La Californie et ses palmiers, son soleil qui tape sur la peau… Direction Hollywood et ses décors de film, les plages de Los Angeles qui s’étendent le long de la côte, l’immensité de la Vallée de la Mort, puis les lumières colorées de Las Vegas (c’est pas la Californie mais c’est tout aussi cool, promis) et les falaises rougeoyantes du Grand Canyon. On roule !
Arrivée à Los Angeles en début de matinée, je file directement récupérer la voiture de location. Ce sera un gros 4x4 pour moi, un "tout petit" pour eux, histoire de faire honneur à l’American way of life. Direction Las Vegas. Pas de temps à perdre ! Il faudra un peu plus de deux heures et demie pour rejoindre la Vallée de la Mort dans le désert des Mojaves, le village fantôme de l'époque de la ruée vers l'or et le volcan Ubehebe (au cratère de 800 mètres de diamètre s’enfonçant sur 237 mètres de profondeur) dont le sol de cendre volcanique donne un air post-apocalyptique au paysage.
Pour avoir une vue saisissante de la beauté de ce parc national de 13 600 km2 bloqué par cinq chaînes de montagnes et qui assèche complètement l'air océanique, il faudra grimper jusqu'à Dante’s view, au sommet de sa plus haute montagne culminant à 1676 mètres d’altitude. Pour l'anecdote, on trouve aussi dans la Vallée de la Mort le point le plus bas des États-Unis, à Badwater culminant à - 86 mètres sous le niveau de la mer ! Un détour qui vaut le coup d'œil pour l'impressionnante couche de sel d’un ancien lac millénaire qui recouvre le sol.
Attention, avant d'entrer, mieux vaut penser au ravitaillement en essence et en eau, car la chaleur peut y être écrasante (c’est ici qu’a été enregistré le record mondial de température absolue, soit 56,7 °C). Et si vous avez le temps, prolongez le plaisir jusqu'au coucher du soleil dans les dunes de sable de Mesquite flat.
En soirée, arrivée à Las Vegas. Je pose mes affaires au Mandala Bay, magnifique hôtel sur le Strip avec vue sur le désert, un casino dément et une chambre de luxe à un prix super abordable. La vie à Vegas dans toute sa démesure peut commencer.
Jour 2. Las Vegas. C’est parti pour la découverte de tous les incontournables du Strip : le grand huit du New York New York, le bar à cocktail réalisé par des robots au Planet Hollywood, la touche égyptienne du Louxor, les canaux romantiques du Venetian, les œuvres d’art du Wynn Las Vegas… Tout est kitch, grand, mais étrangement divertissant. Quitte à être dans la démesure, je grimpe au 17e étage de l'hôtel Delano pour tester le restaurant Rivea du chef Ducasse. La vue et la terrasse sont à tomber, mais ce qui se passe dans les assiettes l'est encore plus.
On découvre la cuisine méditerranéenne du chef dans toute sa délicatesse et sa finesse. Et c'est bien là une des forces de Vegas : offrir d'infinies possibilités gastronomiques à des prix très abordables en rendant accessible au plus grand nombre la cuisine des meilleurs chefs du monde. En fin d'après-midi, je me laisse tenter par un tour en grande roue (high roller experience), l'une des plus hautes du monde et... quel vertige ! la vue sur Las Vegas est à couper le souffle.
J'enchaîne avec quelques cocktails et assiettes à partager de très haute volée au restaurant le Lago du Bellagio, avec une vue imprenable sur le spectacle d'eau et lumière donné chaque soir sur le lac. Mais évidemment, on ne clôture pas sa première journée à Vegas sans assister à un spectacle. Après de longues hésitations, j'opte finalement pour Ô du Cirque du Soleil, mais je redoute le kitsch des spectacles de type comédie musicale. Féérique, exaltant, j'ai finalement retrouvé mon âme d'enfant et me suis pleinement laissée porter par les prouesses des athlètes (le seul bémol ira à la musique). Voilà donc une première journée à Vegas comme on l'imaginait. Et le décalage horaire faisant son effet, je m'écroule de sommeil... jusqu'à 4 heures du matin !
