Les cuicuis des oiseaux rendraient aussi heureux que le chant du $hling $hling. C’est ce qu’une étude allemande de mars dernier explique dans la revue Ecological Economics. Après avoir interrogé plus de 26 000 adultes en Europe, ces chercheur.euse.s ont prouvé que la diversité aviaire et l’environnement naturel entourant les personnes avait un impact sur leur bien-être.
« Les Européens les plus heureux sont ceux qui peuvent profiter de nombreuses espèces d'oiseaux différentes dans leur vie quotidienne, ou qui vivent dans des environnements quasi naturels qui abritent de nombreuses espèces », résume Joel Methorst, post-doctorant du German Centre for Integrative Biodiversity Research (iDiv) et premier auteur du rapport.
Un impact comparé à une hausse de salaire
Après avoir pris en compte les données socioéconomiques des interrogé.e.s, les chercheur.euse.s ont observé une forte association entre le nombre d'espèces d'oiseaux présentes et le taux de satisfaction des sujets. Ce qui est étrange est leur association du bonheur d’être entouré.e d’oiseaux à celui de gagner de l’argent. En effet, l’étude a démontré « qu'une hausse de 10% de la richesse aviaire – soit environ 14 espèces supplémentaires – et une hausse de 10% des revenus – soit environ 124 euros en prenant en compte un salaire moyen de 1 237 euros – étaient associées à une augmentation au moins similaire de la satisfaction des Européens interrogés. »
Géo, qui a repris cette étude, souligne que ces chercheur.euse.s ont identifié des corrélations et non des relations directes. « En clair, ces travaux n'indiquent pas clairement que la richesse en oiseaux stimule notre joie de vivre. Par ailleurs, difficile de dissocier totalement l'impact des volatiles de celui de leur environnement. »
La conservation de la nature constitue aussi un investissement dans notre bien-être
Une chose est sûre, c’est qu’autour de la nature, la vie est moins stressante. La conservation de la biodiversité et des oiseaux constitue alors une stratégie gagnant-gagnant. Pour Joel Methorst, « le risque est que le bien-être humain va également souffrir d'une nature appauvrie. La conservation de la nature assure donc non seulement notre base matérielle pour la vie, mais constitue aussi un investissement dans notre bien-être à tous ».