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La pilule contraceptive pour homme arrive bientôt

Publié le 9 avril 2019 à 11h54

Modifié le 9 avril 2019 à 16h24

par Zoé Stene

Pilule, implant, stérilet, anneau vaginal, diaphragme... Depuis la loi Neuwirth de 1967, la contraception a tout l'air d'être une affaire de femmes. Mais bonne nouvelle : récemment, une équipe de scientifiques américains a annoncé que les tests de la pilule contraceptive pour homme avaient réussi. Serait-ce le début de l'égalité de la charge contraceptive ?

 

En France, 4 millions de femmes subissent quotidiennement maux de tête, poussées intempestives de bouton, prise de poids et sauts d'humeur. En France, 4 millions de femmes prennent la pilule.

La recherche s'est pourtant penchée sur la contraception masculine dès les années 60 : les injections de testostérones par exemple, dont l'efficacité est égale à celle de la pilule et dont les effets secondaires ont été jugés mineurs, ont même été autorisées en 1963 mais n'ont rencontrés aucune popularité. De même, le slip chauffant ne figure même pas sur le site gouvernemental choisirsacontraception.fr où 10 contraceptifs mentionnés sur 15 ne visent que les femmes.

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Lors de la réunion annuelle de l'Endoctrine Society à la Nouvelle-Orléans aux États-Unis, des scientifiques ont annoncé que 11-beta-MNTDC, une pillule contraceptive pour homme, avait été mise au point. Mis à part quelques effets secondaires tels que fatigue, acnée et maux de tête (en somme, ce que les femmes subissent toute une partie de leur vie)... rien à signaler !

« Cinq hommes ont signalé une diminution légère de la libido, et 2 ont décrit un dysfonctionnement érectile léger, a déclaré le docteur Wang, professeure de médecine à l'UCLA de Los Angeles. L'activité sexuelle n'a pas diminué, aucun participant n'a arrêté de prendre le médicament en raison d'effets secondaires et tous ont réussi les tests de sécurité. »

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La seconde étape ? Des tests sur plusieurs mois. Si le traitement reste efficace, ils entammeront des études plus vastes puis élargiront leurs tests sur des couples sexuellement actifs. Le développement de la contraception masculine serait donc sur la bonne voie. D'ailleurs, ne faudrait-il pas accompagner ces innovations d'une évolution de nos mentalités ? Sans cela, il nous semble que la pilule masculine, tout comme les autres moyens déjà existants, risque bien de se retrouver sur la touche...

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La série Adolescence sera diffusée dans les collèges et lycées britanniques

Publié aujourd'hui à 20h00

par Flora Gendrault

Downing Street l’a officiellement annoncé en début de semaine : la mini-série Adolescence, sur toutes les lèvres depuis sa sortie, sera bel et bien diffusée gratuitement dans les collèges et lycées britanniques. Une mesure initiée par le Premier ministre Keir Starmer lui-même, qui avait publiquement pris la parole pour vanter les mérites d’un programme extrêmement bien mené et instructif, soulevant des questions sociétales cruellement d'actualité


Prouesses technique et scénaristique  

Adolescence a beau n’être sortie qu’à la mi-mars, c’est peut-être déjà la meilleure série de l’année. En débarquant sur Netflix, et sans avoir pourtant fait l’objet d’une campagne promotionnelle démesurée, elle a immédiatement reçu un accueil extrêmement favorable de la presse et des spectateur·rices, et ce aux quatre coins du globe. 

Un coup de maître des créateurs, Jack Thorne et Stephen Graham, lesquels sont parvenus à mettre en scène de manière magistrale les causes et conséquences du meurtre de Kathy, adolescente de 13 ans, poignardée à de multiples reprises par Jamie, un camarade de classe du même âge. Le tout en (seulement) quatre épisodes tournés intégralement en plan-séquence, renouvelant ainsi cette technique largement exploitée au cinéma, moins sur le petit écran, autour d’un récit nerveux traitant de thématiques liées à la jeunesse. 


Dénoncer la spirale du masculinisme
 

Ces thématiques, quelles sont-elles ? Le harcèlement scolaire, la construction de genre sur les réseaux sociaux, et notamment la culture "incel", ces hommes involontairement célibataires qui accusent les femmes de les rejeter. Dans Adolescence, en immersion au cœur d’un commissariat, puis d’une école, et enfin d’une maison de famille, on comprend que Jamie (époustouflant Owen Cooper, nouveau prodige du milieu), élevé à la dure, impopulaire, s’est peu à peu enfermé dans la spirale du masculinisme, jusqu’à commettre un féminicide. Une misogynie alimentée par son activité sur Internet, où se créent de nombreuses communautés réactionnaires, séduites par la théorie du 80/20 d’Andrew Tate, selon laquelle 80% des femmes ne seraient attirées que par 20% des hommes. 


De l’ordinateur au Parlement 

Au Royaume-Uni, terre de tournage mais aussi théâtre d’attaques de même nature ces dernières années, Adolescence a connu une résonnance toute particulièrement. Jusqu’à dépasser les frontières de l’écran : la série a ravivé le débat sur l’utilisation des téléphones, mais aussi sur l’éducation, levier essentiel pour déconstruire les idéologies véhiculées sans régulation sur le web. Diffuser Adolescence au palais de Westminster ainsi que dans les collèges et lycées depuis une plateforme partenaire à Netflix, comme l’avaient publiquement encouragé la députée travailliste Anneliese Midgley, puis Keir Starmer, en marque la première étape. 

« C'est une initiative importante pour encourager le plus grand nombre possible d'élèves à regarder le programme », a déclaré le Premier ministre, qui a lui-même vu la série avec ses enfants adolescents, comme 66 millions de personnes en deux semaines sur Netflix. Un record pour une mini-série britannique ! 


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