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Salvador de Bahia : l'âme du Brésil à découvrir cet été !

undefined undefined 15 juin 2025 undefined 17h00

Raphaël Fenouillard

Imagine une ville où règne une énergie mystique, où l’histoire coloniale rencontre les traditions africaines et où la mer est bien plus qu’un décor : elle est une divinité. Salvador de Bahia, c’est tout ça et bien plus encore. Allez, suivez-moi dans ce petit article !


Un festival où spiritualité rime avec grosse teuf

Capitale de l'État de Bahia, elle est le berceau du candomblé, de la capoeira, et surtout de cette culture où la spiritualité se mêle à la fête, et si tu veux voir cette ville dans sa forme la plus intense, viens le 2 février pour la fête d'Iemanjá. Chaque année, Salvador plonge dans une transe mystique pour célébrer Iémanjá, la déesse de la mer, des marins et – soyons honnêtes – des meilleures teufs du pays.

Déjà, un petit rappel pour ceux qui n'écoutaient rien au fond de la classe pendant les cours de culture afro-brésilienne : Iemanjá, c’est une divinité du candomblé, la religion issue des traditions africaines, fusionnée de fait avec le catholicisme. En gros, elle est donc la sainte patronne des pêcheurs, mais aussi une figure maternelle adorée des Bahianais.

Et pour lui rendre hommage ? Rendez-vous à la casa de Iémanjá (tape "Rua da Paciência" sur Google). Le tableau est dingue : une offrande géante, où des milliers de fidèles viennent déposer fleurs, bijoux, parfums et autres cadeaux dans des barques, qui finiront leur course dans l’Atlantique. Tu veux une image ? Bah déjà, regarde la photo d’illustration et imagine un gigantesque bouquet de roses flottant sur l’océan, avec des dizaines de milliers de personnes en blanc chantant et dansant sous le soleil brésilien de très tôt le matin à très tôt le soir. Je vous le dis sans détour, cette image restera gravée à vie dans mon petit crâne jet-lagué


Ambiance spirituelle… et grosse fiesta jusqu’à l’aube

Mais on ne va pas se mentir : après les prières et les offrandes, Salvador passe en mode full électro-samba. Les percussions battent le tempo dans les rues, les voix s’élèvent, et en un instant, la ville se transforme en une immense scène à ciel ouvert. L’énergie est contagieuse, on se laisse porter par les rythmes envoûtants, les éclats de rire et les verres qui s’entrechoquent. Danser n’est pas une option, c’est un réflexe. Même ta mère s'y laisserait prendre. Les rues du quartier de Rio Vermelho se transforment en marée humaine où se mélangent locaux et étrangers, tous unis par la musique et l’ivresse du moment.

Entre les stands de caipirinha maison, les groupes de percussions qui explosent dans chaque coin de rue et les odeurs de poisson grillé qui flottent dans l’air, l’ambiance est indescriptible même si je viens de le faire. Et franchement, quand tu te retrouves à 4h du mat’ sur la plage, entouré d’inconnus devenus potes en deux verres de cachaça, à regarder les barques d’offrandes disparaître dans l’océan sous un ciel étoilé… Tu te dis que les Bahianais, ils ont peut-être bien compris le secret du bonheur.


On a testé : demander une bénédiction (et une bière)

Petit passage obligé pour les vrais : se faire bénir par une Mãe de Santo, une prêtresse du candomblé. Ces figures spirituelles occupent une place essentielle dans la culture bahianaise, jouant le rôle de guides, de guérisseuses et d’intermédiaires entre les hommes et les divinités. Leur sagesse se transmet de génération en génération, et leur connexion avec les orixás, ces divinités puissantes, est profondément ancrée dans la vie quotidienne des Bahianais. En pleine rue, entre deux vendeurs d’acarajés (les meilleurs beignets de haricots frits du monde, on ne débat pas), une femme en robe blanche te tend une branche de basilic imbibée d’eau parfumée et te récite une prière, appelant les bénédictions sur toi. L’instant est suspendu, entre tradition et modernité, entre foi et fête. Résultat ? Un frisson, une sensation de pureté… et une furieuse envie de continuer la fête. Coïncidence ? Je ne pense pas.


Santo Antônio Além do Carmo : la rue la plus instagrammable de Salvador

À seulement quinze minutes du tumulte du Pelourinho, le quartier de Santo Antônio Além do Carmo est une parenthèse enchantée où le temps semble s’être figé. Ici, la Rua Direita do Santo Antônio déroule ses façades colorées, ses petits commerces arty et ses balcons fleuris avec une nonchalance irrésistible. Ancien bastion colonial, ce quartier, autrefois boudé, est aujourd’hui le repaire des artistes, des photographes et des voyageurs en quête d’authenticité.

