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Immobilier : 1 700 € pour 10 m2, ou le studio le plus cher de Paris

undefined undefined 24 septembre 2025 undefined 08h30

Rachel Thomas

C’est le genre d’annonce immobilière qui fait serrer des dents. Dans une ville où la chasse au logement ressemble déjà à un sport de combat, certains propriétaires n’hésitent plus à transformer une chambre de bonne en chambre avec vue, au coût d’un palace. Une réalité qui illustre bien les contradictions du marché parisien : entre luxe et pénurie, encadrement des loyers et prix qui flambent.

Un décor de carte postale vendu au prix fort

Perché au dernier étage d’un bel immeuble haussmannien de l’avenue Victor Hugo, le logement mise sur son cadre pour justifier la note : balcon, vue sur la Tour Eiffel, salle de sport dans l’immeuble, climatisation et une mini-cuisine équipée (frigo, plaques, micro-ondes, machine à café). L’annonce va même jusqu’à inclure draps et serviettes. De quoi transformer une chambre de bonne en suite de luxe ? Pas sûr.

Le grand écart avec l’encadrement des loyers

Problème : dans ce secteur, la grille officielle des loyers plafonne à 41,8 €/m². Pour 10 m², le prix maximum devrait donc tourner autour de 418 € par mois. Ici, on est à 170 €/m²… soit quatre fois plus cher. Même avec un "complément de loyer" pour services exceptionnels, l’écart paraît difficilement justifiable. L’annonce évoque un bail mobilité, réservé aux étudiants et jeunes actifs en formation, mais cela ne l’exempte pas de la réglementation.

Paris n’est pas seule dans la course

Si la capitale reste la championne toutes catégories du loyer qui pique, d’autres villes commencent à s’y mettre. À Marseille, un studio de 21 m² est proposé à 1 500 € par mois (plus de 70 €/m²). À Nice, un 20 m² grimpe à 1 450 € en pleine saison estivale. Le phénomène dépasse donc largement le périphérique.

Quand la pénurie alimente les excès

Avec une demande énorme et une offre limitée, certains propriétaires profitent d’un marché saturé pour imposer leurs conditions. Résultat : des locataires souvent jeunes, pressés ou mal informés de leurs droits, finissent par accepter. Pendant ce temps, l’encadrement des loyers ressemble davantage à une ligne de principe qu’à une règle réellement appliquée.