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Selon cette étude, les jeunes Français·es questionnent de plus en plus l’hétérosexualité

undefined undefined 1 mai 2025 undefined 18h00

Flora Gendrault

Et si un jour, l’hétérosexualité cessait d’être la norme ? Si cette orientation sexuelle reste majoritaire dans la société française, un rapport de l’Institut national d’études démographiques (Ined) publié ce mercredi 30 avril souligne que les jeunes ouvrent progressivement leur sexualité, se définissant plus régulièrement qu’autrefois comme homosexuel·les, bisexuel·les, pansexuel·les ou asexuel·les. Un phénomène encouragé par la libération de la parole et un changement dans les pratiques, tous deux engendrés par le mouvement #MeToo, et alors même que les discours réactionnaires connaissent un nouvel écho en 2025. L’étude a été menée en 2023 auprès d’un large échantillon de personnes (10 000) âgées de 18 à 29 ans.

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Un recul de l’identification à l’hétérosexualité 

Selon les chiffres, près d'une femme sur cinq (19%) et un homme sur 12 (8%) ne se définiraient pas comme hétérosexuel·les, alors qu’en 2015, les jeunes femmes étaient 97% et les jeunes hommes 98% à s’identifier comme tel. Une augmentation qui s’accompagne d’une diversification des identifications : « Entre 2015 et 2023, le nombre de jeunes adultes de 20-29 ans s'identifiant comme bisexuels ou pansexuels (désirer une personne indépendamment de son genre, ndlr) a été multiplié par six », continue l’Ined. 

L’hétérosexualité ne fait plus mouche, c’est d’ailleurs l’une des « transformations majeures de ces dernières années », aidée par le mouvement #MeToo ; le féminin et le masculin « ne font pas un aspect nodal de leur vie sexuelle », souligne l’étude. La société serait plus encline à accepter, voire « banaliser », les minorités sexuelles. 


Who run the world ? Girls

Si hommes et femmes remettent tous deux en cause la norme selon laquelle iels ne seraient pas attiré·es par un seul genre, leurs pratiques n’évoluent pas conjointement. Les femmes, en particulier, expérimentent davantage que les hommes les relations avec les personnes de même sexe, mais elles sont aussi les premières à remettre en question l’hétérosexualité. « Ce sont surtout les femmes de 18-21 ans qui se reconnaissent dans ces nouvelles identifications » : 78% des 18-21 ans s'identifient comme hétérosexuelles, contre 87% des 26-29 ans.

Comment expliquer ce basculement ? Les auteur·rices du rapport rappellent les « multiples contraintes qui pèsent sur les femmes dans l’hétérosexualité », comme les violences sexistes et sexuelles, le partage inégalitaire du travail domestique et les inégalités de genre dans la vie intime. Le rapport parle plus largement d’une « évolution profonde qui ne concerne pas uniquement les personnes s’identifiant comme homo, bi ou pan ». Toutefois, il peut s’agir d’un « effet générationnel » : seul le temps dira si « les identifications de ces jeunes changeront avec l'avancée en âge ».