En flânant sur ses pavés usés par l’Histoire, on passe devant des galeries d’art alternatives, des cafés bohème et des boutiques d’artisanat où les Bahianais vendent leurs créations. On s’attarde devant les azulejos qui ornent certains murs, avant de se poser à une terrasse, caipirinha en main, pour admirer l’horizon marin. La rue, qui surplombe la baie de Tous les Saints, offre une vue à couper le souffle sur le port et les bateaux qui dansent doucement sur l’eau turquoise.

Mais Santo Antônio, c’est aussi un spot gourmand. Entre deux sessions photo dignes d’une carte postale, on s’arrête chez l’un des pizzaïolos du quartier pour goûter une part fine et croustillante, préparée avec amour et un soupçon de magie bahianaise. Le soir, l’ambiance monte d’un cran : les lampadaires diffusent une lumière chaude sur les façades pastel, les guitares s’accordent, et les conversations enjouées remplissent l’air. On trinque, on danse, et on se promet de revenir, encore et encore.


Dans le quartier de Carlinhos Brown : la musique comme école de la vie

S’il y a un endroit où le rythme est roi, c’est bien le quartier de Candeal, terrain de jeu du légendaire Carlinhos Brown. Ce mec, c’est pas juste un musicien, c’est une institution vivante. En plus d’avoir mis le funk brésilien sur la carte du monde, il a transformé son quartier en un incubateur musical avec son association Pracatum, qui offre des cours de percussions aux jeunes du coin.

On a testé un atelier avec eux, et autant te dire que, même si t’as deux mains gauches, ici, tout le monde devient musicien. Des gamins de 10 ans qui frappent des tambours comme des pros, des adultes qui jouent du timbal avec une énergie folle… En quelques minutes, tu te retrouves à taper en rythme avec eux, happé par cette vibe pure et authentique.

Candeal, c’est l’âme battante de Salvador, où la musique est plus qu’un art : c’est un langage universel, un moyen de rassembler et d’élever tout un quartier.


Le centre historique : une carte postale en mouvement

On ne peut pas venir à Salvador sans se perdre dans les ruelles pavées du Pelourinho. Avec ses façades colorées, ses balcons en fer forgé et ses églises coloniales, c’est le Brésil dans son plus beau costume d’époque. Mais derrière cette beauté se cache une histoire plus sombre : autrefois, c’était ici qu’on exposait et vendait les esclaves enchaînés. Aujourd’hui, ce quartier est un symbole de la résistance et de la culture afro-brésilienne.

Ici, ça vibre. Ça danse. Ça chante. Entre les groupes de capoeira qui font des démonstrations en pleine rue et les percussions de l’Olodum (ceux qui ont collaboré avec Michael Jackson sur "They Don’t Care About Us"), le Pelourinho est vivant, bruyant, fascinant.

Petit conseil ? Monte jusqu’à la place Terreiro de Jesus pour une vue panoramique, arrête-toi pour goûter une moqueca (ragoût de poisson à la noix de coco) et laisse-toi surprendre par l’énergie unique du lieu.


Le marché municipal et São Joaquim : immersion totale

Si tu veux comprendre le vrai Salvador, il faut aller là où la ville fait ses courses. Premier arrêt : le Mercado Municipal, un mélange explosif d’étals colorés, d’épices qui embaument l’air et de Bahianais qui négocient tout avec une gouaille incroyable. Ici, on trouve les meilleurs fruits tropicaux, du poisson fraîchement pêché et des herbes utilisées dans les rituels du candomblé.

Mais pour une expérience encore plus brute, direction le marché de São Joaquim, un labyrinthe géant où se côtoient marchands de légumes, vendeurs d’objets religieux et cuisinières qui préparent des plats locaux devant toi. Ambiance bruyante, odeurs de street food qui te prennent à la gorge, petits stands cachés où tu peux boire un jus de canne à sucre en matant l’agitation… C’est le Salvador authentique, sans filtre.

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Et si t’es curieux, demande à un marchand de t’expliquer l’usage des feuilles et poudres étranges qu’il vend : ici, la spiritualité se mêle au quotidien, et chaque ingrédient a son secret.

Et franchement, après une semaine ici, difficile de repartir. Alors si jamais on te propose un billet pour Salvador de Bahia en février… dis juste oui.