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Coworkies, la plateforme collaborative des espaces de coworking

undefined undefined 29 novembre 2018 undefined 14h52

undefined undefined 3 janvier 2019 undefined 14h18

Juliette Darmon Martinet

Coworkies – pour "Co Working Communities" –, c’est une plateforme regroupant 542 espaces de coworking dans 234 villes du monde, créée par les deux collaborateurs Pauline Roussel et Dimitar Inchev et sortie en septembre 2016. Leur dada ? prendre des selfies dans chaque nouveau coworking et les partager sur leurs réseaux sociaux.


Commençons par le commencement, un espace de coworking, d’où ça vient et qu’est-ce que c’est ? C’est Brad Neuberg qui eut l’idée de créer le "premier coworking" à San Francisco en 2005, dans un petit appartement, pour travailler paisiblement avec d’autres ingénieurs. Après San Francisco, c’est ensuite Londres qui a lancé ses premiers espaces de coworking, suivie de près par Berlin, le tout la même année.


© Brain Embassy Warsaw

Le coworking, c’est la fusion de deux idées : celle d’un espace de travail partagé et celle de donner l’opportunité aux freelances, start-upers et auto-entrepreneurs de développer leurs réseaux. Le principe, c’est aussi de pouvoir rencontrer des gens et échanger avec ces autres travailleurs plutôt que de rester seul chez soi, où on se sent limité par l’espace physique. Et qui sait, pourquoi pas trouver son futur collaborateur ! Évidemment, le coût de la location est moins onéreux qu’un bureau traditionnel, et notamment dans les grandes villes, ce détail est non négligeable ! Il n’est cependant pas rare de constater que les coworkers communiquent trop peu entre eux. Comment expliquer que deux salariés travaillant dans le même espace de coworking de Madrid, le Google campus, ne se connaissaient pas avant de se rencontrer via Coworkies ?


© Brain Embassy Warsaw

Et justement, Pauline et Dimitar ont tout compris. En plus de concevoir une plateforme collaborative regroupant les meilleurs espaces de coworking du monde, leur stratégie principale était de créer une réelle communauté entre les travailleurs et membres de ces espaces. C’est après quelques années en tant que dirigeants d’un espace de coworking à Berlin que Pauline et Dimitar ont étudié les requêtes de leurs membres et ont su comprendre le marché dans sa globalité et ainsi répondre à leurs attentes. Après de nombreuses recherches sur la raison principale de rejoindre un espace de coworking, leurs principaux critères et comment gérer l’organisation de leur espace, ils se sont lancés. Les travailleurs cherchaient à être plus connectés à d’autres, à rencontrer plus de freelances ou de sociétés de services. En clair, ils étaient frustrés de ne pas créer de réel lien avec les personnes qui les entouraient dans ce même espace de coworking. Après avoir parcouru 351 espaces dans 37 villes sur les 234 de la plateforme aux quatre coins du monde, Pauline et Dimitar ont alors créé cette plateforme collaborative afin d’agrandir le réseau des start-upers, de partager leurs expériences, leurs témoignages et leur vécu, faire de ce programme le "Linkedin des coworkers" et ainsi impliquer les espaces de coworking.


© CO3 Social Kuala Lumpur

Pauline nous explique qu’il est très intéressant de voir les différences en termes de techniques de travail entre deux pays. Chaque culture se reflète dans sa manière de travailler et de collaborer. « À Berlin, par exemple, le worklife est très important, autrement dit à 18h il n’y a plus personne dans les bureaux. À Paris en revanche, les gens préfèrent faire une pause à 19h pour prendre l’apéro, et les locaux sont souvent encore pleins à 20h. À Tokyo, c’est encore différent. Le coworking est un concept nouveau pour les Japonais et toute l’éducation de ce marché reste à faire. Créer une start-up n’est pas très bien vu au Japon. En effet, la culture japonaise pousse ses citoyens à gravir les échelons dans des entreprises influentes plutôt que de prendre le risque de ne pas réussir en créant sa propre affaire. L’échec est un vrai coup dur pour les Japonais, et le risque peut vite en devenir un. »


