En 2023, plus de 9 000 verbalisations ont été déposées dans la capitale pour incivilités, dont près de 4 500 simplement liées aux dépôts d'ordures, souillures, urinages intempestifs et autres jets de mégots… On y compte plus de 5 millions de rats, soit deux par Parisien. Pire encore, pas moins de 10 millions de mégots sont jetés sur l’espace public chaque jour. Alors, oui, Paris est une ville sale. Très sale. Et visiblement, aucun effort n’est fait pour changer les choses. Mais à l’heure de trouver les coupables, plusieurs sons de cloche s’opposent.
Anne Hidalgo, le diable en personne
Pour de nombreux habitants de la Ville Lumière (dont on n’est plus très sûr qu’elle mérite son surnom), la responsable de cette situation catastrophique est toute trouvée : il s’agit de notre chère édile. Des poubelles mal conçues à la merci des rongeurs, des déchets pas assez souvent ramassés, c’est ce que prône sur X (aka Twitter) le compte #saccageparis, qui republie énormément de photos de rues de la capitale dans un état absolument horrible.
Vivement les municipales 2026 ! #saccageparis
— #saccageparis (@saccageparis) February 4, 2025
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Cependant, ces clichés sont à prendre avec des pincettes, puisqu’ils sont souvent publiés sans aucun contexte. Antoine Guillou, adjoint (PS) à la maire de Paris chargé de la propreté de l’espace public, rappelle d’ailleurs que ce sont plus de 7 000 agents répartis en différentes équipes qui œuvrent jour et nuit dans les rues de la capitale. Le budget consacré à ce sujet est également passé de 550 à 800 millions entre 2021 et aujourd’hui, preuve de la bonne volonté de la Mairie.
Les Parisiens, seuls responsables
Pour le conseiller municipal, il faut donc aller chercher ailleurs les responsables de cette situation nauséabonde. Selon lui, ce sont les incivilités des Parisiens qui sont à la source de ce véritable fléau. Une théorie soutenue par Diame, alias "la vie des éboueurs" sur TikTok, qui blâme sans hésiter les habitants, mais aussi les touristes et travailleurs de passage, dont le comportement frôle beaucoup trop souvent l’irrespect.
Emballages déposés devant les bennes vides, mégots jetés par terre par centaines (alors même qu’une poubelle se trouve à moins de 3 mètres), bouteilles laissées à l’abandon sur un rebord de fenêtre, petit vomi sur le trottoir en sortie de boite de nuit. Sur son compte, les exemples se multiplient, et honnêtement, on est très tenté de croire que c’est en effet nous qui sommes les seuls responsables de cette insalubrité ambiante.
Une situation en passe de s’améliorer
Pourtant, il semblerait que les Parisiens soient relativement motivés à l’idée de changer leurs comportements, et améliorer les choses. À en croire les différentes études menées récemment, on enregistre une baisse significative du nombre de PV pour incivilités, de 88 052 à 61 204 en 2024, soit 30% de moins. Dans la même veine, les signalements pour défaut de propreté sur la voie publique recensés sur Dans ma rue sont passés de 820 000 en 2023 à 690 000 l’année dernière.
Et si les poubelles de tri des parcs parisiens adoptaient le vert parisien ? Une touche d’élégance pour fondre l’inesthétique dans le décor. 🌳 #Paris #DesignUrbain #Écologie pic.twitter.com/s18AyJWDnB
— Live Paris 11 (@LiveParis111) December 14, 2024
Une amélioration quantifiable, puisque si 300 000 tonnes de déchets sauvages sont encore ramassées chaque année dans les rues de Paris, on en comptait 20% de moins en 2024 qu’en 2023. Une évolution positive que la Mairie compte bien entretenir, en formant par exemple plus de 25 000 élèves au tri sélectif chaque année, ou en développant des systèmes de récupération des déchets alimentaires. Conclusion : si on y met tous un peu du nôtre, en marchant jusqu’à la poubelle et en visant dedans et pas à côté, on arrivera peut-être à quelque chose.