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Victime d’attaques racistes, Aya Nakamura soutenue par le comité des JO

Publié le 12 mars 2024 à 15h24

Modifié le 12 mars 2024 à 18h39

par Flora Gendrault

Tout est parti d’une rumeur. Le 19 février, l’Express révélait qu’Emmanuel Macron se serait personnellement chargé d’auditionner Aya Nakamura afin de l’inviter à chanter lors de la cérémonie d’ouverture des JO sur la Seine. Interrogée sur ses goûts, l’artiste franco-malienne aurait affirmé « beaucoup aimer Édith Piaf ».

Que n’avait-elle pas dit ? Depuis trois semaines, Aya ne confirme aucune participation, mais du côté de l’extrême-droite et des réactionnaires qui peuplent les réseaux sociaux, la nouvelle, bien qu’hypothétique, ne passe pas. Les attaques ont atteint leur apogée ce week-end, provoquant l’indignation de nombreuses personnalités publiques. 


Banderole raciste contre la chanteuse

« Y’a pas moyen Aya, ici, c’est Paris, pas le marché de Bamako. » Ce message, ouvertement raciste, était inscrit sur la banderole du groupuscule identitaire d’extrême-droite Les Natifs lors d’une action ce samedi 8 mars. Aya Nakamura, qui en connaît un rayon en matière de stéréotypes rabaissants, a répondu sur X : « Vous pouvez être racistes mais pas sourds. C'est ça qui vous fait mal ! Je deviens un sujet d'État numéro un etc. Mais je vous dois quoi en vrai ? Que dalle. » 

Le lendemain, dimanche 9 mars, des militants huaient son nom lors d’un meeting d’Éric Zemmour. La vice-présidente du parti Reconquête, Marion Maréchal, enfonçait encore le clou sur BFMTV et RMC ce mardi 12 mars au matin, fustigeant le choix d’une femme « qui ne parle pas français ». Partout où il peut cracher son venin et faire de la récupération politique, le politicien d’extrême-droite n’hésite pas. 


Soutien du monde musical et politique 

Scandalisés, plusieurs grands noms de l’industrie musicale ont dénoncé les attaques à caractère raciste visant l’interprète de "Djadja". « Personne ne mérite ce genre d’action et encore moins une artiste française jugée pour ses origines ou couleur de peau », commentait sur les réseaux sociaux la chanteuse Nej’, bientôt imitée par Still Fresh, Davinvhor ou encore le rappeur Dadju

La classe politique aussi a pris position publiquement pour soutenir Aya. Plusieurs voix de La France Insoumise se sont élevées, comme le député Antoine Léaument, dénonçant les messages de « délinquants racistes » voulant « exclure la chanteuse francophone la plus écoutée dans le monde depuis Édith Piaf ». Le premier adjoint à la Mairie de Paris, Emmanuel Grégoire, a de son côté regretté une « attaque ignoble » dirigée contre « une grande artiste qui fait honneur à la France dans le monde ». Interrogée par l’AFP en marge d’une conférence de presse ce lundi, la ministre de la Culture Rachida Dati n’a pas souhaité faire de commentaires.

Enfin, le comité d’organisation des JO a déclaré être « très choqué par les attaques racistes visant Aya Nakamura ces derniers jours », lui assurant un « total soutien ». Pour autant, les organisateurs n’ont pas souhaité confirmer ou infirmer sa présence : selon eux, « ça laissera place à deux fois plus de surprise ». 

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Le plus gros rassemblement de Kevin organisé à Paris ce lundi

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par Auriane Camus

Vous vous appelez Kevin et vous en avez marre que la Terre entière se moque de votre prénom à longueur de temps ? C'est votre jour ! Ce lundi 17 mars, le plus grand rassemblement de Kevin jamais organisé se tiendra devant le Forum des images, en plein coeur de la capitale, à partir de 19h30. Et la bonne nouvelle, c'est que vous avez le droit de venir les soutenir, même si vous ne vous appelez pas Kevin.


Le rendez-vous des Kevin

Si ce rassemblement pas comme les autres a lieu à cette date, ce n'est pas pour fêter la Saint-Kevin (qui a lieu le 3 juin) mais pour marquer la sortie sur grand écran du documentaire Sauvons les Kevin, en présence du réalisateur Kevin Fafournoux, ce lundi 17 mars à partir de 19h30 au Forum des Images. Le film d'1h05 sera ensuite diffusé sur Paris Première le samedi 22 mars à 22h55, pour celles et ceux qui n'aurait pas pu assiter à l'événement.


Sauvons les Kevin

Un documentaire realisé par un Kevin, pour les Kevin et avec des Kevin, il fallait y penser. C'est pourtant le pari fou entrepris par Kevin Fafournoux, directeur artistique, motion designer, et surtout réalisateur du documentaire Sauvons les Kevin. Depuis 2022, ce dernier a entrepris une campagne de financement participatif avec pour objectif la sortie d'un documentaire autour de ce prénom si populaire des années 90. On vous en parlait d'ailleurs déjà à l'époque lorsque la campagne venait d'être lancée.

« Sous un angle humoristique, ce film aura pour but d'analyser les stéréotypes et clichés autour de mon prénom et de voir comment ils entrainent des préjugés voir même de la discrimination, explique le réalisateur sur son site internet. Avec une ambition ludique, didactique, il permettra de comprendre ce type de mécanismes, d'encourager à les déconstruire pour mieux raissonner. Et qui sait, peut-être même inverser la tendance et remettre les Kevin à la mode. »

Et bonne nouvelle, après plusieurs années de travail, le documentaire est sur le point de sortir sur grand et sur petit écran. Comme promis, il mettra en scène tout un tas de Kevin aux expériences et horizons différents : un Kevin médecin, un Kevin avocat, des Kevin vieux, des Kevin jeunes, un Kevin qui a finit par changer de prénom... Tous partageront leur expérience et raconteront comment ils vivent avec ce même prénom. Bien évidemment, un documentaire ne serait pas complet sans quelques scientifiques pour donner leur avis : sociologues et chercheurs décrypteront les tendances et les mécanismes qui ont mené à cette vision stéréotypée de ce prénom. Le tout avec un univers pop et décalé, en référence aux codes visuels des années 90, période phare des Kevin. 

Et en attendant la sortie du docu, vous pouvez toujours aller faire un tour sur la page Ulule du projet ou sur le site de Kevin Fafournoux, pour en apprendre plus sur l'évolution du projet, sur le réalisateur, ou juste sur le prénom Kevin. 


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