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Sarah Bernhardt : la vie trépidante de La Divine sur les planches du Palais-Royal

undefined undefined 9 octobre 2024 undefined 16h00

Clémence Varène

Elle a donné vie aux plus grands textes de Musset, Hugo ou Racine. Elle a fasciné Mucha, Rostand ou Cocteau. Sarah Bernhardt renaît de ses cendres sur la scène du Palais-Royal grâce à une pièce musicale pleine de vie, très loin des standards souvent trop académiques du biopic. Une pièce exceptionnelle, portée par une jeune comédienne au talent presque aussi grand que celui de la grande dame dont elle enfile les chaussures.


Les étoiles s’alignent

Au départ de ce projet complètement fou, celui de retracer en moins de 2h toute la vie rocambolesque de Sarah Bernhardt, il y a une dramaturge féministe, qui souhaite rendre hommage au théâtre autant qu’au talent immense de la comédienne. De fil en aiguille, elle propose son texte au directeur du Théâtre du Palais-Royal, Sébastien Azzopardi, qui n’est autre que le descendant de La Divine.


© Fabienne Rapeneau

Ensemble, ils montent ce projet pour le jouer en alternance avec Edmond, la fabuleuse pièce de Michalik inspirée par Rostand. Dernier coup du sort, le dramaturge français n’a-t-il pas écrit un rôle sur-mesure pour Sarah Bernhardt, avec L’Aiglon ? Des appels du destin qui, s’ils sont fortuits, ne font que rajouter à la magie de cette pièce menée avec brio de A à Z, grâce à un rythme qui ne faiblit jamais, et des comédiens caméléons saisissants.


Une vie à 200 à l’heure

Forte, libre et ambitieuse, Sarah Bernhard menait sa vie comme elle l’entendait, n’hésitant pas un instant à claquer la porte de la Comédie-Française (2 fois), à faire un enfant avec un prince ou à dormir dans un cercueil. Une grande femme, entière, qui continue de fasciner à travers les époques. Pas évident alors de retracer 65 années d’une vie aussi bien remplie, et surtout d’incarner une telle personnalité.


© Fabienne Rapeneau

Pourtant, côté écriture, Géraldine Martineau nous offre un texte aussi vivant que l’actrice, rythmé de manière impeccable par des chansons entraînantes, mêlant humour et réflexion. Mais la vraie révélation de cette pièce, c’est Estelle Meyer, jeune comédienne brillante qui se glisse avec brio dans la peau de l’Impératrice du théâtre. De sa voix suave et grave, elle nous livre une performance à la hauteur de la puissance et du talent de Sarah Bernhardt.

Pendant 1h45, les 8 comédiens qui se partagent les 35 rôles nous entraînent donc dans un récit euphorisant, qui aborde des thématiques aussi légères que sérieuses, grâce à des dialogues toujours vifs et cinglants. Une comédie musicale rafraîchissante, qui mêle grande et petite histoire pour dresser le portrait d’une femme pleine, insaisissable, qui continue à nous faire rêver plus de 100 ans après sa mort. Divin !


© Fabienne Rapeneau

L’Extraordinaire Destinée de Sarah Bernhardt
Théâtre du Palais-Royal
38, rue de Montpensier – 1er
Jusqu’au 31 décembre 2024
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