Quand leurs destins se croisent dans la salle d'attente des urgences d’un hôpital, Mathilde et Pilar sont à un tournant dans leur vie. L’une attend des nouvelles de son mari, touché par un incendie. L’autre de savoir si son fils se remettra des blessures causées par une terrible chute. Ensemble, elles nous font voyager entre passé et présent pour retracer les choix qui les ont menées jusqu’à ce moment, et savoir si, oui ou non, la vie aurait pu se dérouler autrement.
Une tension parfaitement maîtrisée
Dès les premières minutes du spectacle, on est suspendu aux paroles et aux actions de ces deux femmes, rassemblées ici par la force des choses. Avec une justesse bluffante, Fabrice Tosoni, qui signe aussi la mise en scène, nous livre une pièce aussi profonde que poétique pour interroger notre vision de la vie. Pour cela, il se rattache à un sentiment universel, celui de la culpabilité, porté ici par deux femmes saisies par une crainte terrible : que leurs choix soient, littéralement, devenus une question de vie ou de mort.
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Pendant un peu plus d’une heure, on est embarqué dans cette histoire dont on souhaite à tout prix connaître le fin mot. Les situations et les anecdotes s’enchaînent, tantôt drôles, tantôt déchirantes, pour nous faire voyager à travers l’espace et le temps et nous permettre de comprendre comment ces deux femmes se sont retrouvées ici, si tant est que cette situation résulte vraiment de leur volonté propre. Un moment riche en émotions, porté par des comédiennes d'exception qui incarnent à deux une multitude de personnages, le tout sublimé par une mise en scène ingénieuse.
Une mise en scène bluffante de justesse
Sur scène, 6 chaises en plastique et quelques néons. Il n’en faut pas plus à Carine Ribert et Lily Rubens pour nous faire voyager au fil de leur vie. Un décor des plus épurés, qui se transforme au fil des scènes pour nous embarquer de situation en situation, tout en gardant cette universalité qui permet à chacun d’imaginer avec poésie le reste de la scène. Musiques et lumières aident à suggérer sans jamais imposer, pour laisser au spectateur la possibilité de projeter sa propre histoire, son propre destin.
© Alejandro Guerrero
Grâce à cette liberté d’interprétation, une proximité se crée avec les deux comédiennes, renforcée par cette salle et cette scène à taille humaine. L’une comme l’autre, Carine Ribert et Lily Rubens nous offrent une prestation époustouflante. Tour à tour, elles interprètent avec brio une quinzaine de personnages, hommes, enfants, médecins, amis, pour nous plonger dans leurs souvenirs. Une pièce humaine, universelle, si bien menée qu’on ne peut s'empêcher de penser que le destin y est pour quelque chose…
Le destin se moque des choix
Théâtre Lepic
1, avenue Junot – 18e
Jusqu’au 26 janvier 2025
Du mercredi au samedi à 21h
Les dimanches à 17h
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