Pendant 6 jours, le talentueux Benjamin Millepied, très loin cette fois-ci des carcans parfois imposés par le classique, nous propose une œuvre extraordinaire dans laquelle il mêle les chansons sublimes et la voix suave de Jeff Buckley à des chorégraphies gracieuses, interprétées avec justesse par 10 talentueux danseurs. Une plongée fabuleuse dans l’univers de deux génies réunis sur scène pour une expérience unique.
De l’émotion à l’état pur
Sur scène, noir complet. Quelques notes de guitare envoûtantes, et une lumière qui s’allume peu à peu derrière une fenêtre, pour nous présenter un par un les dix danseurs qui s’apprêtent à nous faire voyager dans la vie tumultueuse de Jeff Buckley. Puis, soudain, la voix pleine et puissante du chanteur s’élève sur un titre on ne peut plus symbolique : “Grace”.
GRACE © Thomas Brémond
À partir de ce moment, les tableaux dansés se suivent, toujours portés par les titres de l’artiste américain, entrecoupés par des textes, des images, des vidéos. Tristesse, nostalgie, joie ou encore détermination, les performeurs nous livrent un panel d’émotions brutes, par lequel on est captivé du début à la fin. Les chorégraphies sont maîtrisées de bout en bout, pour nous offrir une somptueuse déclaration d’amour et d’admiration de Benjamin Millepied envers Jeff Buckley.
De l’art sous toutes ses formes
Pendant 2h45, on se laisse porter par des mélodies entêtantes, des paroles auxquelles tout le monde pourra s'identifier, mais aussi des images d’archives et des textes issus des journaux intimes du musicien lui-même. Le chorégraphe joue brillamment avec les lumières, les décors et les costumes pour lever le voile sur une personnalité singulière, régie par une volonté de vivre, et une recherche constante de la perfection et de l'absolu.
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Les danseurs tournent, virevoltent, se frôlent et se confrontent, sous nos yeux ou devant une caméra mouvante qui retranscrit en direct des images sur un écran géant situé au-dessus de la scène. En solo, en duo ou en groupe, ils expriment toutes les facettes d'un artiste marqué par la solitude, mais aussi la passion. On retiendra notamment la performance magistrale de Loup Marcault-Derouard, qui interprète avec force Jeff Buckley, et donne corps aux chansons sublimes de l’artiste.
Un spectacle d’une douceur infinie, d’une poésie absolue, qui berce autant qu’il brise, qui envoûte autant qu’il transperce, où chaque détail célèbre le talent immense et terriblement sous-exploité d’un chanteur à la voix inimitable et à la vie bien trop courte. Et une chose est absolument certaine, on ressort de là touché par la grâce.
GRACE © Thomas Brémond
GRACE Jeff Buckley Dances
La Seine Musicale
Île Seguin – Boulogne-Billancourt (92100)
Du 5 au 10 novembre 2024
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