Ah, Paris, Montmartre, le Sacré Coeur, Edith Piaf et Amélie Poulain, la tour Eiffel et les jardins du Luxembourg, la place de la Concorde et le Louvre, Emily in Paris et les Parisiennes toujours stylées de la tête aux pieds, le Café de Flore et les croissants frais du matin. Les clichés ne manquent pas et nombreux sont les touristes étrangers à rêver de notre capitale comme d’un monde enchanté « où la tour Eiffel est visible depuis chaque rue ». Si bien qu’une fois débarqués dans Paname et passé l’extase de découvrir la tour Eiffel qui s’illumine ou la vue sur la ville depuis le Sacré Coeur, la confrontation avec la réalité peut faire tomber de haut. Parce que plus les attentes sont élevées, plus la déception est grande.
Carte postale VS métro parisien
Eh oui, loin des cartes postales et des clichés des films, Paris c’est aussi sa diversité, ses habitants pas toujours sympa, rarement polis et toujours trop pressés, Barbès et La Chapelle, ses rues parfois sales et son métro parfois puant… Bref, autant de points auxquels les Parisiens sont habitués mais pas les touristes. Le syndrome de Paris, qui touche particulièrement les touristes japonais, est le choc créé par ce décalage. Diagnostiqué pour la première fois en 1986 par le psychiatre Hiroaki Ōta, c’est un syndrome très sérieux qui cause de nombreux symptômes, à commencer par la dépression. Les personnes qui en souffrent peuvent être victimes d’états de délire, d’hallucinations, développer un sentiment de persécution ou d’hostilité, des troubles anxieux, des étourdissements, des sueurs, de la tachycardie et même des pensées suicidaires.
Sur le même principe que le syndrome de Stendhal (qui touche les touristes qui se sentent mal ou en surcharge d’émotions face à une oeuvre d’art), le syndrome de Paris est un syndrome touristique : la ville réputée pour être la plus romantique du monde amène de la déception chez les touristes, principalement japonais et principalement les femmes. En cause, la difficulté à s’adapter au rythme parisien avec ce qu’il implique : embouteillages, métro puant et qui fonctionne mal, Parisiens désagréables… Pour le contrer, une seule solution, s’adapter au rythme français et au rapport à la parole et aux règles de politesse. À noter toutefois que le syndrome est en nette baisse depuis plusieurs années grâce aux réseaux sociaux qui les rend de mieux en mieux informés. Jusqu’à peut-être disparaître ?
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