Jour 3. Je me mets en tête de découvrir "l’autre Vegas", celui dont on parle moins souvent. Je commence par Downtown où je me fais un brunch trendy dans un vieux resto, ambiance années 50, tombé en désuétude et où les artistes se donnent à nouveau rendez-vous. Au passage, je chine chez les disquaires du coin. Connue pour être le "Vegas vintage", cette partie méconnue de Las Vegas est un véritable lieu de renouveau culturel, entre réhabilitation architecturale, street art, initiatives artistiques et restaurants et bars branchés. De nombreuses œuvres de street-art parsèment cette partie. J’en profite pour visiter l'incontournable musée des Néons. Le soir, je dîne et bois un coup au Park on Fremont, un lieu plutôt branché dans Downtown. Et avant de retrouver les bras de Morphée, un petit stop au casino… Pour aller jouer, bien sûr ! Bah quoi, il faut bien le faire au moins une fois, non ?
Jour 4. Vers le grand canyon. Pour mon dernier jour à Vegas, je teste le Baccahnal Buffet du Caesar Palace. Pour 40$, on se fait le plus fat buffet de tout Vegas ! Il s’étale sur des dizaines et des dizaines de mètres. On passe des fruits de mer à la viande, du Japon à l'Italie sans oublier le Mexique ou la Chine. C'est démesurément... bon ! Et cela caractérise bien Vegas.
Car la ville n'a pas volé sa réputation et incarne bien la société de consommation poussée à son paroxysme. Les Américains vont y passer le week-end en famille, entre potes... Ils troquent les sorties "nature" pour celles d'un parc d'attraction à dollars réels. Mais le passage par Vegas est aussi la découverte d'une ville en plein désert qui séduit de plus en plus de travailleurs et artistes, attirés par ses bas prix et son dynamisme économique. La ville cherche d'ailleurs à se diversifier et mise sur le sport (équipe de hockey, bientôt NBA féminine...) pour faire évoluer son image.
Pari plausible ou pas, l'avenir nous le dira. Il est l'heure d'éteindre le reflet des néons dans nos yeux pour rejoindre les vastes étendues naturelles du Grand Canyon.
Malheureusement (ou pas), tous les vols sont arrêtés à cause du vent. Sur la route, à 3h30 du bleu de la vingtaine de degrés de Vegas, une énorme tempête de neige se déclare et me voilà bloquée dans les embouteillages. La poudreuse monte jusqu'à près d'un mètre, toutes les sorties sont bloquées. « De la purée de pois » me dit-on à la première station-service que nous atteignons pour grapiller quelques renseignements, « voilà tout ce que vous allez voir d'en haut ». Je rêve des terres sèches, des falaises rougies à perte de vue, mais je ne vois qu'un épais manteau blanc neigeux entravant mon quatre roues.
Finalement, je retourne vers l'Ouest du canyon où un pont de verre à été construit, le Grand Canyon Skywalk. Après avoir passé les déserts de cactus, le canyon se rapproche et continue de cracher d'impressionnantes volutes menaçantes, de gris et de noirs mêlées. À l'arrivée, après 10h de route, le parking est fermé. Le point de vue a été préampté par une entreprise qui propose des tours payants pour accèder au seul point de vue de ce côté. Le dernier bus est parti il y a 20 minutes. Je reste à contempler de loin l'éclat du coucher de soleil frappant les parois des falaises à la roche couleur de feu. Je ne verrai pas se déployer les gorges du Canyon dessinées par le fleuve Colorado, mais j'y rêverais encore le soir, dans un petit motel du bord de route.
Jour 5. Je rends ma chambre et je reprends la route du retour en passant d’abord par Mojave National Reserve, puis par Joshua Tree Park. Journée balade ! Les paysages s'enchaînent, arides, peuplés de cactus. Au milieu de cette route, je me sens seule au monde, et ça fait un bien fou. J’arrive le soir à Los Angeles et je pose mes valises au ACE hotel, l'auberge de jeunesse la plus classe et stylée de la ville. Je monte boire un verre sur son rooftop avec bar et piscine. Un must.
