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La symbiosexualité, ce nouveau type d'attirance mis en lumière par la science

undefined undefined 26 novembre 2024 undefined 20h00

La Rédac'

Vous n’êtes attiré·e que par les personnes qui sont déjà en couple ? Peut-être êtes-vous symbiosexuel·le. Le 8 avril 2024, la professeure adjointe d’anthropologie et de sociologie à l’université de Seattle, Sally W. Johnston, publiait dans la revue Archives of Sexual Behavior un article intitulé « Symbiosexual Attraction: An Integrated Mixed-Méthods Study ». La scientifique y met notamment en évidence les individus qui ressentent « une attirance pour l’énergie, la multidimensionnalité et le pouvoir partagé par les personnes qui sont en couple ». 


Un phénomène qui concerne tous types de personnes

C’est en se penchant sur le projet The Pleasure Study rassemblant 65 questions et en menant ses propres interviews que Sally W. johnston a pu obtenir ses premiers résultats. Au total, 373 personnes y ont participé et 145 ont déclaré avoir été attirées par des personnes en couple. 24,5 % affirment ressentir parfois voire souvent une attirance pour des couples, 51,7 % ressentent cette attirance quelques fois et 23,8 % ressentent une attirance ponctuelle. Cette étude a également permis de montrer que la symbiosexualité ne se limite pas à un groupe de personnes mais que des personnes de tous les âges, toutes les origines et toutes les classes sociales sont concernées.


Un concept empreint de tabous 

Si Sally W. johnston est parvenue à mettre en lumière ce phénomène, il reste encore largement inexploré et est notamment victime de perceptions négatives et de discriminations, même au sein de la communauté polyamoureuse. Les personnes qui ont exprimé cette forme d’attirance reconnaissent d’ailleurs avoir eu du mal à l’exprimer voire à l’identifier. « Les personnes qui ressentent cette attirance sont parfois qualifiées de “licornes”, un terme qui décrit une personne prête à s’engager dans des relations amoureuses ou sexuelles avec des couples déjà établis. Cependant, cette étiquette, bien que populaire, simplifie souvent à l’excès la complexité de l’attirance symbiosexuelle, qui implique une attirance plus profonde pour l’énergie et la dynamique au sein d’une relation », appuie l’étude. L’objectif désormais est d’approfondir davantage les recherches afin d’élargir le panel de connaissances sur « les concepts de désir et d’orientation sexuelle dans les études de la sexualité » et progressivement parvenir à se défaire des stigmates dont la symbiosexualité est victime.