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Pourquoi Paris est-elle surnommée Paname ?

undefined undefined 7 août 2024 undefined 19h00

Clémence Varène

On pourrait croire que ce surnom très “street”, qui s’est largement démocratisé au fil des années, est un petit nom très récent pour la capitale. Pourtant, voilà plus d’un siècle maintenant que tout le monde (ou presque) connaît la capitale sous le nom de Paname. On vous propose donc de remonter le temps pour découvrir l’origine de cette appellation qui a su traverser les époques avec brio, et s’imposer comme une évidence.


Tout part d'un scandale

C’est à la fin du XIXe siècle, et plus précisément en 1892, qu’apparaît le nom « Panam ». À cette époque, le canal de Panama est en pleine construction, mais tout ne se passe pas exactement comme prévu. Les travaux sont beaucoup plus chers que le prix annoncé au départ, et, pour les financer, corruption et détournements de fonds sont plus présents que jamais, notamment chez les hommes politiques et chez les industriels parisiens.

Seulement, voilà, comme toujours dans ces cas-là, la vérité finit par éclater au grand jour, les trafiquants sont exposés dans la presse, et surnommés les « panamistes », ou les « panamitards ». Sous-entendu les vendus et les pourris. Il ne faut pas attendre bien longtemps pour que le surnom s'étende à tous les Parisiens, particulièrement auprès des maraîchers de proche banlieue qui en ont assez de payer des taxes exorbitantes. Ni une, ni deux, Paris est devenue Panam, ou Paname, ça dépend des écoles.


De la critique à l’affection

Une autre théorie, assez liée, serait que le surnom viendrait du fait qu’à cette même époque, le panama, chapeau porté par les ouvriers du canal, se répand à Paris comme une traînée de poudre, et devient symbole d’élégance chez cette même élite parisienne. Élite qui sera ensuite traînée dans la boue, et les deux histoires se rejoignent. Paname, qui désigne donc la ville du chic, devient celle de la traîtrise, et le surnom demeure.

Pourtant, très vite, ce surnom si péjoratif se transforme en un terme affectueux. Il suffit d’attendre quelques décennies, et l’arrivée de la Première Guerre mondiale, pour que les poilus ne rêvent que d’une chose : revoir Paname. C’est même le thème de l’une des chansons les plus populaires des années 1916/1917, "Tu le r’verras, Paname !". Aujourd’hui, cette tradition se poursuit, et certains n'hésitent pas à appeler la Ville Lumière ainsi dans leurs déclarations d’amour. C’est par exemple le cas de Slimane, dont la chansonPaname” sortie en 2016 est l’un des premiers succès.