La nature continue de reprendre ses droits sur le macadam et le béton parisiens… L’Hôtel de Ville s’est lui aussi mis au vert et on a eu la chance d’être les premiers à visiter son tout nouveau potager. Bien plus qu’une culture urbaine, cette installation est aussi un laboratoire à ciel ouvert. Alors on enfile ses gants pour gambader entre les fruits et légumes 100% parisiens accompagné de Virginie, présidente d’UrbAgri, entreprise cachée derrière cet écrin de verdure.
Fraises Charlotte, fraises des bois, salades feuilles de chêne, basilic, radis, framboises, abeilles… Oui, on est bien au cœur de la capitale et toutes ces bonnes choses poussent et volent doucement mais sûrement au-dessus de nos têtes depuis la fin des travaux d’aménagement, en septembre dernier. Alors en attendant l’apparition des fruits et légumes de saison au printemps, on a droit à de jolies et colorées fleurs comestibles : des capucines et des soucis.
« Bien sûr tout ce qui est cultivé ici est bio et n’est agressé par aucun traitement chimique. On s’adapte à la ville, en employant des remèdes de grand-mère. Par exemple, la bière éloigne les limaces » explique Virginie, pour qui c'est un véritable espace d’expérimentation grandeur nature : « L’idée est d’analyser l’impact de la pollution sur les fruits et légumes citadins, mais aussi sur les structures et le substrat utilisé pour faire pousser tout ce beau monde ».
Que fera-t-on de la récolte ? « On va la distribuer en circuits ultra-courts » annonce la trentenaire. C’est le cas de le dire puisque seulement les salariés de la ville travaillant juste en dessous du potager pourront jouir de ces aliments.
La prochaine étape ? La plantation d’un module de culture de vignes autonomes, une grande première sur un toit-terrasse. « D’ailleurs c’est mon père, vigneron dans le Sud-Ouest, qui va planter les cépages ! On va voir comment se comporte la vigne loin de chez elle. » Donc à terme, il y aura une cuvée de blanc et de rouge ainsi que des raisins de cuve (pour le vin) et de table (à grignoter tels quels), rien que ça.
En descendant les escaliers en colimaçon on se rend compte que le bruit de la ville réapparaît. On ne l'avait pas entendu de toute la visite…