Jour 6. Los Angeles. C’est parti pour le tour des incontournables de Los Angeles. Je déjeune au resto By Chloe, une vraie pépite : des burgers, des meatballs, des mac’n’cheese, et des gros desserts à étages… Le tout en version vegan, healthy, et délicieuse ! Une fois rassasiée, direction Universal Studio Hollywood, un must see pour s’amuser comme des enfants et profiter des effets spéciaux avec les parcours à sensation comme celui d’Harry Potter (mon préféré). Mais surtout, pour visiter les studios Universal où l'on peut voir les décors des Dents de la Mer, le motel de Psychose, et où l'on vit IRL les effets spéciaux des grands films hollywoodiens !
Ici, la marijuana est légale maintenant, et il n'est pas rare de croiser des "weed pen", une version de la cigarette électronique pour la weed. Après s'être enfumé, on se chauffe dans un des nombreux bars qui font jouer leurs nouveaux talents tous les lundis pour leur permettre de se faire connaître. Direction la residency de The Echo, une salle dont on m’a beaucoup parlé, qui fait jouer ce soir les Yip Yops. Un groupe de jeunes de 17 à 21 ans qui envoie !
Jour 7. Los Angeles. Je me réveille au petit matin comme tous les jours depuis mon arrivée (décalage horaire oblige), et je pars observer le ciel de LA depuis le Griffith Observatory. C’est beau ! Je me promène ensuite dans Griffith Park, le parc autour de l’Observatoire qui surplombe la ville de ses terres arides. De là-haut, j’ai une vue magnifique sur Los Angeles et le fameux panneau Hollywood à flanc de colline. Je redescends en ville et je m’arrête bruncher au Château Marmont. Le brunch est couru et cher, mais le mythe n'a pas de prix !
Je rejoins ensuite Hollywood Boulevard (obligé !) pour voir ne serait-ce qu’une fois cet endroit mythique. Je continue ma route en voiture, comme d’habitude je reste coincée dans les embouteillages… Il y a un nombre de bouchons incroyables sur les impressionnantes 6-7 voies de LA. Les habitants ont pour habitude de les compter dans leurs temps de trajet.
Je roule vers les hauts quartiers, et je ralentis devant les superbes maisons de Beverly Hills en me demandant à quelle célébrité chacune pourrait bien appartenir… Avec tous ces palmiers qui défilent le long du trottoir, facile de se prendre pour une star ! Allez, direction Echo Park Lake pour une petite balade. C’est le seul parc un peu à l'Européenne de la ville (avec une fontaine et des pédalos en forme de cygnes), et il est juste à coté de pas mal de salles de concert, alors il est assailli de rockeurs indie avec leurs guitares, mais aussi de familles hispaniques qui y font des barbecues. Un joli melting-pot !
Le soir, je découvre le Walt Disney Concert Hall imaginé par Franck Gehry, un lieu exceptionnel où se produit la Philharmonie de Los Angeles. Et c'est épuisée que j'arrive à mon second hôtel, le Line. J’en ai beaucoup entendu parler, et effectivement c’est l’endroit parfait pour vivre l’expérience LA à fond. C’est beau, ma chambre est hyper stylée avec une déco brute minimaliste. Comme au Ace, le rooftop est génial et offre une vue splendide, avec piscine en son centre et une grande verrière qui propose des brunchs avec buffet à volonté. Une brasse au milieu des gratte-ciel, et nous voilà plongés en Californie.
Jour 8. Getty. Je file au Getty Center, un musée à ciel ouvert (ou plutôt cinq musées en un !). Le domaine surplombe toute la ville, des collines de LA jusqu'à Venice Beach et l'architecture des musées est tout simplement incroyable. Il faut traîner dans les jardins, au milieu des culptures, et contempler l'éclat du soleil sur les façades de pierres blanches. Un promontoire artistique où l'on passe des heures, à naviguer d'un tableau impressionniste à l'autre, d'une expo photo à une gallerie de sculptures. Après un pique-nique dans les jardins à contempler la ville de 18 millions d'habitants, il est l'heure de retrouver Venice Beach.
