Chaque année, l'association Paysages de France organise un prix de la France moche pour récompenser les lieux peu reluisants pris en photo par ses adhérents, et chaque année, on espère que le nom de Paris ne sorte pas. Qu’elle garde son statut de Ville Lumière charmante aux 51 millions de visiteur·euses par an, réputation que même les rats et la pollution ne peuvent entacher. Et pourtant, chaque année, la capitale en prend pour son grade, et représente, aux yeux de l’association, « un peu de la France moche ».
Si, en 2023, on l’avait sanctionnée à cause d’une immense bâche installée le temps de travaux sur la célèbre place des Vosges (4e), c’est cette fois à cause des panneaux publicitaires situés le long de l’une de ses stations de métro fétiches que Paris remporté la catégorie « mise en valeur du patrimoine ».
Prix de la France moche 2024 : le palmarès https://t.co/3hMJ5B82oF pic.twitter.com/yDj0vo6bi5
— Paysages de France (@PaysagesdeFranc) October 28, 2024
Trop de pubs à Saint-Lazare ?
Le fameux couloir souterrain photographié à l'envolée, c’est celui de la gare Saint-Lazare, qui assure tous les jours les départs depuis Paris vers la Normandie. Difficile de « retrouver son métro dans ce dédale », souligne avec ironie l’association Paysages de France : engagée dans la lutte contre la pollution visuelle, celle-ci note une accumulation de panneaux publicitaires dans les espaces publics.
Saint-Lazare n’est pas le seul lieu où observer ce phénomène. Pour son palmarès 2024, l'association épingle également Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) dans la catégorie « Pépinière de pubs » pour un « magnifique » alignement de panneaux publicitaires installés dans des jardins au bord d’une route, Maromme (Seine-Maritime) dans la catégorie « Panneau en danger » pour un imposant panneau publicitaire installé en bord de rivière, et la commune du Port à La Réunion, couronnée dans la catégorie « Triplé olympique » pour des publicités SFR au sommet d’un pylône de télécommunications. Triste résultat, donc, pour l’Île-de-France, qui compte deux lauréats de la France moche sur quatre sur ses terres.
Voir cette publication sur Instagram
« Ne pas s’habituer à la laideur »
Si le classement peut faire sourire, l’association poursuit un objectif on ne peut plus sérieux : « Ouvrir les yeux de ceux et celles qui semblent se voiler la face au nom du progrès et de la modernité devant des zones commerciales tentaculaires, des rues saturées de panneaux publicitaires ou une bétonisation galopante », écrit-elle dans un communiqué. Photographier et épingler des lieux publics traversés chaque jour par des milliers de Français·es, c’est la manière qu’a choisi le collectif pour ne pas « s’habituer à la laideur ». Et finalement, on trouve ça plutôt édifiant.
Nous sommes d'accord 👋 https://t.co/lr5Bb5wIXn
— Paysages de France (@PaysagesdeFranc) September 28, 2024