© Pauline et Dimitar

Après la réussite indéniable de leur projet, les deux fondateurs ont aujourd’hui décidé de se focaliser sur les offres d’emploi. Une valeur ajoutée qui cartonne ! Plusieurs offres se présentent : que ce soit travailler pour un espace de coworking en tant que community manager, barista, facility manager ou même marketer ; ou bien rejoindre une équipe de coworkers pour mener à bien un projet à mi-temps comme à plein temps, c’est ce que Coworkies propose. Ils recensent alors toutes les offres d’emploi venues de la communauté qu’ils ont développée pour eux. Les chercheurs d’emploi passent ensuite un entretien afin d’exprimer leur motivation à rejoindre la communauté et contribuer à son développement. La plateforme filtre les espaces de coworking, qui eux filtrent les membres de chaque organisation.

Ils sont à ce jour entre 4000 et 5000 utilisateurs à faire partie de la plateforme, et sont de 5 à 20 membres par espace. Un chiffre restreint mais volontairement afin de réellement comprendre leurs besoins. Ils se sont notamment rendu compte que le design d’intérieur facilitait l’interaction entre les travailleurs, et que le plus important était de construire une communauté solidaire. Ils veulent avant tout des espaces qui se focalisent sur ce point, même pour les espaces de coworking internationaux, où l’on retrouve par exemple certains espaces spécialisés pour les Français à Tokyo, ou pour d’autres digitaux nomades s’installant dans une ville X pour quelques temps.


© Ministry of New Mumbai

Il existe également des coworking experts en musique, pour les musiciens et producteurs, avec des salles et studios dotés des dernières technologies et expressément conçus pour jouer, produire, enregistrer une chanson, ou même organiser des concerts. Certains autres espaces, comme le "Coworkcreche" à Bordeaux, accueillera les enfants dans des salles de crèche dès 2019, afin de permettre aux jeunes parents de poursuivre leur travail plus tôt que prévu, ou de se lancer dans un nouveau projet, aux côtés de leur petit. D’autres encore, plus créatifs, comme le "Remix" à Paris, ancien bordel, proposent un salon de tatouage au sous-sol ainsi qu’un espace de shooting photo, que des personnes extérieures au coworking peuvent aussi louer. Au Japon, un espace de coworking a été créé en pleine montagne, à Fujimi dans la province de Nagano, dans un ancien summer camp pour enfants. Cet espace magnifique au milieu de la nature est situé à 5 minutes à pied de la gare, très facile d’accès depuis Tokyo, et permet aux studieux de travailler tout en s’aérant, loin du brouhaha et de la pollution de la capitale. "La Mutinerie", coworking parisien, a par ailleurs ouvert un autre espace dans un château à moins d’une heure et demie de Paris : "la mutinerie village". Un espace vert de 42 hectares, rivières et sous-bois, permettant aux assidus de travailler dans un lieu plus calme et plus sain. S’ils ne souhaitent pas loger sur place, un service de navettes propose les allers-retours de la gare au village.


© Brain Embassy Warsaw

Pauline et Dimitar souhaitent retourner en Asie en 2019, ne cessant d’exploser dans tous les domaines, mais aussi en Europe de l’Est, où le coworking rentre de plus en plus dans les mœurs. Évidemment, les États-Unis et l’Amérique du Sud font également partie de leurs projets futurs. Ils ont d’ailleurs décidé de poursuivre l’aventure en écrivant un livre, Around the World in 250 coworking spacesprésentant toutes leurs expériences et 250 espaces sur les 351 qu’ils ont physiquement rencontrés. Les deux fondateurs expliquent alors comment créer une communauté au travail et insistent sur la vocation « tout public dans le monde du travail » de leur livre. De nombreux "corporate" sont d’ailleurs intéressés par le sujet, souhaitant changer leurs méthodes de travail, apprendre à soutenir les entrepreneurs et offrir un espace de travail rassurant. Vous pouvez le réserver ici, dès début décembre, et même changer le nom des villes de la couverture, afin de la personnaliser.


© Around the World in 250 coworking spaces 

La plateforme Coworkies sera bientôt en français et des versions espagnole et italienne se profilent également, traduites volontairement par la communauté Coworkies. Apprendre à travailler différemment et de manière collaborative aux quatre coins du monde, c’est ce que propose Coworkies, et si on cherchait du travail, on n’hésiterait pas à passer par eux !

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