Je prends mes quartiers au Rose Hotel. Un hotel certes un peu cher (voire très cher si on tient compte du fait que la salle de bain est commune !) mais qui respire l'esprit californien. Bois clair, vélos à disposition, tableau avec horaires de surf accrochés à l'entrée, tout y est. En fin de journée, on ne traîne pas sur les bords de plage où la pauvreté reprend ses quartiers. Los Angeles, ville ogre, affiche les contrastes les plus saisissants. À la nuit tombée, des centaines de sdf et marginaux s'alignent en rangs le long d'une marina acquise aux sportifs bobos la journée.
Jour 9. De Venice à Malibu. Je commence par les incontournables canaux de Venice, où l'on se balade aisément en vélo entre les différents petits ponts, tous plus mignons les uns que les autres. En remontant le long de la plage, je tombe sur une boutique qui loue des patins à roulettes (les vrais, pas des rollers !). Allez, pourquoi pas ? Je roule le long des sentiers pédestres et des pistes cyclables. J’ai l’impression d’être dans une vieille série télé. J'arrive au fameux pier de Santa Monica, avec sa jetée en bois et son parc d'attraction, Pacifik Park. Après un lunch fruits de mer, je décide de m’accorder une virée shopping second hand avant de rejoindre Malibu pour le coucher du soleil. Sur le toit du coloré Hotel Erwin, qui rend hommage à l’esprit créatif du quartier, j’admire tranquillement mon dernier sunset californien et contemple le voile noir baigné d'étoiles se poser doucement sur la plage.
Jour 10. Bye bye. Je profite de mes derniers instants pour aller surfer, et voilà déjà l'heure de rejoindre l'aéroport... Bye bye la Californie !
Où manger
Las Vegas
Le Baccahnal Buffet du Caesar Palace : Pour 40$, on se fait le plus fat buffet de tout Vegas !
Le Rivea : pour une expérience gastro de folie mais accessible signée Ducasse
Le Lago du Bellagio : cocktails et tapas avec une vue imprenable sur le lac du Bellagio
Garden Grill Food Truck : Il en fallait un évidemment, un bon gros burger comme on les aime !
Pop Up Pizza : Les meilleures pizzas de Las Vegas, et on pèse nos mots
Hussong’s Cantina : Après tout, on n’est pas très loin du Mexique quand on est à Las Vegas, alors c’est l’occasion de manger mexicain non ? On s’arrête au Hussong, un restaurant hyper classe et vraiment délicieux.
Los Angeles
Café Gratitude à Venice Beach : Un resto vegan avec une grande carte remplie de plats du monde entier revisités, pour avoir le choix !
By Chloe : Des burgers, des meatballs, des mac’n’cheese, et des gros desserts à étages… Le tout en version vegan, healthy, et délicieuse, oui oui !
Château Marmont : Pour se faire un kiff et un brunch ou cocktail parmi les stars
Où dormir
Las Vegas
Mandala Bay : magnifique hôtel sur le Strip avec vue sur le désert
Le Venetian ou le Bellagio : difficile de choisir mais parfait pour une étape romantique à l'italienne
Un motel de Downtown pour sortir du Strip à petit prix
Los Angeles
Ace hôtel : une auberge de jeunesse pas chère et incroyablement stylée
Line hôtel : un hôtel à la déco brute minimaliste à tomber
Rose Hotel : pour vivre l’expérience californienne à fond près des plages de Venice Beach !
Dans un loft d’artiste près de Pershing Square Park avec accès au rooftop, pour vivre la vie de bohème comme un véritable Angelin !
Dans une maison en bois sur la plage : on se croirait dans un film tant c’est romantique ! Il n’y a plus qu’à courir au ralenti sur le sable, les cheveux au vent, avec une musique douce…
Où faire la teuf
Los Angeles
Grand Star Jazz Club : Un bar un peu miteux à Chinatown qui passe de la musique 80s, 90s et Brit Pop lors de ses soirées Club Underground. On peut aussi aller au Blue Mondays pour écouter de la musique 80s post punk
Bardot : Ce bar se vante d'avoir fait émerger plein de nouveaux artistes, et il invite ses nouveaux talents à jouer le lundi soir lors de la School Night
Highland Park Bowl : le parfait mix entre bar et bowling. Depuis 1927, il permet à tout le monde de siroter son cocktail entre deux strikes sur les pistes