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Souffrez-vous du FOBO, cette incapacité à faire des choix ?

Publié le 21 juin 2018 à 11h51

Modifié le 21 juin 2018 à 16h20

par Enzo Leclercq

« Je sais pas... »

Ça, c'est votre pote qui n'arrive pas à se décider devant le vendeur de crêpes à 2h du matin. Mec, il est tard, on a faim, juste choisis quelque chose et on rentre. Si vous avez un ami comme ça, il souffre peut-être de ce que les Américains ont nommé le FOBO. 

Le FOBO, Fear Of Better Options (à ne pas confondre avec le FOMO, Fear Of Missing Out), décrit l'inaptitude de certaines personnes à se décider, parce qu'elles se disent tout le temps qu'il y a peut-être mieux à choisir... S'il y a toujours eu des gens hésitants, cette ère des réseaux sociaux amplifie le phénomène. 

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On a trop de choix, tout le temps. Revenons à l'exemple de la nourriture (vous comprenez, c'est bientôt la pause-déj). Avant les réseaux sociaux et les milliers d'applis, on ne pouvait que manger dans les alentours. Mais aujourd'hui, on peut commander CE QUE L'ON VEUT. Comment donc choisir ?

Pareil avec Tinder, si vous matchez avec plusieurs personnes et que vous leur parlez en même temps, comment trancher sur celle avec qui vous voulez aller plus loin ? Idem avec les soirées et les events Facebook. On est au courant de trop d'événements et invités à trop de trucs (scuze). 

Face à tous ces choix à effectuer, certains n'ont aucun mal à trancher. « Nan, je rentre moi », « Tu fais ce que tu veux mais moi je me prends une pizza ce midi », on a tous ces amis qu'on envie parce qu'ils sont toujours si certains de ce qu'ils font. Mais pour ceux d'entre nous qui avons un peu plus de mal ? 

Un chroniqueur du NY Times du nom de Tim Herrera suggère une solution simple intitulée la MFD, Mostly Fine Decision (oui ça fait beaucoup d'acronymes on vous l'accorde). En gros, il s'agit de se contenter de la première décision qui vous rend heureux. Parce que vous économiserez des efforts qui vont nuire à votre bien-être et vous allez tout de même être heureux. 


Voilà, évitez de penser à ce qui aurait pu être et appréciez ce qui est. En gros, la réponse au FOBO est un immense Carpe Diem du XXIe siècle qui vous ré-apprend à vivre dans l'instant présent. Chouette, j'ai enfin fini mon article, après tant d'hésitations sur les mots à utiliser. Merci Mr Tim ! 

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La série Adolescence sera diffusée dans les collèges et lycées britanniques

Publié hier à 20h00

par Flora Gendrault

Downing Street l’a officiellement annoncé en début de semaine : la mini-série Adolescence, sur toutes les lèvres depuis sa sortie, sera bel et bien diffusée gratuitement dans les collèges et lycées britanniques. Une mesure initiée par le Premier ministre Keir Starmer lui-même, qui avait publiquement pris la parole pour vanter les mérites d’un programme extrêmement bien mené et instructif, soulevant des questions sociétales cruellement d'actualité


Prouesses technique et scénaristique  

Adolescence a beau n’être sortie qu’à la mi-mars, c’est peut-être déjà la meilleure série de l’année. En débarquant sur Netflix, et sans avoir pourtant fait l’objet d’une campagne promotionnelle démesurée, elle a immédiatement reçu un accueil extrêmement favorable de la presse et des spectateur·rices, et ce aux quatre coins du globe. 

Un coup de maître des créateurs, Jack Thorne et Stephen Graham, lesquels sont parvenus à mettre en scène de manière magistrale les causes et conséquences du meurtre de Kathy, adolescente de 13 ans, poignardée à de multiples reprises par Jamie, un camarade de classe du même âge. Le tout en (seulement) quatre épisodes tournés intégralement en plan-séquence, renouvelant ainsi cette technique largement exploitée au cinéma, moins sur le petit écran, autour d’un récit nerveux traitant de thématiques liées à la jeunesse. 


Dénoncer la spirale du masculinisme
 

Ces thématiques, quelles sont-elles ? Le harcèlement scolaire, la construction de genre sur les réseaux sociaux, et notamment la culture "incel", ces hommes involontairement célibataires qui accusent les femmes de les rejeter. Dans Adolescence, en immersion au cœur d’un commissariat, puis d’une école, et enfin d’une maison de famille, on comprend que Jamie (époustouflant Owen Cooper, nouveau prodige du milieu), élevé à la dure, impopulaire, s’est peu à peu enfermé dans la spirale du masculinisme, jusqu’à commettre un féminicide. Une misogynie alimentée par son activité sur Internet, où se créent de nombreuses communautés réactionnaires, séduites par la théorie du 80/20 d’Andrew Tate, selon laquelle 80% des femmes ne seraient attirées que par 20% des hommes. 


De l’ordinateur au Parlement 

Au Royaume-Uni, terre de tournage mais aussi théâtre d’attaques de même nature ces dernières années, Adolescence a connu une résonnance toute particulièrement. Jusqu’à dépasser les frontières de l’écran : la série a ravivé le débat sur l’utilisation des téléphones, mais aussi sur l’éducation, levier essentiel pour déconstruire les idéologies véhiculées sans régulation sur le web. Diffuser Adolescence au palais de Westminster ainsi que dans les collèges et lycées depuis une plateforme partenaire à Netflix, comme l’avaient publiquement encouragé la députée travailliste Anneliese Midgley, puis Keir Starmer, en marque la première étape. 

« C'est une initiative importante pour encourager le plus grand nombre possible d'élèves à regarder le programme », a déclaré le Premier ministre, qui a lui-même vu la série avec ses enfants adolescents, comme 66 millions de personnes en deux semaines sur Netflix. Un record pour une mini-série britannique ! 


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