’âme de la Goutte d’Or et de Barbès. Essayer de changer ça c’est vouloir tuer tout un quartier et en même temps, ces illustres habitants.

D’ailleurs au début du projet, le photographe de 26 ans souhaitait photographier les immeubles du 18e. Seulement très vite, il s’est rendu compte qu’il préférait faire des clichés des habitants, plus émotifs et pertinents, que ces nouveaux bâtiments dépourvus d’histoires et d’Histoire.

Les gens comme ils sont

Pour autant, il refuse de faire poser ses modèles, pour une minute comme pour une seconde.

« Je ne demande pas aux enfants de sourire par exemple, je les prends comme ils sont, avec mon style. » 

Loin de lui l’idée de livrer une série anxiogène. Simplement, c’est son style. Que ce soit à Paris, au Brésil, aux Philippines ou ailleurs, il ne travaille qu’en noir et blanc et avec un fil conducteur « plutôt mélancolique », tel qu'il le définit lui-même...

Voilà donc Cebos à l’assaut du bitume parisien pour prendre en photo des scènes de vie. Toutes ces scènes, sans oublier les toxicomanes, les vendeurs à la sauvette, les dealers mais aussi, bien sûr, la joie des enfants, les rendez-vous entre potes, les éclats de rire... Bref, la vie de quartier dans son intégralité, sans censure ni jugement« puisque de toute façon, tout ça, le bon comme le mauvais, ça fait partie du décor ». Les oublier serait nier une partie de la Goutte d’or, de Barbès et même de Paris. 

Alors, regardons-les. 

Extraits de la série Paris Bezbar en cours de réalisation :





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